À Nîmes, le trafic de stupéfiants et l’accès à des «armes de guerre» en cause dans le décès du garçon de 10 ans, victime d’une fusillade

Par Epoch Times avec AFP
22 août 2023 09:21 Mis à jour: 22 août 2023 11:15

Un enfant de 10 ans est mort lundi soir, victime d’une fusillade à Nîmes, à Pissevin, un quartier populaire gangréné par les trafics de stupéfiants, a-t-on appris mardi de sources policières et judiciaires. Le ou les tireurs sont en fuite, ont ajouté ces sources à l’AFP.

Les fusillades liées au trafic de stupéfiants touchent l’ensemble de la France, mais sont particulièrement concentrées dans le Sud, témoignant de la violence des affrontements entre délinquants pour le contrôle des points de deal. « Suite à des échanges de tirs intervenus au sein du quartier Pissevin, à l’ouest de Nîmes, un enfant de 10 ans est décédé cette nuit. Un homme a en outre été victime des tirs de balles. Les jours de ce dernier ne seraient plus en danger », a précisé la procureure de la République de Nîmes Cécile Gensac mardi matin.

Selon les sources de l’AFP, le garçon se trouvait à l’arrière d’un véhicule pris pour cible alors qu’il circulait dans ce quartier aux alentours de 23h30. Il est décédé après son évacuation vers le Centre hospitalier urbain (CHU) de Nîmes. L’homme blessé est le conducteur, son oncle. Un autre enfant se trouvant à l’arrière est, lui, sain et sauf.

De source policière, l’oncle de l’enfant n’est pas connu de la police. Il a trois impacts de balles dans le dos mais son pronostic vital n’est pas engagé. Toujours de source policière, les tireurs seraient au nombre de quatre. Ils étaient toujours en fuite et recherchés mardi matin.

La veille, un adolescent y avait été blessé par balles

Dimanche, un adolescent de 14 ans avait été blessé par balles non loin de là par des tireurs circulant à bord d’une Renault Clio. Selon une piste envisagée par les enquêteurs, la Mégane de l’oncle qui ramenait les deux enfants aurait pu être confondue par les tireurs avec la Clio utilisée la veille.

« Nîmes: un enfant de 10 ans tué lors de ce qui semble être un règlement de comptes entre trafiquants. C’est un immense drame qui ne restera pas impuni », a réagi mardi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur X (anciennement Twitter), en annonçant pour la journée l’arrivée de certains membres de la CRS 8, une unité de policiers spécialisés dans la gestion des violences urbaines actuellement déployée à Marseille.

« Des individus, parfois très jeunes, ont accès à des armes de guerre »

Ce quartier de Pissevin est le même où un homme de 39 ans avait été abattu en janvier, déjà dans une fusillade sur fond de trafic de stupéfiants. Selon des chiffres de l’ancien procureur de Nîmes, Éric Maurel, une quinzaine de règlements de compte avaient fait huit morts à Nîmes en 2020 et trois en 2021, la plupart dans les quartiers de Pissevin, du Chemin Bas et du Mas de Mingue, trois secteurs périphériques de Nîmes constitués de barres d’immeubles et de tours. Pissevin, tout comme les quartiers du Chemin Bas et du Mas de Mingue, avaient été créés dans les années 1960 pour loger des populations issues de l’exode rural, des rapatriés d’Afrique du Nord puis des travailleurs immigrés. Tous trois partagent des indicateurs socio-économiques alarmants avec un taux de pauvreté atteignant jusqu’à 70% et un chômage massif.

« Ces assassinats sont en lien direct avec le narcobanditisme et sont des règlements de compte dans le cadre soit de guerres de territoire, soit de conflits commerciaux », avait précisé Éric Maurel, évoquant « des « actions impulsives » et d’autres « très organisées ».

« On est en présence d’individus parfois très jeunes qui ont accès à des armes de guerre », notamment des fusils d’assaut de type Kalachnikov AK-47 ou M-16″, soulignait le magistrat, en estimant que Nîmes était devenue quasiment « une centrale d’achat de la drogue » : chaque semaine, environ 700 kg de résine de cannabis venant majoritairement du Maghreb et des dizaines de kilos de cocaïne venus d’Amérique du Sud via l’Espagne y transitent pour être revendus, expliquait-il.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.