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Le président du CNRS juge la situation des mathématiques en France « très préoccupante »

novembre 15, 2022 10:00, Last Updated: novembre 15, 2022 12:05
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Le président du CNRS Antoine Petit a jugé « très préoccupante » la situation des mathématiques en France, à l’ouverture des assises de cette discipline qui va redevenir obligatoire pour tous les lycéens de la filière générale à compter de la rentrée 2023.

« La situation est très préoccupante et sera catastrophique si nous ne faisons rien », a déclaré Antoine Petit, en mentionnant le niveau insuffisant des élèves français dans l’enquête internationale Pisa et la pénurie d’enseignants dans cette matière.

L’Institut national des sciences mathématiques et de leurs interactions (INSMI), qui dépend du CNRS, a rapporté la semaine dernière une « baisse de 8% du nombre d’enseignants-chercheurs en mathématiques depuis l’année 2020 ».

Les Assises, qui se tiennent à Paris jusqu’à mercredi, doivent dresser un état des lieux de la discipline, identifier les nouveaux besoins en mathématiques et formuler des propositions pour y répondre.

« La discipline est au cœur de notre société, elle est cruciale pour répondre aux défis », a déclaré la ministre de la Recherche Sylvie Retailleau, citant par exemple les sciences du climat et de l’environnement, qui demandent des capacités de calcul et de modélisation mathématiques toujours plus poussées. Ou encore « les sciences du vivant pour le traitement statistique des données et le suivi épidémiologique ».

Retour d’un enseignement « obligatoire » en 2023

Une table ronde des Assises est consacrée aux questions sociétales dans les mathématiques, où les femmes sont sous-représentées, de l’enseignement secondaire jusqu’à la recherche.

« Avec moins de 25 % de femmes parmi les enseignantes-chercheuses et enseignants-chercheurs à l’université et les chercheurs et chercheuses dans les organismes, les mathématiques sont les cancres des disciplines scientifiques, au même niveau que l’informatique », selon un rapport que vient de rendre le Haut Conseil de l’Évaluation de la Recherche et de l’Éducation Supérieure.

Le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye a estimé que « l’avenir de l’excellence française en mathématiques se trouve largement du côté des filles ». « Notre objectif est la parité filles-garçons », a déclaré le ministre qui a annoncé dimanche le retour d’un enseignement « obligatoire » de la discipline pour tous les lycéens en 2023.

« Un minimum citoyen »

Les intervenants ont tous insisté sur l’importance de replacer les mathématiques au cœur de l’enseignement, dès le plus jeune âge.

« On n’arrivera pas à changer les choses si la vision des mathématiques ne change pas dans la société », a dit à l’AFP Hugo Duminil-Copin, lauréat 2022 de la prestigieuse médaille Fields. Il a jugé indispensable que chacun dispose d’un « minimum citoyen » en la matière, pour que chacun « puisse affronter la vie de tous les jours ».

Nommé « ambassadeur » par Pap Ndiaye pour porter un « message positif » sur les maths auprès des jeunes, le mathématicien a estimé que « quelles que soient les réformes, on n’arrivera pas à changer les choses si la vision des mathématiques ne change pas dans la société ».

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