Chapitre 3 – À l’origine du mal, une vérité dissimulée

Par Chang Chin-Hwa
6 octobre 2019 22:31 Mis à jour: 10 mai 2021 06:16

Epoch Times est fier de republier «Une persécution sans précédent : la destruction de la bienveillance humaine» (« An Unprecedented Evil Persecution: A Genocide Against Goodness in Humankind » éd. Dr. Torsten Trey et Theresa Chu. 2016. Clear Insight Publishing). Le livre aide à la compréhension des prélèvements forcés d’organes en Chine en expliquant la cause profonde de cette atrocité: le génocide commis par le régime chinois contre des pratiquants de Falun Gong.

Chang Chin-Hwa, Ph.D., diplômé de l’université d’Iowa, actuellement Professeur senior de la Graduate Institut de journalisme, de l’université nationale de Taïwan. C’est un professeur honoré et un membre du conseil de la Société de Communication Chinoise (SCC).

Abraham Lincoln a déclaré : « Que les gens connaissent la vérité et le pays sera en sécurité. » Cependant le régime communiste chinois non seulement contrôle strictement les médias en Chine continentale, en écrasant la liberté d’expression et la médiatisation des faits, mais cette « main noire » de la censure s’est également étendue jusqu’aux sociétés libres. Sans liberté, la vérité ne peut être exprimée, la conscience et l’humanité ne peuvent exister et le mal est hors de contrôle. Le manque de liberté est en fait le plus grand malheur de toute société.

Voyons d’abord l’exemple de Taïwan :

I. Des médias libres deviennent les porte-parole de la propagande

En août 2010, des avocats taïwanais défendant des pratiquants de Falun Gong ont porté des accusations sans précédent contre Huang Huahua, l’ancien gouverneur de la province chinoise du Guangdong qui devait conduire un projet commercial à Taïwan. Les charges présentées au Bureau des hauts procureurs de Taïwan incluaient le crime de génocide et la violation de deux traités de l’ONU : le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, qui ont tous deux été adoptés par Taïwan en 2009. Les avocats ont demandé que son rôle dans la persécution des pratiquants de Falun Gong fasse l’objet d’une enquête et qu’il soit arrêté à Taïwan. Le Guangdong est l’une des provinces de Chine où la persécution du Falun Gong est la plus sévère. L’ampleur de la violence policière y est très importante, et une récente enquête a confirmé 75 décès suite aux tortures. Depuis que M. Huang a pris le poste de secrétaire du Parti de Guangzhou, la capitale régionale, il a été directement impliqué dans l’organisation et le suivi de la persécution, par exemple, lorsqu’un pratiquant de Falun Gong taïwanais a été arrêté alors qu’il rendait visite à sa famille en Chine continentale.

Taïwan a toujours clamé être une nation « fondée sur les droits de l’homme ». Pourtant, trois des quatre grands journaux de Taïwan n’ont pas couvert les accusations portées contre Huang et aucune des grandes chaînes de télévision n’a relayé l’information.

En fait, il n’est pas rare que les médias de Taïwan et même ceux des sociétés occidentales « omettent » de signaler la brutale persécution du Falun Gong. Dans certains cas, ils deviennent même des porte-parole inespérés du Parti communiste chinois (PCC) en diffusant les mensonges du Parti.

Pourquoi les médias s’auto-censurent-ils sur la question du Falun Gong ? Pourquoi la presse n’est-elle pas plus libre dans une société libre ? Quels moyens la Chine a-t-elle employés, pour faire succomber à son pouvoir les médias libres d’une société qui s’affirme libre ? Quel impact cela a-t-il sur la société ? Nous allons dans un premier temps aborder la manière dont le PCC s’y prend pour contrôler des médias dans une société libre.

II. Réprimer les médias libres : quatre méthodes employées par le PCC pour contrôler les médias étrangers

1. Acquérir et transformer les médias en porte-parole

Want Want Media Group à Taïwan est un bon exemple. En 2008, le China Times – un des journaux populaires à Taïwan – a rapidement vu ses revenus baisser en raison de la concurrence, du développement rapide d’Internet et des insuffisances de sa gestion. Tsai Eng Meng, un magnat taïwanais de Chine continentale, a alors racheté la société à un prix (étonnamment) élevé. Tsai est à l’origine un homme d’affaires dont les entreprises comprennent les conglomérats Want Want snacks, boissons, immobilier, assurance, services financiers, gestion, hôpitaux, hôtels, etc.

Plus de 90 % de son bénéfice provient de la partie continentale du marché chinois (Assemblée législative, 2011). Le magazine Forbes l’a récemment classé comme l’homme le plus riche de Taïwan et l’un des plus riches de Chine continentale. Dans le même temps, selon un document publié dans le magazine The Economist en avril 2013, Want Want est une des plus grandes entreprises les plus financées par les subventions du gouvernement chinois. Selon le magazine britannique, les subventions que Want Want reçoit du PCC représentaient 11,3 % du bénéfice net de la société en 2011. Nous pouvons donc ici constater la relation étroite qui existe entre le soutien du PCC et le succès du groupe Want Want.

Un dossier spécial publié dans le numéro de février 2009 du World Magazine de Taïwan a repris un dialogue dans une publication interne à Want Want, qui indique que Tsai a dépensé 63 millions d’euros pour acquérir China Times corporations (comprenant les journaux, une chaîne d’information câblée et une chaîne de télévision hertzienne). Ceci a été rapporté au directeur de l’Office de la Chine-Taïwan (WangYi) un mois après le rachat. Dans cette publication, Tsai déclare également que le groupe de médias a très bien suivi « les ordres venant d’un haut niveau » pour promouvoir la prospérité de la patrie (à savoir, la Chine continentale). Wang Yi a alors répondu : « Si vous en avez besoin à l’avenir, notre bureau va certainement faire de son mieux pour vous soutenir. » (Lin Xingfei, 2009).

Les échanges ci-dessus montrent que Want Want est une société subventionnée par la Chine, qui a payé un prix conséquent pour prendre en charge les médias non seulement à des fins commerciales, mais aussi dans un but politique afin de servir aussi bien les intérêts du gouvernement chinois que ceux de l’entreprise. Le milieu universitaire se réfère à cette relation en donnant le nom de « médias-laquais », phénomène observé non seulement à Taïwan, mais aussi à Hong Kong et dans d’autres pays. Au cours des dernières années, les médias chinois à l’étranger ont aussi été progressivement rachetés par ces « hommes d’affaires-laquais ». Dans les sociétés libres et démocratiques, les médias ont pour rôle d’être un « quatrième pouvoir », prêtent attention à l’objectivité et la neutralité, et se mettent au service de l’intérêt public. Cependant, ces « médias-laquais », qui ne sont pourtant pas directement sous le contrôle du PCC, agissent aussi comme ses porte-paroles en servant les intérêts politiques du PCC et en faisant des articles louant « la prospérité de la patrie ».

2. Contrôler l’actualité, influencer le personnel, les éditoriaux et les contenus

La deuxième phase est le contrôle des éditoriaux et du personnel. En février 2012, Andrew Higgins, journaliste américain lauréat du prix Pulitzer, a interviewé Tsai du groupe Want Want. Il a révélé que, non seulement Want Want média avait apporté des changements majeurs dans son personnel, mais avait aussi mis en place un contrôle du contenu éditorial afin de répondre aux désirs du PCC. M. Higgins a également mis en lumière des similitudes entre la position de Tsai et celle du PCC sur les sujets du massacre du 4 juin et de la démocratie en Chine. M. Tsai a ainsi déclaré : « J’ai compris que peu de gens sont morts finalement… [La Chine] est très démocratique dans beaucoup de domaines… que vous le vouliez ou non, l’unification se produira tôt ou tard ». La justification de la révocation par Tsai de la rédactrice en chef du China Times était qu’elle « avait fait du mal en offensant les gens, pas seulement les continentaux. Sur beaucoup de points, les gens ont été offensés ». Tsai a ajouté : « Les journalistes sont libres de critiquer, mais ils… se doivent de bien réfléchir avant d’écrire. »

Beaucoup d’intellectuels taïwanais ont alors manifesté leur colère, ont lancé une vague de protestations, critiquant ses remarques au sujet du massacre de Tiananmen. Ils se sont également interrogés sur le rôle de Want Want Group dans la purge des dissidents, le contrôle du personnel, et les violations de la liberté de la presse. Également mis à la porte par Want Want Media Group, l’éditeur de la page d’opinion du China Times a spontanément déclaré lors d’une conférence de presse qu’il n’avait « pas le droit d’aborder des sujets sensibles tels que le massacre du 4 juin, le Falun Gong, le Consensus de 1992, et le Dalaï-Lama, etc. ». Sous une telle pression, les journalistes tombent dans l’autocensure : « Après avoir fait leur propre police dans leur esprit, les éditeurs esquivent d’eux-mêmes les questions sensibles. » (Xu Peijun, 2012).

Les « médias-laquais » ignorent non seulement ouvertement les codes journalistiques, mais violent également parfois les règles de la déontologie. Au début de cet article, nous avons évoqué le fait que Huang Huahua a été poursuivi par les avocats du Falun Gong lors d’un voyage d’affaires à Taïwan en 2010 et que la majorité des grands médias de Taïwan, y compris Want Want, n’a pas couvert cette affaire. À la place ils ont tous publié des articles détaillés sur « l’amour » de Huang pour Taïwan, et sur combien son voyage avait été productif et fructueux, le développement rapide de la province du Guangdong, les occasions en or d’investissement et le lien étroit entre Taïwan et « la mère patrie, la Chine ». Aucune allusion n’a été faite aux protestations des hommes d’affaires taïwanais contre lui, la pollution de l’environnement, la corruption et les graves violations des droits de l’homme dans le Guangdong ont été passées sous silence. Toute la couverture médiatique s’est avérée être soit de la propagande, soit de la publicité. En fait, chaque « nouvelle positive » était une publicité payée. Une enquête menée par le Conseil de vérification et d’inspection taïwanais en novembre 2011, a classé plusieurs médias comme « arrangeants », c’est à dire diffusant des « publicités déguisées passant pour des actualités ». Ces violations selon les enquêteurs trahissent le professionnalisme des journalistes, trompent les lecteurs et menacent la sécurité nationale taïwanaise.

Le PCC manipule donc les médias d’information de plusieurs façons : via leur acquisition, le contrôle du personnel, la restriction de l’autonomie éditoriale et la censure de la couverture des informations, etc. La conscience des reporters est étouffée et déformée, l’actualité devient alors simplement de la propagande et des mensonges. Le cas de Want Want Group n’est dans ce phénomène que la partie visible de l’iceberg.

3. Contrôler la publicité et les avantages, menacer et faire taire les médias

Même sans prise de contrôle des médias, le PCC utilise couramment les incitations économiques, la publicité et les avantages marketing pour les manipuler. Par exemple, un talk-show très populaire de la télévision taïwanaise bien connu pour son style franc et ses vives critiques contre la Chine a été remplacé en raison de la pression du PCC. Le Apple Daily de Hong Kong, qui est connu pour sa position pro-démocratique et son anticommunisme, a perdu l’essentiel des annonces publicitaires d’entreprises ayant des liens d’affaires avec la Chine, ce qui a entraîné une énorme perte de revenus et la réduction de 20 % du nombre de pages du journal. Un autre journal de Hong Kong, le journal gratuit Am730, qui suit une ligne éditoriale assez conciliante, a un jour critiqué le gouvernement de Hong Kong mis en place par le PCC. Il en a subi les conséquences en perdant les ressources publicitaires d’au moins trois banques chinoises, ce qui a porté un sérieux coup au journal.

En fait les tactiques du PCC de retrait de publicité aux médias existent depuis longtemps, même si elles sont devenues plus répandues et qu’elles menacent aujourd’hui tous les médias destinés à atteindre un public de langue chinoise. Pour survivre, les journalistes ont dû prendre le contre-pied de leur conscience et se taire. Il est vraiment regrettable de constater que les médias existant dans une société qui se veut libre… ne le soient plus.

 4. Des attaques violentes pour engendrer la peur

La violence effrayante contre les dissidents en Chine s’est évidemment étendue aux médias ou aux critiques des sociétés libres, que les diverses tactiques du PCC n’ont pas réussi à contrôler. Selon le premier chapitre de l’Annuaire de la liberté de Hong Kong de 2014, « les attaques violentes contre des reporters mettent en danger la liberté de la presse ». Le nombre des attaques violentes contre les journalistes à Hong Kong a effectivement considérablement augmenté et leur gravité s’est lourdement accrue, ciblant non seulement les journalistes, mais aussi les propriétaires de médias. L’incident récent le plus marquant a visé Lau Chun-to (Liu Jintu), l’ancien rédacteur en chef de Ming Pao, qui a été poignardé en plein jour et a souffert de graves traumatismes. L’attaque a attiré l’attention de dizaines d’organisations internationales des droits humains, qui ont déclaré que la violence vis-à-vis des médias remet en question l’État de droit à Hong Kong. C’est une provocation contre la presse de Hong Kong et la liberté d’expression en général.

De plus, les agressions physiques contre les médias d’opposition à Hong Kong ont été de plus en plus fréquentes ces dernières années : les portes de la résidence de Lai Chi-ying (Li Zhiying), le président de Next Media Ltd. – le groupe de médias le plus ouvertement anticommuniste de Hong Kong – ont été défoncées par une voiture. Des dizaines de milliers d’exemplaires du journal Apple Daily ont été incendiés en juin 2013, et Ming Pao a plus d’une fois fait l’objet d’une attaque à l’explosif. Les magasins de Sing Tao Daily et Oriental Daily News ont été saccagés par des vandales. Les dirigeants du groupe de Hong Kong Morning Media Limited ont été agressés dans le quartier des affaires de la ville. Le président du magazine iSunAffairs.com a été attaqué par deux assaillants masqués munis de bâtons. Le journal Epoch Times, créé par des pratiquants de Falun Gong, a été l’objet d’attaques répétées. Cependant, la grande majorité de ces violences contre les médias et leurs employés ont été classées sans suite.

En plus de ces violences physiques, le PCC aurait constitué une « cyber-armée » de centaines de milliers de personnes pour attaquer les sites Internet des grandes entreprises et des organismes gouvernementaux, paralysant les serveurs ou volant les données. Ces crimes high tech se sont multipliés ces dernières années. Par exemple, la nuit précédant une grande manifestation pour la démocratie et les droits à Hong Kong, le site Internet de Next Media a été attaqué à un « niveau national », avec jusqu’à quarante millions de visites par seconde. Accompagné du vol de données internes, ce piratage a menacé la sécurité individuelle et organisationnelle de l’entreprise. Les sites d’information mis en place par les pratiquants de Falun Gong ont aussi été soumis à de constantes attaques pendant une longue période. En réponse à l’invasion et aux menaces informatiques venant de Chine, de nombreux pays, y compris les États-Unis, ont accru leur sécurité.

III. Conclusion : De nouvelles répressions portant atteinte aux droits humains fondamentaux

Le PCC, par la manipulation politique, économique et éditoriale et en utilisant une violence menaçante contre le personnel des médias, a ainsi exercé de lourdes pressions sur la plupart des médias des sociétés libres. Dans le classement de la liberté de la presse en 2014, le Freedom House Report n’a classé Hong Kong que 74eme sur 197 pays, soit une presse « partiellement libre ». Alors qu’en 2002, Hong Kong était 18eme et reconnu comme l’une des zones les plus libres en Asie. Depuis la rétrocession de Hong Kong à la Chine en 1997, ce sont 56 places de liberté perdues !

La liberté de la presse à Taïwan, influencée par les programmes d’échange entre la Chine et Taïwan, a, dans une certaine mesure, également diminué chaque année. Dans le rapport de Freedom House, Taïwan est classé 47eme, soit un « pays libre ». Avec tout de même quinze places perdues en sept ans. Le rapport note que l’acquisition susmentionnée des médias de Taïwan par un magnat Taïwanais-Chinois a nui considérablement à la liberté éditoriale des médias taïwanais.

Le professeur Yu Ying-shih (Yu Yingshi), historien chinois et membre élu de l’Academia Sinica de Taïwan, a publié en 2012 une lettre qui souligne qu’« à Taïwan, un certain nombre de politiciens puissants et riches hommes d’affaires sont déterminés à se plier aux souhaits du PCC pour des motifs d’intérêts personnels. Ils ont infiltré tous les coins et recoins à Taïwan, et achètent les médias publics ».

À partir des exemples cités dans cet article, on peut observer un contrôle totalitaire du PCC sur la liberté d’expression et d’opinion en Chine, sans compter une action insidieuse à l’étranger, qui a sévèrement érodé les valeurs fondamentales du journalisme dans les sociétés libres, parmi lesquelles la véracité des faits, leur vérification, et la sauvegarde de l’intérêt public.

Nous comptons tous sur une couverture médiatique objective pour obtenir des informations sur tous les aspects de la vie, de la sécurité et de la santé ainsi que pour être informés sur les droits civils et politiques. Nous faisons tous des choix en fonction des informations que nous jugeons vraies et complètes, librement diffusées et critiquées. Cette libre circulation de l’information est la base pour le fonctionnement sain d’une société démocratique, où le pouvoir peut-être supervisé, l’abus de pouvoir dénoncé, les intérêts de la population protégés. Des informations véritables sont également essentielles pour le maintien de l’ordre et de la paix dans la communauté internationale. À l’heure actuelle, la communauté internationale rappelle le PCC à l’ordre sur un certain nombre d’infractions, y compris la manipulation des taux de change, l’expansion de son armée, les pratiques de diplomatie coloniale, le pillage des ressources minières, les violations des droits d’auteur, l’exportation des produits fabriqués par des esclaves, l’envahissement des marchés mondiaux avec de la nourriture et des jouets toxiques, etc.

D’innombrables enfants sont morts sous les bâtiments scolaires effondrés lors du séisme de Wenchuan en 2008 dans la province du Sichuan, suite à la mauvaise qualité des infrastructures. De nombreux bébés ont souffert de graves problèmes de santé et beaucoup sont morts après avoir consommé des préparations toxiques pour nourrissons, intentionnellement contaminées pour augmenter les profits. La terre, l’air, l’eau et les fermes de Chine sont impitoyablement contaminés, affectant les produits destinés à l’exportation aussi bien que ceux destinés au marché intérieur. De nombreux pays ont payé un prix élevé pour les méfaits du PCC tandis que d’innombrables personnes ont été blessées et ont même perdu la vie. Pourtant, du fait du blocus des informations par le PCC, les mesures correctives ne peuvent être prises, et la plupart des citoyens chinois ne sont même pas tenus au courant des problèmes.

L’abus de pouvoir du Parti communiste chinois a conduit à la persécution des pratiquants de Falun Gong, ainsi que des personnes de différentes croyances ou religions et divers dissidents. Encore plus effroyable est la perte de conscience et d’éthique médicale qui ont donné lieu à des prélèvements forcés d’organes, à la vente d’organes, à la crémation de corps morts ou encore vivants. Derrière toutes les violences de ce régime autoritaire se cachent les abus de pouvoir généralisés, des fonctionnaires corrompus, l’injustice sociale et le contrôle des médias. Les problèmes sont nombreux, mais l’information est verrouillée et le public n’y a pas accès. En conséquence les parents sont incapables de protéger leurs enfants, les enseignants sont incapables de protéger les étudiants, les citoyens sont incapables de préserver l’environnement et il n’y a pas moyen d’atteindre cette « stabilité sociale » qui doit permettre la survie et le bien-être de la prochaine génération. Le PCC conditionne les médias pour qu’ils rapportent l’information comme des perroquets au service de l’État, chargés de faire l’éloge du Parti, le présentant comme étant « grand, glorieux, et vertueux » afin d’endoctriner son peuple. Les citoyens sans accès à l’information externe, mais seulement nourris de l’écho de la propagande du Parti, deviennent à leur insu complices de ceux qui calomnient les innocents et violent les droits humains.

Plus profondément encore, ce régime totalitaire agit en menaçant le bien-être individuel de chaque personne, de sorte que la protection individuelle finit par éclipser le besoin de protection des autres. Sous la menace permanente, les gens choisissent de mettre de côté leur conscience et d’accepter le mal, certains deviennent même volontairement complices des violences. L’un des principaux exemples historiques cité par le States Holocaust Museum à Washington, DC pour illustrer ce phénomène est celui de proches des victimes qui deviennent leurs agresseurs : « Certains étaient voisins ». Sous les mensonges, les menaces de violence, de bons amis, bons voisins, ou bons camarades de classe, deviennent complices de la persécution, transformant ainsi des anges en démons. En plus de voir les règles du journalisme piétinées, nous assistons aujourd’hui aussi à travers le contrôle des médias par le PCC à une distorsion profonde de la nature humaine.

La question des droits des pratiquants du « Falun Gong » en est un bon exemple. Sous les menaces du PCC, les médias soit coopèrent avec les médias officiels contrôlés par le PCC, soit restent silencieux. Même face à une accusation sans précédent comme celle mentionnée ci-dessus à l’encontre du gouverneur de la province du Guangdong, la plupart des grands médias ont choisi de garder le silence. Plus pitoyable encore est le nombre de médias qui ont présenté un fonctionnaire corrompu comme un « bon gouverneur qui se soucie profondément du peuple ! » Il devient difficile pour le grand public de distinguer le vrai du faux. Finalement, les citoyens eux-mêmes peuvent devenir les défenseurs des persécuteurs. Les journalistes qui choisissent de mentir trahissent non seulement leur conscience professionnelle, mais deviennent aussi les complices de celui qui persécute. Lorsqu’il n’y a plus de vérité ni de liberté, on ne peut juger clairement des situations. En contrôlant et bloquant les informations, le régime chinois s’en prend aux groupes ciblés et, plus largement, au monde.

Bien que le soi-disant « facteur chinois » par l’échange de divers intérêts ait érodé le fondement du journalisme et des sociétés démocratiques, certains cherchent encore à connaître la vérité des faits. Ces personnes chérissent la liberté et veulent conserver leur conscience, elles se lèvent pour dénoncer et résister à la répression. Un exemple est le mouvement social contre la fusion et l’acquisition du groupe de médias China Times par Want Want Corporation. Plus de dix mille personnes y compris des enseignants, des étudiants ainsi que des ONG et des groupes communautaires ont uni leurs forces. Grâce à l’Internet ils ont formé un mouvement important appelant à la liberté de la presse, à la diversité et la réforme des médias. Quand un grand nombre de citoyens ont spontanément manifesté dans les rues, le gouvernement de Taïwan a finalement été forcé d’accorder plus d’attention à la réglementation sur la diversité des médias et l’examen des fusions/acquisitions. En plus d’établir des conditions strictes régissant celles-ci par le Comité national des Communications (CCN), L’Assemblée taïwanaise a également lancé des actions de révision des lois anti-trust. Enfin, sous la pression de l’opposition civile, Want Want a dû geler ses M&A.

Les pratiquants de Falun Gong ont été l’un des groupes les plus actifs dans le monde pour aider les gens à voir au-delà de la propagande du PCC. Depuis plus de quinze ans que ce soit en Chine comme à l’extérieur, et souvent au péril de leur vie, ils ont donné leur temps, leurs efforts et leurs ressources pour révéler non seulement les faits de la persécution du Falun Gong mais aussi les divers abus du PCC. Grâce à la distribution de prospectus et d’autres documents dans la rue, en rencontrant les parlementaires, en collaborant avec les tribunaux et en communicant auprès des médias, les pratiquants de Falun Gong permettent aux gens d’apprendre les faits, de connaître la vérité. Par leurs activités pour secourir les pratiquants persécutés en Chine et en se dressant contre cette persécution illégale et immorale, ils permettent aux gens de se positionner non seulement pour soutenir le Falun Gong, mais aussi pour prendre l’initiative eux-mêmes d’aider à mettre fin à cette persécution ; et ce faisant, ils se changent et changent le monde.

Walter Lippmann, célèbre journaliste et commentateur politique, a déclaré : « Sans connaître les faits, il ne peut y avoir de liberté ».[2] Peu importe comment les régimes autoritaires tentent de réprimer la liberté et la vérité et combien les médias ont été contrôlés et menacés, il est vraiment facile de combattre ce mal. Si chacun d’entre nous fait un certain effort pour comprendre la vérité à partir des documents distribués par les pratiquants de Falun Gong, alors la vérité ne sera plus obstruée et la puissance des faits ainsi que les rouages de la justice vont se débloquer. Alors le mal et ses mensonges vont perdre leurs racines sous la pression – leur effondrement suivra.

[1] Higgins, Andrew. Tycoon prods Taiwan proche de la Chine. Le Washington Post. (21/01/2012).

[2] Walter Lippmann, Liberty et Nouvelles. 1920. https://archive.org/details/ libertyandnews01lippgoog

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