Silence sur les explosions mortelles dans le Nord-Ouest chinois

31 octobre 2016 17:29 Mis à jour: 31 octobre 2016 17:29

Une énorme explosion a tué au moins 14 personnes et blessé plus de 150 autres, le jour de l’ouverture d’une importante réunion du Parti communiste chinois. Les censeurs du régime chinois ont eu tôt fait d’étouffer l’incident.

L’explosion s’est produite dans le comté de Xinmin, dans la province du Shaanxi au nord-ouest de la Chine, vers 14 heures ce 24 octobre. Une vidéo diffusée sur internet permet de voir les fenêtres d’un hôpital voisin soufflées, ainsi que des corps et des blessés sur les lieux.

« Dans cette rue, tous les bâtiments ont été endommagés et certains se sont effondrés. Un hôpital situé à environ 100 mètres du site de l’explosion est endommagé et hors d’usage », a déclaré M. Bai, un résident local de Xinmin, dans une interview avec New Tang Dynasty Television (NTD) basée à New York.

Le lendemain de l’explosion, la China Central Television (CCTV), sous contrôle de l’État, déclarait que deux enfants faisaient partis des victimes. Quarante et une personnes ont été évacuées pour des blessures légères. D’après les enquêteurs de la police, la catastrophe aurait été provoquée par la production et le stockage illégal d’explosifs. Trois personnes ont été arrêtées.

L’hôpital de Xinmin, avant l’explosion (à d) et après (à g). (via Baidu)
L’hôpital de Xinmin, avant l’explosion (à d) et après (à g). (via Baidu)

Mais l’élan de sympathie et de soutien national naissant sur les sites d’information et de médias sociaux a été rapidement stoppé par les censeurs de l’Internet chinois.

La sixième session plénière du 18e Congrès du Parti communiste chinois, tenue à huis-clos dans un hôtel de Pékin, a rassemblé quelque 370 membres du Comité central du Parti. A l’ordre du jour de la rencontre, les discussions sur les futures nominations politiques sensibles à la direction de régime pour l’année prochaine.

Les hauts dirigeants chinois, dont le secrétaire général Xi Jinping et les six autres membres actuels du Comité permanent du Bureau politique, organe suprême de prise de décision du Parti, étaient présents à la session plénière.

Selon M. Bai, qui réside au comté local de Xinmin et a été interviewé par NTD, la cause de cette explosion n’est pas une surprise, puisqu’une tragédie similaire avait tué 100 personnes il y a une dizaine d’années dans une ville voisine. Il explique que les explosifs illégaux ainsi produits, servent dans les nombreuses mines de la région.

Le site officiel du comté de Xinmin révèle que la région compte une population totale d’environ 30 000 habitants, 21 mines de charbon et huit usines de magnésium.

Sur Sina Weibo, le site chinois de microblogging populaire, certains internautes ont exprimé leurs doutes sur le nombre de victimes, généralement sous estimées pour ne pas embarrasser le régime. D’autres internautes se sont plaints de la suppression de leurs messages par les censeurs.

« Hier, j’ai posté un commentaire sur l’explosion sur Weibo », rapportait un internaute de la province du Jiangsu. « Mon poste a reçu plus de 100 approbations d’autres internautes. Quand je me suis connecté aujourd’hui sur Weibo, mon poste avait été supprimé. »

En faisant référence au terme couramment utilisé comme un euphémisme pour designer la censure, un internaute de la province du Zhejiang a écrit : « Il semble que la nouvelle a été harmonisée. »

Les accidents industriels sont fréquents en Chine, où les normes et réglementations de sécurité sont secondaires, venant après le développement et la corruption. L’année dernière, une catastrophe chimique dans la métropole portuaire de Tianjin, près de Beijing, avait créé une boule de feu qui a incendié plusieurs entrepôts et des immeubles résidentiels. Le nombre de victimes officielles a commencé à grimper, avant d’atteindre quelques centaines. Mais pour les journalistes indépendants et les blogueurs, ces chiffres étaient très sous-évalués.

Même les pompiers locaux qui se sont exprimés sur l’explosion du 24 octobre dans le Shaanxi, ont subit la censure d’État.

« Quand je vois comment mes messages sur Weibo disparaissent les uns après les autres, juste devant mes yeux … je suis très partagé », pouvait-on lire sur le compte Weibo officiel du département provincial des incendies, dans un poste qui a également été supprimé.

Version anglaise : Censors Suppress Discussion of Deadly Northwest China Explosion

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