Meurtre sanglant d’une postière de l’Ain : un homme « modèle » dans le box

Par Epoch Times avec AFP
28 mars 2022 15:44 Mis à jour: 29 mars 2022 18:47

« Serviable, éduqué, droit, sage » : les proches de Mamadou Diallo, unique accusé du meurtre sanglant d’une postière en 2008, ont dressé lundi 28 mars, au premier jour de son procès devant les assises de l’Ain, un portrait élogieux de celui qui a toujours nié son implication dans le crime.

« Depuis le début, je déclare que je suis innocent, je n’ai rien à voir avec la mort de cette pauvre femme », a assuré l’accusé de 32 ans, vêtu d’une ample chemise blanche, à l’ouverture des débats à Bourg-en-Bresse.

L’accusé ne cesse de clamer son innocence

Treize ans après les faits, au terme d’une longue enquête qui a un temps pointé comme suspect Gérald Thomassin, ex-espoir du cinéma français devenu marginal, puis porté disparu depuis 2019, Mamadou Diallo nie farouchement avoir tué Catherine Burgod.

Cette guichetière de 41 ans, alors mère de deux enfants et enceinte de cinq mois, a été découverte baignant dans une mare de sang dans l’agence postale de Montréal-la-Cluse (Ain) le 19 décembre 2008.

Si la piste crapuleuse est rapidement privilégiée, avec un butin évalué à 2490 euros, les enquêteurs ont longtemps peiné à récolter des éléments probants sur ce crime brutal – 28 coups de couteau relevés sur le corps – et sans témoin.

Leurs soupçons se sont longtemps portés sur Gérald Thomassin, qui résidait alors en face de la petite poste et dont le comportement avait attisé les soupçons. « Cette piste, on y croyait », a admis à la barre l’ancien directeur d’enquête Emmanuel Roy.

Mais en 2017, l’affaire rebondit lorsqu’une correspondance est établie entre l’ADN prélevé sur un monnayeur et un sac trouvé près du corps de la victime et celui de Mamadou Diallo, qui au moment des faits effectuait un stage près de Montréal-la-Cluse.

Confondu, l’accusé a reconnu s’être rendu le matin du meurtre dans l’agence postale, mais soutient avoir découvert le corps de la quadragénaire et pris la fuite dans la panique après s’être emparé d’une liasse de billets.

Mamadou Diallo ne présente pas un profil de coupable tout désigné. Son casier judiciaire mentionne uniquement un excès de vitesse et ceux qui l’ont fréquenté en dressent un portrait très flatteur, à commencer par ses proches.

Les témoins le décrivent comme un être calme, serviable et apprécié de tous

« C’est un modèle pour nous », a assuré lundi à la barre son frère aîné, vantant une personne « très serviable, très volontaire, avenante » qu’il n’a « jamais vu en colère ». « Il est droit, sage et respecte autrui », a encore énuméré Amadou, chemise et pantalon noirs.

Un ancien employeur, pour lequel a travaillé l’accusé entre 2012 et 2018 comme auxiliaire ambulancier et chauffeur de taxi, a lui confié sa « grande stupéfaction » face aux accusations visant cet ancien employé discret et « apprécié de ses collègues ».

Interrogé sur son parcours, l’accusé, de son propre aveu « impressionné » par son procès, se voit comme « quelqu’un qui adore le foot et qui aime aider son prochain ». 

« On cherche un coupable (…) mais il ne faut pas commettre d’erreur, parce que, là encore, ce serait une erreur judiciaire monstrueuse que de considérer qu’il est coupable, car il est innocent », a assuré son avocate Sylvie Noachovitch, qui reproche aux enquêteurs d’avoir négligé d’autres pistes.

Le verdict est attendu le 4 avril prochain

Au cours de ce procès, l’accusé devra s’expliquer sur certaines déclarations aux enquêteurs, parfois changeantes, voire inexactes, notamment sur le motif initial de sa présence dans ce bureau de poste.

« Je vais vous raconter ma vérité cette semaine », a promis Mamadou Diallo à plusieurs reprises lundi 28 mars, ne semblant pas mesurer tout à fait l’ambiguïté de ces mots.

L’accusé risque la réclusion criminelle à perpétuité. Verdict attendu le 4 avril.

 

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