ACTUALITÉS

Suite aux révélations de Mediapart, François de Rugy est le deuxième ministre démissionnaire

juillet 16, 2019 17:05, Last Updated: juillet 17, 2019 16:52
By D. S. avec AFP

Suite aux révélations concernant les repas fastueux de François de Rugy, le site d’information Médiapart a provoqué la deuxième démission d’un ministre après celle de Jérôme Cahuzac.

Voici les principales affaires révélées par Mediapart concernant des personnalités politiques.

François de Rugy

Au centre d’une polémique sur des dépenses excessives, François de Rugy a annoncé sa démission mardi tout en s’estimant victime d’un « lynchage médiatique » et en annonçant avoir déposé une plainte en diffamation contre Mediapart.

Dans une enquête parue la semaine dernière, accompagnée de photos, le site décrivait « la vie de château sur fonds publics des époux de Rugy », avec le récit « d’agapes entre amis dignes de grands dîners d’État », avec homards et grands crus, lorsque M. de Rugy présidait l’Assemblée nationale.

Mediapart a ensuite révélé que le ministre avait fait réaliser de coûteux travaux dans son appartement de fonction, qu’il occupait un logement à vocation sociale à Nantes et que sa directrice de cabinet, limogée depuis, avait indûment conservé un appartement à loyer modéré (HLM).

Ex-abonné du site, M. de Rugy avait accusé vendredi les journalistes du site d’avoir le « fantasme des coupeurs de têtes », dénonçant des « propos mensongers », « une présentation tendancieuse » et un « parti pris militant ».

« Mediapart n’a fait que son travail et continuera de le faire », a déclaré mardi le journaliste Fabrice Arfi. « La démission de M. Rugy, qui n’appartient qu’à lui et au gouvernement, montre une chose : l’information a été plus forte que la communication. »

La démission est intervenue juste avant que le site ne publie une nouvelle enquête sur l’utilisation de ses frais professionnels en tant que député.

Jérôme Cahuzac

En décembre 2012, Mediapart accuse Jérôme Cahuzac, chantre de la lutte contre l’évasion fiscale, d’avoir détenu jusqu’au début 2010 « un compte bancaire non déclaré à l’Union des banques suisses (UBS) de Genève » avant de déplacer ses avoirs à l’UBS de Singapour. Le site s’appuie notamment sur une note d’un ex-agent du fisc, puis sur un enregistrement où un homme – Jérôme Cahuzac, affirme le journal en ligne – s’inquiète de son compte « ouvert à l’UBS ».

Le ministre délégué au Budget parle d’accusations « délirantes » puis porte plainte pour diffamation, fort du soutien du gouvernement Ayrault et du président Hollande.

Le 19 mars 2013, le parquet ouvre une information judiciaire pour « blanchiment de fraude fiscale » et déclare que la voix de l’enregistrement est probablement, selon l’expertise de la police, celle de M. Cahuzac. Le ministre démissionne.

En mai 2018, il est condamné pour fraude fiscale à quatre ans de prison dont deux avec sursis. Mais il a bénéficié d’un aménagement de peine sous forme de bracelet électronique, lui permettant d’échapper à la prison.

Aquilino Morelle

Le 18 avril 2014, Aquilino Morelle avait dû quitter son poste au lendemain de la publication d’un article de Mediapart l’accusant de conflits d’intérêts. Selon le site en ligne, il avait touché 12500 euros du laboratoire danois Lundbeck en 2007, alors qu’il était en poste à l’Igas (Inspection générale des affaires sociales).

Mediapart révélait aussi que M. Morelle avait fait venir un cireur pour lustrer ses luxueuses chaussures dans un salon de l’hôtel Marigny, tout proche de l’Élysée. L’anecdote, symbolique, avait fait des ravages dans l’opinion.

Denis Baupin

Le député écologiste Denis Baupin a démissionné en 2016 de son poste de vice-président de l’Assemblée nationale quelques heures après avoir été mis en cause par des élues écologistes pour « harcèlement » ou « agression sexuelle », sur Mediapart et France Inter.

M. Baupin, remplacé à la vice-présidence de l’Assemblée par François de Rugy, avait porté plainte pour diffamation contre les journalistes et les femmes qui l’accusaient. Mais le procès, jugé en avril dernier, s’est retourné contre son instigateur : si les propos ont été reconnus « diffamatoires », en l’absence de débat contradictoire, les prévenus ont été déclarés « de bonne foi » et relaxés.

Et Denis Baupin, débouté, a été condamné pour procédure abusive.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.

Voir sur epochtimes.fr
PARTAGER