OPINION

La pathologie de l’anti-trumpisme

novembre 6, 2018 0:18, Last Updated: novembre 6, 2018 0:18
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C’est souvent au moment où l’on croit être arrivé au comble de l’absurde que celui-ci s’élance vers de nouveaux sommets.

Les tirades contre le Président Donald Trump pourraient la plupart du temps être décrites un « syndrome de dérangement », expression qui est devenue tellement standard dans les débats politiques pour parler d’une opposition systématique et irrationnelle qu’elle pourrait être considérée comme usagée – et jetée. L’analyse des oppositions à Donald Trump demande une approche plus complète ; elle reçoit une aide précieuse par les écrit de Thomas Fleming lorsqu’il décrit l’origine de la guerre civile américaine comme « une maladie de l’esprit public. »

Au XIXe siècle, le Président James Buchanan a été témoin d’une variante de ce syndrome dans sa réaction à l’attaque de l’armurerie d’Harpers’ Ferry for John Brown, en 1859, événement déclencheur de la guerre de sécession. Cette « maladie », pointe Fleming, avait été renforcée par le monde politique, diffusée avec « répétition massive » par les médias, affectant « des milliers, et même des millions d’esprits. »

Comme le mot « maladie », « pathologie » est un terme médicale approprié pour décrire le phénomène que fait que le Président américain est accusé d’être non seulement « comme Hitler, », mais pire même que le dictateur de l’Allemagne nazie. Bruce Bartlett, invité régulier de CNN et MSNBC a tweeté: « Les différences clé entre Donald Trump et Adolph Hitler—Hitler a été soldat, pas Trump ; Hitler était fidèle à sa femme, Trump a trompé toutes les siennes ; Hitler a écrit un livre, ceux de Trump l’ont été par des nègres. »

Il ne s’arrête pas là: « Les immigrants sont les juifs de Trump » et le « Make America great again » est l’équivalent du « Triomphe de la volonté » de Leni Riefenstahl. Gardez à l’esprit, dit-il, que 2018 pour Trump est l’équivalent de 1933 en Allemagne.

Ceci implique que notre cauchemar national prendra fin avec la mort de Trump, si pas par suicide, alors par des mains russes – un scénario que la revue littéraire du New York Times met sur le devant de la scène. Parlant de l’enquête Mueller sur les interférences russes pendant la campagne présidentielle américaine, les éditeurs du NYT acquiescent au fait « qu’il est difficile de ne pas imaginer ce qui se passera ensuite, » et brodent différents scénarios de chute hitlérienne, parmi lesquels un assassinat par un agent russe.

Ceci arriverait malheureusement trop tard, d’après le Southern Poverty Law Center et d’après Paul Krugman, pour empêcher Trump d’être responsable des assassinats de la synagogue Tree of Life à Pittsburgh.

Multipliez plusieurs fois ces accusations psychotiques et vous obtiendrez un maladie de l’esprit public, peut-être même pire que celle dont la nation américaine a été frappée pendant les événements qui ont conduit à la guerre civile américaine.

Pathologie politique

Les documents historiques de l’époque illustrent le postulat aristotélicien selon lequel la science politique permet de distinguer les États sains des États malades. Dans ses débats avec Stephen Douglas, par exemple, Abraham Lincoln décrit fréquemment l’esclavage comme un « cancer » à éradiquer avant qu’il ait pu produire des métastases dans le corps politique. Il insistait sur le fait que le pays ne pouvait rester indéfiniment dans un état de pathologie morale, ou le cancer de l’esclavage continuerait et tuerait « le dernier bon espoir sur terre. » En réalité, promouvoir l’esclavage comme un « bien positif » était moralement malsain et équivalent à un souhait de mort – un état d’esprit pathologique.

Il avait bien sûr raison, ce qui peut faire se demander comment le grand émancipateur aurait réagi aux disputes politiques américaines du 21ème siècle.  Une possibilité serait qu’il considèrerait le socialisme comme l’équivalent moral de l’esclavage, et se demanderait pourquoi tant de bretteurs syndicaux, des professeurs et des hommes politiques, en font la promotion comme d’un « bien positif. » Si l’ignorance est une pathologie, nous pouvons alors conclure que les partisans d’une idéologie responsable de dizaines de millions de morts ont simplement perdu l’esprit.

Ce ne serait pas la première fois que tout un bloc de penseurs politiques s’égare, glissant depuis l’analyse rationnelle vers la pathologie politique. Par exemple, J.L. Talmon indiquait dans « messianisme politique, » qu’il entendait explorer les « attentes de régénération universelle » qui ont dominé parmi les penseurs politiques de la première moitié du 19ème siècle.

Le problème est que la politique ne s’occupe normalement pas de ce royaume de la « régénération universelle » , le laissant aux théologiens et aux individus dans leur recherche personnelle du bonheur et de l’accomplissement. C’est pourquoi son collègue néo-conservateur Irving Kristol a conclu que les personnes citées dans les travaux de Talmon avaient perdu l’esprit, et que leur production était bonne à jeter,  ne pouvant être comprise que comme un fanatisme religieux moderne, et pas une analyse dépassionnée des événements.

Comment intégrer ces éléments dans notre recherche d’une compréhension du sentiment pathologique anti-Trump ? D’abord, le fait que le même phénomène se soit produit auparavant, sans nous rassurer, informe sur le fait que des précédents historiques existent. Puis, nous apprenons qu’un de ces prédécesseurs mérite une attention particulière puisque son approche du commentaire politique est un exemple parfait des observations de Kristol en même temps qu’il montre la psychologie de la critique politique moderne.

C’est de Karl Marx que nous parlons ici, dont la puissante description de l’homme opposé à l’homme a été projetée dans le monde en opposant le Travail et le Capital.  Dans une analyse de Robert C. Tucker, Marx est passé de la philosophie au mythe, externalisant le drame interne de l’homme à la créativité prisonnière, en guerre contre ses compulsions pour la possession. Il a amassé des montagnes de données conformes à sa vision en ignorant celles qui la contredisaient. Lire son travail vous en apprend beaucoup sur la mentalité de Marx, peu sur le monde dans lequel nous vivons.

Les « haters » de Trump suivent le même schéma avec des similarités presque risibles : leurs analyses sont faibles, leur informations souvent fausses et leur accusations faites pour la parodie et la phrase-choc. En un mot, elles sont pathologiques. Nous apprenons avec elles bien plus sur les critiques eux-mêmes que leurs fulminations ne nous éclairent sur le président Trump.

Malheureusement, comme pour Marx et ses adeptes, les opposants à Trump ont converti une partie significative de la population à leur vision pathologique du Président et de sa politique.  Ceci nous ramène à la remarque originale de Buchanan sur les maladies de l’esprit public ; il les avaient appelées « incurables. »

Les Américains de tous bords politique ne peuvent qu’espérer qu’il avait tort.

Marvin Folkertsma is  professeur de science politique à la retraite et chargé d’études américaines au Center for Vision & Values du Grove City College. Auteur de plusieurs livres, le dernier en date est intitulé « Les treizième commandement. »

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de son auteur et ne représentent pas nécessairement les opinions de The Epoch Times.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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