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Une surmortalité plus élevée chez les jeunes Canadiens depuis la pandémie: la principale cause n’est pas le Covid-19

décembre 14, 2022 17:11, Last Updated: décembre 14, 2022 17:13
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Si, depuis le début de la pandémie, ce sont surtout des personnes âgées avec comorbidités qui sont décédées des suites du Covid‑19, les jeunes Canadiens sont ceux qui ont connu le plus fort pourcentage de surmortalité selon les données de Statistique Canada.

Lorsque le nombre de décès au cours d’une période donnée dépasse les tendances habituelles, on parle de surmortalité.

Les données fournies par Statistique Canada et analysées par Epoch Times montrent que depuis mars 2020, il y a eu en moyenne 7% de décès excédentaires, pour tous les âges.

Dans le même temps, pour le groupe d’âge des 0‑44 ans, l’excédent atteignait les 19%.

Les données de Statistique Canada ne portent que sur la période allant de janvier 2020 à début août 2022.

Elles montrent qu’avant mars 2020, la surmortalité pour toutes les catégories d’âge, à l’exception du groupe des 45‑64 ans, était négative.

Puis, au cours de la première vague de la pandémie, la surmortalité a augmenté de manière plus importante pour les personnes âgées de 45 ans et plus, atteignant un pic de près de 40% de surmortalité en mai 2020, pour les personnes âgées de plus de 85 ans.

À la fin du mois de mai, après le recul des décès liés à la première vague, la surmortalité pour le groupe d’âge des 0‑44 ans a commencé à augmenter et est devenue supérieure à celle de tous les autres groupes d’âge.

Graphique du pourcentage de surmortalité au Canada de janvier 2020 à août 2022, basé sur les données de Statistique Canada. (Epoch Times)

Cette tendance est globalement restée constante jusqu’aux dernières données disponibles en août, la surmortalité mensuelle atteignant souvent plus de 30%.

Alors que la surmortalité a atteint un pic pour tous les groupes d’âge de plus de 45 ans pendant la vague Omicron de l’hiver dernier, il n’y a pas eu de pic perceptible dans la catégorie des 0‑44 ans.

En juin de cette année, Statistique Canada a publié un rapport sur la surmortalité chez les jeunes Canadiens pour le mois de janvier, et a noté des changements très importants dans les données sur les décès dans certaines provinces.

Pour les moins de 45 ans, la surmortalité était de 35,9% en Saskatchewan, de 51,6% en Alberta et de 48,7% en Colombie‑Britannique, selon le rapport. En comparaison, la surmortalité chez les personnes âgées de 45 ans et plus était de 17,6% en Saskatchewan, de 18,8% en Alberta et de 21% en Colombie‑Britannique. Le rapport ne comprend pas de statistiques pour les autres provinces.

Quelle est donc la cause de cette surmortalité chez les jeunes ? Statistique Canada a déclaré à l’époque que ces données n’étaient pas encore disponibles, mais que les overdoses de drogues pourraient être un facteur.

Causes de décès

Le 8 décembre, Statistique Canada a publié un nouveau rapport sur la surmortalité, qui aborde à nouveau le sujet des décès plus nombreux que prévu chez les jeunes.

Selon le rapport, les données provisoires indiquent qu’il y a eu environ 50.443 décès excédentaires, tout âge confondu, au Canada entre mars 2020 et août 2022, ce qui représente une surmortalité de 7,3%.

L’agence fédérale précise qu’au moins 41.480 de ces décès ont été directement attribués au Covid‑19.

Cela signifie qu’il y a eu 8963 décès en excès non attribués au Covid‑19.

Le rapport indique que lorsqu’il s’agit de jeunes Canadiens, d’autres facteurs que le Covid‑19 sont principalement responsables des décès excédentaires.

« En août 2022, les personnes de moins de 65 ans représentaient un peu plus de 10% des décès attribués à la Covid‑19, mais 30% des décès en excès, ce qui suggère que d’autres facteurs sont à l’origine de la surmortalité chez les jeunes Canadiens », indique le rapport.

Les décès liés à la consommation d’alcool et de drogues ont atteint des sommets pendant la pandémie, selon le rapport.

Il y a eu 4605 décès attribués à l’empoisonnement accidentel et à l’exposition à des substances nocives en 2020 et 6235 décès en 2021, indique le rapport, ajoutant que les chiffres augmenteront après la révision des données à l’avenir.

Au plus fort de la crise des overdoses en 2017, avant la pandémie, 4830 décès avaient été attribués à des empoisonnements involontaires.

L’agence indique que les personnes de moins de 45 ans représentent un nombre « disproportionné » de décès par overdose, soit 57%. Ce groupe d’âge représente également 55% de la population canadienne totale, selon les estimations démographiques de Statistique Canada de juillet 2022.

Le rapport indique également que la mortalité due à l’alcool a augmenté pendant la pandémie. En 2019, il y a eu 3200 décès dus à l’alcool, puis 3790 en 2020 et 3860 en 2021.

Statistique Canada ne précise pas combien des 8963 décès excédentaires non liés au Covid pourraient être attribués à une intoxication par l’alcool ou la drogue.

L’agence a signalé en mai qu’il y avait eu une augmentation statistiquement significative des idées suicidaires depuis le début de la pandémie, passant de 2,7% à 4,2%, mais le suicide n’est pas cité comme un facteur contribuant potentiellement à la surmortalité plus élevée chez les jeunes.

Une étude de l’Ottawa Hospital Research Institute indique qu’il y a eu en réalité une diminution du nombre de suicides pendant la pandémie. Selon le Dr Simon Hatcher, il est possible que certains décès par suicide puissent être attribués à la prolifération d’opioïdes.

« Le nombre de décès par overdose d’opioïdes a énormément augmenté au cours de la pandémie et il se pourrait qu’une partie des décès par suicide se soit déplacée vers les décès par opioïdes », a déclaré le Dr Hatcher à CTV News en avril.

Interrogeant l’Agence de santé publique du Canada sur la surmortalité, Epoch Times a été orienté vers Statistique Canada.

La surmortalité dans le monde

L’augmentation de la surmortalité chez les jeunes a également été documentée dans d’autres pays.

L’Office for National Statistics du Royaume‑Uni a publié en mars un rapport sur la question, dans un document intitulé Vaccination contre le Covid‑19 et mortalité chez les jeunes pendant la pandémie de coronavirus.

En 2021, il y avait une surmortalité en Angleterre parmi les personnes âgées de 15 à 29 ans, selon le rapport, mais « il n’y a actuellement aucune preuve d’un changement dans le nombre de décès d’origine cardiaque ou de décès de toute cause après une vaccination contre le coronavirus (Covid‑19) chez les jeunes âgés de 12 à 29 ans en Angleterre. »

Le rapport indique toutefois que « la sécurité de ces vaccins reste préoccupante », notant une « association présumée entre la vaccination et une myocardite et une péricardite légères chez les jeunes. »

« Il est important de rechercher les causes potentielles de cet excès de décès enregistrés, et d’envisager tout lien possible avec le programme de vaccination », indique le rapport.

Des études à comité de lecture montrent un lien de causalité probable entre la myocardite induite par la vaccination Covid‑19 et des décès, notamment une étude basée sur une autopsie publiée dans Clinical Research in Cardiology en novembre, et une étude publiée dans Circulation, le journal de l’American Heart Association, en août. Cette dernière a révélé qu’en l’espace d’un an, 345 personnes sont mortes de myocardite en Angleterre après avoir été vaccinées.

Les États‑Unis ont également constaté une surmortalité parmi leur population plus jeune. Epoch Times a précédemment rapporté qu’en 2021, environ 96.000 de jeunes adultes américains de plus sont décédés par rapport à 2018 et 2019, en tenant compte de l’évolution de la population.

Une « cause mal définie et inconnue »

Outre la surmortalité chez les jeunes, d’autres tendances en matière de décès liés à la pandémie méritent l’attention.

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