Pour Christophe Castaner les violences dans les banlieues sont « l’effet de la dureté du confinement »

Par Epoch Times avec AFP
23 avril 2020 08:26 Mis à jour: 23 avril 2020 18:19

Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a fait valoir que les tensions actuelles dans certains quartiers populaires étaient dues notamment à « l’effet de la dureté du confinement »

Invité sur BFMTV et RMC ce 23 avril, Christophe Castaner a en effet estimé que ce qu’il désigne « tensions » n’était pas « d’un niveau de gravité exceptionnelle ». Des propos qui ont rapidement déclenché un tollé sur les réseaux sociaux.

Plusieurs villes, principalement en banlieue parisienne, connaissent des tensions depuis l’accident d’un motard survenu le 18 avril à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine) impliquant la police. La nuit dernière, selon la préfecture de police de Paris, des « incidents sporadiques » se sont déroulés principalement dans les Hauts-de-Seine. Au total dans la zone de la préfecture de police, les forces de l’ordre ont procédé à 13 interpellations dont 11 dans les Hauts-de-Seine.

À Gennevilliers, une quinzaine d’engins incendiaires artisanaux ont été découverts, selon la préfecture de police, et cinq interpellations ont eu lieu à Clamart pour détention de bouteilles incendiaires. À Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), le commissariat a été la cible de tirs de mortiers d’artifice. En grande banlieue parisienne, les forces de l’ordre ont interpellé une personne à Poissy (Yvelines) et une à Corbeil-Essonnes (Essonne),  selon la police. Des incidents ont eu lieu également à Roubaix, Tourcoing et à Limoges, a-t-on ajouté de même source.

Le 22 avril, le ministre de l’Intérieur a assuré veiller « à ce que le confinement soit respecté partout en France« , rejetant l’idée qu’il serait moins strictement appliqué dans les quartiers sensibles.

Concernant les émeutes qui perdurent depuis plusieurs jours, M. Castaner a pratiquement pris la défense de ses bandes de jeunes au micro de Jean-Jacques Bourdin. « L’effet du confinement, la dureté du confinement pour ces jeunes gens, la plupart sont jeunes. Ce sont des petits groupes qui pensent que ce serait ludique d’attaquer les forces de police, de brûler des poubelles. Mais je pense aussi à cette galère dans laquelle ils sont, à cette pauvreté qu’ils vivent auprès de leurs proches et qui peut provoquer une colère. La bonne réponse à la colère, ce n’est pas de casser, ce n’est pas de brûler la voiture de son voisin, qui lui aussi vit dans cette colère-là. Nous devons accompagner ces jeunes », a souligné le ministre de l’Intérieur.

« Envoyer l’armée ce serait courir le risque de l’embrasement »

Mercredi 13 avril, le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti a réclamé une intervention de l’Armée.

Le ministre a répondu :« je pense qu’envoyer l’armée ce serait courir le risque de l’embrasement. Le métier, la profession de l’armée, ce n’est pas de gérer l’ordre public. Nous n’avons pas de problème capacitaire. Nos policiers, nos gendarmes sont présents dans les quartiers. Aujourd’hui, nous ne sommes pas face à des scènes d’émeutes, nous sommes dans des tensions sporadiques », a précisé Christophe Castaner.

Réactions des politiques : « laxisme », « déni », « impuissance » et « lâcheté »

Éric Ciotti juge des « propos laxistes ahurissants de Christophe Castaner après les très graves violences dans certains quartiers ».

Marion maréchal quant à elle se questionne. « Où est passé le Castaner des « Gilets jaunes »?

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