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Peut-on justifier éthiquement le régime carné ?

novembre 14, 2018 14:35, Last Updated: novembre 14, 2018 15:19
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Est-il possible de justifier éthiquement le choix de l’alimentation carnée ? Rude tâche que celle-ci, dans une société où, si presque toutes les formes de régime alimentaire sont permises, la cause végane – à savoir celle du végétarisme strict, n’acceptant la consommation d’aucun aliment animal ni de ses dérivés – se fait aujourd’hui fortement entendre, et exprime ses revendications tant par le verbe que par l’action.

Manger de la viande dans une société certes démocratique, mais également en pleine transformation du point de vue de ses pratiques alimentaires et des valeurs qui les fondent, est-il encore éthiquement justifiable ?

Argumentation éthique et goûts personnels

Il est d’abord nécessaire de distinguer mon point de vue personnel – adepte de l’alimentation carnée – de celui que j’ai en tant que philosophe ; c’est-à-dire quelqu’un examinant les arguments qui sous-tendent les diverses opinions et prises de position, engagé dans un questionnement éthique inspiré par le rationalisme sceptique – cette pensée « inquiète » visant à trouver une « manière de nous rendre responsables de nos croyances et des actions qui en découlent », comme le souligne justement la philosophe Céline Denat, spécialiste de David Hume.

Ces deux points de vue sont évidemment liés : si j’essaie de savoir s’il est éthiquement défendable de manger de la viande, c’est parce j’en mange. Toutefois, au moins sur le principe, je pourrais me livrer au même exercice même si tel n’était pas le cas – et il n’est d’ailleurs en rien certain que mon régime alimentaire soit immuable.

Je confesse de plus avoir entrepris de réfléchir à cette question justement parce que, en discutant avec des personnes végétariennes de diverses obédiences, j’ai commencé à soupçonner que mes goûts pouvaient être le fruit d’une mauvaise habitude ; et même à me demander s’il n’y avait pas comme une forme de barbarie inscrite dans ce dont j’ai hérité, en termes biologiques, sociologiques ou historiques.

À l’instar de la plupart des gens qui en consomment, je mange de la chair animale à la fois parce j’en ai le goût et l’habitude ; cela recouvre dans l’expérience courante, plusieurs choses distinctes.

J’observe, par exemple, que mon appétit et mes goûts culinaires sont accoutumés à ce type d’alimentation ; que je supporte et que mon estomac digère correctement la chair animale ; que sur le plan gustatif je trouve agréables certains aliments carnés, tandis que d’autres m’intéressent, du point de vue culturel ; que certains me font saliver lorsque je pense à eux ; et enfin que j’éprouve une forme de manque lorsque je n’en ai pas consommé depuis longtemps.

Un socle condamnable, neutre ou vertueux ?

Ces éléments correspondent à quelque chose de subjectivement ou d’intimement vécu ; et même en réfléchissant attentivement, il n’est pas aisé de déterminer ce qui dans les préférences personnelles relève de la nature ou de l’éducation.

Indéniablement, les goûts alimentaires s’inscrivent dans la continuité quotidienne de l’expérience vécue et, à ce titre, ils représentent ce que Bergson dans La Pensée et le mouvant (1934) identifiait comme l’expression de la « conscience obscurcie » ou de la « volonté endormie ».

Il est également possible que le choix personnel d’un régime alimentaire dépende de déterminations naturelles qui précèdent les habitudes, et qu’il s’effectue par exemple en fonction du patrimoine génétique ou du type de groupe sanguin.

Toujours est-il que ces éléments ne constituent nullement une base solide pour une défense cohérente et argumentée de l’alimentation carnée du point de vue éthique. En tant qu’humain, on peut en effet être accoutumé à de très mauvaises habitudes, on peut également être tenté de les défendre parce qu’on y est attaché depuis longtemps ou bien parce qu’elles nous avantagent. Il est également possible que nous soyons poussés par notre nature à des penchants éthiquement condamnables.

La distinction de départ apparaît tout de même importante car la question n’est pas ici de savoir si mes goûts alimentaires me conviennent personnellement ou me disposent à adopter un régime convenable pour ma santé – car ce qui n’est bon que pour moi ne revêt nullement une dimension éthique, du moins au sens fort de ce terme.

La question revient plutôt de décider s’ils reposent sur quelque chose qui est condamnable, neutre, ou vertueux du point de vue de mes relations au monde. Cela signifie, pour dire les choses simplement, dans le premier cas, que mes goûts sont susceptibles de causer un préjudice à quelqu’un ou qu’ils violent une règle ou une valeur sacrée ; dans le deuxième, qu’ils ne le font pas ; dans le troisième, que leur expression est profitable à la dignité ou au bien-être d’un autre que moi.

Pour décider de cela, et puisque le régime carné se trouve aujourd’hui attaqué, il est commode d’écouter la critique, de se tourner vers les arguments de ceux qui le dénoncent afin d’examiner s’il existe des raisons solides pour maintenir le régime carné.

Ces arguments se résument à deux classes : celle qui évoque la cause animale et celle qui renvoie à la dimension environnementale.

Au nom de l’éthique environnementale

Les arguments relatifs à la dimension environnementale s’appuient sur la science écologique ; celle-ci établit que l’impact sur l’environnement de l’alimentation carnée et de ses développements récents et prochains peut engendrer des catastrophes, tout particulièrement dans le contexte du changement climatique.

Cette première approche débouche un double constat : c’est sur le plan de l’éthique environnementale que le régime carné peut être éthiquement évalué, et sur ce plan il se trouve nettement critiquable.

Ce qui n’est que peu perceptible au niveau individuel du mangeur de viande correspond pourtant à un travers éthique, conformément au principe des actions agrégées. Si, du point de vue strictement individuel, le choix de manger de la viande paraît éthiquement peu coupable sur le plan environnemental, le fait que nous sommes des millions de personnes à goûter la chair animale est, lui, dommageable.

L’agrégation des actions individuelles conduit en outre la production de viande à prendre des formes et des proportions industrielles, suspectes pour des raisons de volonté de haut rendement d’être peu respectueuses à l’égard des ressources naturelles, comme à l’encontre des animaux élevés pour être consommés.

L’impact de la viande sur l’environnement expliqué en 4 minutes. (Le Monde/YouTube, 2015).

Adopter un régime carné (surtout s’il n’est pas proportionné aux besoins personnels pour demeurer en bonne santé) s’avère donc éthiquement critiquable : cela conduit directement à appauvrir la nature et, indirectement, c’est se montrer indifférent à l’environnement.

Dans le même temps, cette conclusion se voit tempérée par le fait que ce qui se trouve mis en question, ce sont certaines formes de production et de consommation de viande animale plutôt que le régime carné en tant que tel : certains animaux sont, si je peux dire, environnementalement plus coûteux à élever que d’autres (par exemple le bœuf par rapport à la volaille).

Ce qui est également mis en question ici, c’est la production industrielle et ses artifices géants, qui, sous l’effet du principe des actions agrégées, amplifient au-delà du raisonnable le désir de consommation de viande. Une production respectueuse des capacités et des ressources de la nature et un régime alimentaire raisonnable rendraient probablement le régime carné compatible avec l’éthique de l’environnement ; la recherche de nourriture protéinée à base d’insectes paraît à ce titre une piste ici envisageable.

Nous devons ainsi conclure que, sur le principe au moins et à condition de respecter certaines conditions de production et de consommation, une défense du régime carné est possible sur le plan environnemental.

Les questions qui surgissent au terme de cet examen concernent plutôt la triple difficulté qu’il y a à modifier les habitudes alimentaires individuelles, à transformer le système industriel et à agir sur les pratiques collectives de consommation.

Au nom de la cause animale

Bien plus difficile à affronter paraît l’autre classe d’arguments déployés contre le régime carné, exprimés par les promoteurs de la cause animale.

Non seulement leurs arguments semblent éthiquement pertinents, mais encore la distinction établie plus haut semble plus que jamais difficile à maintenir : en considérant les arguments de la cause animale, le point de vue personnel, parce qu’il est émotionnellement déterminé, peut contaminer l’examen des raisons et des valeurs.

Les arguments qui concernent la souffrance animale sont évidemment les plus susceptibles de créer une telle confusion. Élevés dans des conditions parfois sordides, les animaux destinés à être mangés sont mis à mort de manière souvent brutale et cruelle, ce qui s’apparente à des assassinats, si ce n’est à de la torture.

Qui peut être insensible à cette barbarie organisée ?

L’empathie à l’égard des animaux paraît à cet égard, de la part des animaux humains, une attitude tellement normale qu’elle semble donner raison à Rousseau, lorsqu’il considérait dans son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, la pitié comme un sentiment naturel et inné :

« C’est elle qui, dans l’état de Nature, tient lieu de Loi, de mœurs et de vertu, avec cet avantage que nul n’est tenté de désobéir à sa douce voix. »

Certes, comme le souligne le philosophe Paul Audi, le caractère spontané de la pitié, véritable cri du cœur de l’homme naturel (non socialisé) ne peut valoir, pour l’humain tel qu’il est élevé dans le cadre des pratiques culturelles millénaires et complexes, comme une éthique rationnellement construite basée sur des valeurs justifiées.

On peut constater, si l’on admet le postulat rousseauiste, que la présence en l’homme de la pitié naturelle rend très mystérieux le déni de la souffrance animale, tant en ce qui concerne l’élevage industriel que les modes traditionnels que sont la chasse et la pêche.

Ce déni, que l’on constate fréquemment de la part des mangeurs de chair animale, s’apparente du point de vue rousseauiste à une mise entre parenthèses de leur propre sensibilité, et elle interroge sur l’espèce humaine. Celle-ci apparaît comme profondément ambiguë dans son positionnement : à la fois carnassière et dotée de conscience, donc de scrupules, et de ce fait engagée dans la recherche du meilleur système possible (idéologique, industriel) pour faire taire ces derniers.

On reconnaît une position éthique à ceci que, tout en donnant du sens à l’action humaine, elle soucieuse de repérer et de proscrire les actes humains susceptibles de causer des préjudices à autrui. À cet égard, au-delà même de la souffrance que nous causons aux animaux que nous élevons, le fait de les tuer pour les manger paraît moralement injustifiable.

Défendre l’alimentation carnée revient à adopter un point de vue qui introduit une différenciation entre l’humain et l’animal au profit du premier, et il est difficile de ne pas reconnaître ici une attitude ouvertement spéciste. Le spécisme, selon Peter Singer, auteur en 1975 de La Libération animale, est l’équivalent pour les animaux du racisme envers les humains : ce terme désigne l’attitude qui consiste à privilégier la communauté dont on est membre (son genre, sa communauté ethnique ou religieuse) par principe, sans raison, parce que c’est la sienne.

Interview de Peter Singer, auteur de « La Libération animale ». (Université Rennes 2/YouTube, 2016).

Il s’agit d’une sorte d’égoïsme collectif, qui s’exprime sous la forme d’une indifférence à autrui, indifférence éthiquement injustifiable (indifférence des blancs à l’égard de la condition des noirs, à celle des animaux non humains de la part des humains, à celle des femmes pour les hommes), ce qui représente comme l’élément de base pour une justification de la domination.

À cet égard, il est courant aujourd’hui d’assimiler les combats en faveur des droits des animaux à ceux qui sont menés contre le racisme et le sexisme ; tout se passe comme si l’on assistait à un élargissement progressif de la catégorie d’égalité entre les êtres vivants, qui rend légitime et possible les combats contre la discrimination et la domination.

On pourrait également émettre l’hypothèse que c’est en fonction de cette capacité à l’indifférence que l’éthique du care animal, qui devrait normalement s’imposer en vertu de notre disposition naturelle à la pitié, peine mystérieusement à le faire. On entend par care le soin ou la sollicitude qui servent à la fois de fondement et d’horizon pour la relation à autrui, d’après la terminologie morale adoptée aujourd’hui.

La théorie du care pour notre sujet apparaît d’autant plus importante qu’elle s’appuie sur la vulnérabilité des êtres, et que les animaux dont nous faisons nos délices sont soumis à nos conditions d’élevage et d’abattage. Le « changement de regard sur la vulnérabilité » qu’implique l’éthique du care, souligne la sociologue Patricia Paperman n’a manifestement pas, ou pas encore, touché la majorité des mangeurs de viande. On dirait que l’empathie du care ne vaut de manière éthiquement décisive qu’à l’égard des animaux de compagnie, ou domestiques, et non à l’égard des animaux élevés pour être mangés.

Du point de vue de la classe d’arguments exposés par les promoteurs de la cause animale, il y a donc de bonnes, et même d’excellentes raisons éthiques pour se résoudre à suspendre le régime carné. Pour autant, il est possible de le maintenir, à certaines conditions.

À quelles conditions peut-on justifier éthiquement le régime carné ?

Le maintien du régime carné est susceptible de s’effectuer, me semble-t-il, sous deux modalités distinctes et contradictoires l’une avec l’autre : soit dans le cadre d’un rapport industriel et inconscient à la nourriture, soit dans le cadre d’un rapport conscient et compatible avec l’éthique.

La première attitude concerne les conditions ordinaires de la vie moderne : faire ses courses en hypermarché met l’acheteur en relation avec de la viande pour ainsi dire désanimalisée, puisque le corps de l’animal que l’on achète pour le consommer a été préalablement mis en pièces sur une chaîne de production, bien avant d’être présenté dans le rayon de la grande surface, et qu’il y est exposé de manière anonyme.

Cet anonymat est générique, ou exponentiel : personne ne sait quel animal il mange ; dans les lots vendus, il y a le plus souvent des morceaux de plusieurs individus différents ; et, l’ignorance aidant, beaucoup de gens ne savent pas à quelle partie du corps de l’animal se rattache exactement telle ou telle pièce consommée.

Étal de viande dans un supermarché. (Karamo/Pixabay, CC BY)

Comme une amplification démesurée du rôle traditionnellement dévolu à l’art culinaire, mais qui irait jusqu’au dévoiement, le travail de l’industrie œuvre à un processus d’invisibilisation de l’animal.

La transformation du sujet animal en produit carné apparaît comme la condition matérielle de possibilité de l’insensibilité morale du consommateur. Par suite, lorsque l’industrie se mue en doctrine industrialiste, rigoureusement parlant celui-ci ne mange plus de la viande mais se nourrit de protéines animales, au sein d’un système qui, de l’élevage et de l’abattage jusqu’au conditionnement marketing, est agencé pour produire l’oubli de la condition des bêtes. C’est ce qu’a très bien souligné Florence Burgat dans son dernier livre, L’Humanité carnivore, qui constitue une véritable analytique du régime carnivore dans son contexte industriel.

Tout se passe comme si l’industrialisme visait à gommer la honte d’être mangeur de viande, dans une stratégie fallacieuse de recherche du confort moral à n’importe quel prix, d’ailleurs vouée à l’échec car aucun carnivore humain n’est à l’abri d’une prise de conscience, d’autant plus violente qu’elle a été différée.

Tout au contraire, la seconde attitude fait paradoxalement droit à la présence pleine et entière de l’animal dans la consommation de viande. Elle repose sur la reconnaissance des vertus de l’animal tué pour être incorporé et peut même engendrer une forme morale de reconnaissance, un respect qui se fait ressentir comme empathie à l’égard de celui envers lequel nous sommes redevables.

Ainsi que l’avance la sociologue Jocelyne Porcher, dans cette manière d’envisager le régime carné, consciente et assumée, il s’agit au contraire de s’associer à une communauté d’échanges, qui englobe l’élevage, l’abattage, la transformation et la préparation de la viande. Dans la conscience que chaque humain est redevable aux animaux consommés.

Cette attitude implique un travail de compréhension de l’humain, cet héritier contemporain d’une lignée omnivore, à partir de sa différence avec l’animal non humain, différence qui n’apparaît pas comme la négation de ce dernier, mais comme le contraire de sa négation.

Car il s’agit bien de souligner la présence de l’animal dans l’alimentation, ce qui peut prendre plusieurs formes.

D’une part, elle peut impliquer une ritualisation – faut-il aller jusqu’à parler d’une sacralisation ? – de plusieurs phases du processus, de l’élevage à la consommation en passant par la mise à mort de la bête. On parle ici d’une série d’actes spécifiquement humains, particuliers à notre espèce : si toutes les espèces animales en mangent d’autres, très rares sont les espèces qui en élèvent d’autres pour les consommer. L’espèce humaine, hétérotrophique, est à la fois omnivore-carnivore et socialement organisée dans ses modes de production de l’alimentation carnée. Cette spécificité engendre une forme de gravité, qui a des effets en termes de responsabilisation. Manger de la viande en conscience implique ainsi certaines formes d’obligation, par exemple celle de demander pardon à l’animal tué avant de le consommer, et de le remercier parce qu’il nous nourrit ; ou celle de considérer la viande comme un met impossible à banaliser en produit d’alimentation courante.

Sur ces aspects, la pédagogie dès l’enfance doit sans aucun doute jouer un rôle considérable, et l’on pourrait souligner le rôle des cantines scolaires comme lieu d’apprentissage de la civilité à l’égard des animaux consommés.

De l’autre, elle souligne le rôle de la culture, ou mieux encore celui des cultures dans la transformation de l’animal en viande. Et de ce fait elle implique l’effort d’assumer la mise à mort d’êtres vivants par la compréhension anthropologique de l’acte de consommer – cette attitude serait donc incomplète sans la curiosité, l’intérêt, voire le scrupule portés à la connaissance des opérations successives d’élevage, d’abattage, de cuisine et d’art de la table.

Les conditions infamantes d’incarcération et d’alimentation, les formes cruelles d’abattage, la cuisine non respectueuse des aliments, la présentation inélégante ou irrespectueuse des pièces de viande sur l’étal ou à table, toutes ces choses sont en effet éthiquement condamnables, elles doivent être dénoncées et combattues. C’est là un type d’engagement qui fait partie intégrante de la responsabilité de l’humain carnivore.

La première attitude, consubstantielle à la vie industrialisée et érigeant en règle l’indifférence au monde (car il est transformé en produit consommable), se voit aujourd’hui heureusement mise à mal par le travail de conscience qui est en train de s’opérer sous l’effet de l’action des défenseurs de la cause animale.

La seconde, parce qu’elle s’érige contre les formes industrialistes d’oubli organisé de la condition animale et humaine, se félicite de cette prise de conscience, et invite à une relation raisonnée et respectueuse à l’alimentation.

Nous pouvons donc répondre à notre question initiale : une éthique du régime carné apparaît possible. Elle peut se fonder sur cette seconde attitude, et, en tant que telle elle ne peut jamais se figer dans une position de principe qui serait acquise une fois pour toutes ; elle se confond plutôt avec la tâche, continue et difficile, qui vise à donner un sens humain à l’action et à la relation au monde.


L’auteur tient à remercier Laurent Bègue, Bertrand Favier, Fabienne Martin-Juchat et Christophe Ribuot pour leurs remarques qui ont fait progresser sa réflexion

Thierry Ménissier, Professeur de philosophie politique, Université Grenoble Alpes

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

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