Avocate au Barreau de Paris et adjointe au maire à la Ville d’Évry-Courcouronnes, Najwa El Haïté a vivement réagi aux propos déplacés du politologue belge François Gemenne, sur CNews. Ce dernier a traité Marion Maréchal de « pin-up », alors que cette dernière était venue apporter son soutien aux Italiens, après l’arrivée massive de migrants sur l’ile italienne de Lampedusa.
François Gemenne, auteur pour le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et directeur de l’Observatoire Hugo, s’est fendu de propos sexistes qui n’ont pas vraiment plu à sa destinataire, Marion Maréchal. L’avocate Najwa El Haïté a elle aussi été choquée par cette attaque et s’en est indignée sur CNews.
« On ne réduit pas une femme à son physique, c’est insupportable »
Ce vendredi 15 septembre sur LCI, François Gemenne a déclaré que « l’exaspération des populations » risque de « faire monter les populismes, les nationalismes, les extrémismes ». « Et Marion Marechal Le Pen a très bien compris ça puisqu’elle a sauté dans le premier avion pour faire sa pin-up à Lampedusa », a-t-il ajouté.
Des propos sexistes qui ont fait sortir de ses gonds Najwa El Haïté deux jours plus tard. Intervenant sur CNews, l’avocate venait de démonter ce « féminisme à géométrie variable » avec ces « Sandrine Rousseau et compagnie » – en s’indignant du fait qu’« on ne les entend pas » sur les question de l’abaya ou du voile, ni sur « tout ce qui touche à la question féminine, au droit des femmes » – avant d’aborder la pique lancée par François Gemenne à l’encontre de Marion Maréchal.
« Alors concernant Marion Marechal Le Pen, c’est pas parce qu’on n’est pas d’accord avec ses idées – vous comprendrez que je ne le sois pas du tout – mais il n’en demeure pas moins qu’on ne réduit pas une femme à son physique, c’est insupportable ! » s’est-elle offusquée sur CNews ce dimanche.
« Porter la voix de millions de Français qui refusent cette submersion migratoire »
« Je voudrais répondre aux propos méprisants que j’ai entendu sur votre plateau. Je ne suis pas là ‘pour faire la pin-up’ mais pour apporter mon soutien aux Italiens et porter la voix de millions de Français qui refusent cette submersion migratoire », a rétorqué au politologue belge la chef de file de Reconquête aux prochaines élections européennes sur LCI. Elle s’était rendue ce jeudi sur l’île italienne.
Invitée de La Matinale, Marion Maréchal avait notamment expliqué au micro de CNews ce vendredi 15 septembre que la meilleure solution pour stopper cet afflux de migrants était de mettre en place le fameux « no way » australien, une politique qu’elle qualifie d’« humaniste » et de « responsable ». Elle avait ajouté qu’en Australie, le no way avait permis « d’arrêter totalement les morts en mer » et d’arrêter « que des gens se jettent à l’eau au péril de leur vie, comme nous le voyons aujourd’hui à Lampedusa ».
« Avec l’énergumène Gemenne ça passe crème »
« J’aurais dû parler de charognarde, en effet », a surenchéri l’expert du GIEC sur X, faisant allusion aux propos de la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, qui elle aussi s’est agacée de la venue de Marion Maréchal sur l’île de Lampedusa. Sur Europe 1 ce vendredi également, la ministre a lancé : « Permettez-moi de dire mon indignation par rapport à l’attitude de Marion Maréchal Le Pen. […] On ne fait pas de la politique de manière charognarde. On ne se met pas en scène devant des malheureux qui ont traversé la Méditerranée comme vous le dites, au péril de leur vie. »
« ‘Faire la pin-up’ Mon imagination est impuissante à décrire la réaction médiatique et politique si un homme de droite avait qualifié ainsi une femme de la Rance insoumise : ‘insulte sexiste’ eut été la qualification la plus modérée. Avec l’énergumène Gemenne ça passe crème », a quant à lui écrit sur X le 16 septembre l’avocat Gilles-William Goldnadel.
Cette « submersion migratoire », un « immense défi civilisationnel »
Entre lundi et mercredi dernier, environ 8500 personnes – soit plus que l’ensemble de la population de Lampedusa – sont arrivées à bord de 199 bateaux, selon l’agence des Nations unies pour les migrations. La Méditerranée centrale, qui relie l’Afrique du Nord – notamment la Libye et la Tunisie – à l’Europe, est la route migratoire maritime la plus dangereuse au monde : plus de 2000 migrants sont morts en tentant cette traversée depuis le début de l’année, d’après l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Cette situation migratoire a mis les capacités d’accueil de l’île de Lampedusa sous forte tension, générant une onde de choc politique en Italie et relançant question ardue de la solidarité européenne en matière de répartition des demandeurs d’asile, pour soutenir les pays en première ligne de ces arrivées. À ce propos, Marion Maréchal a pointé l’« immense défi civilisationnel qui nous attend à travers cette submersion migratoire », soulignant que « les Italiens ont un terrible sentiment d’abandon ».
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