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Thaïlande : pas de carte SIM sans laisser ses empreintes digitales

novembre 7, 2017 10:34, Last Updated: novembre 7, 2017 10:42
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Les usagers de cartes SIM pour téléphones mobiles devront montrer patte blanche à partir du mois prochain en Thaïlande, pays tenu par une junte militaire : ils leur faudra désormais laisser leurs empreintes digitales.

Officiellement il s’agit de sécuriser les paiements effectués online via téléphones mobiles.

Des systèmes biométriques existent déjà pour l’achat de cartes SIM au Bangladesh, en Arabie saoudite et au Pakistan par exemple, mais pas en Chine.

« Nous entrons dans l’âge du digital, notre argent est désormais lié aux services liés aux mobiles. En faisant cela, nous allons améliorer la confiance dans les banques en ligne et les systèmes de paiement », a assuré lundi devant la presse  Takorn Tantasith, secrétaire général de la Commission nationale des télécommunications.

« Certaines personnes utilisent de fausses identités pour enregistrer leurs cartes SIM, ce qui pose problème », a-t-il ajouté, assurant que les données collectées seraient protégées.

Le système doit entrer en vigueur le 15 décembre et suscite déjà des critiques sur les réseaux sociaux thaïlandais. La junte s’était déjà attiré en 2015 les critiques des internautes, inquiets d’un projet de « Grande muraille » de l’internet censurant, comme en Chine, ce rare espace de liberté.

Les citoyens thaïlandais auront a priori le choix entre laisser leurs empreintes digitales ou être photographiés – leur visage étant ensuite relié à un système de reconnaissance faciale. Les autorités vérifieront ensuite que ces informations correspondent bien au fichier national des cartes d’identité.

Le lancement de ce nouveau système coïncide avec la saison touristique en Thaïlande, qui accueille chaque année des millions de touristes étrangers. Ces derniers n’auront a priori qu’à se soumettre à la reconnaissance faciale (qui sera comparée à la photo de leur passeport à leur entrée dans le pays) pour acheter une carte SIM, sans laisser leurs empreintes.

En juin, les autorités ont lancé un projet-pilote pour tester le système dans le sud de la Thaïlande, en proie à une rébellion séparatiste musulmane utilisant des téléphones portables pour activer des bombes à distance.

« Les gens ont apprécié, surtout les responsables des forces de sécurité », a précisé mardi à l’AFP, sans ironie apparente, le secrétaire général de la Commission nationale des télécommunications Korkij Danchaivichit, interrogé par l’AFP.

Le manque de régulation du marché des cartes SIM en Thaïlande avait été souligné en juin quand la police avait arrêté trois Chinois ayant réussi à acheter près de 400 000 cartes SIM dans le cadre d’une entreprise de « fermes à clicks ».

Ce marché, très porteur en Asie, consiste à monnayer auprès de personnalités ou entreprises des rafales de clicks « like » sur leurs réseaux sociaux, grâce à des armées d’employés équipés de simples téléphones parfois.

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