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Le «Village de la démocratie» en Chine à nouveau sous la menace du régime

juillet 8, 2016 7:34, Last Updated: juillet 7, 2016 18:38
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La communauté de Wukan au sud de la Chine, qui avait fait l’actualité il y a cinq ans lorsque son représentant élu démocratiquement avait fait face aux plus hautes autorités, est de nouveau dans une situation politique tendue, selon un article du 19 juin d’Initium Media, un Webmédia basé à Hong Kong.

Lin Zulian, qui a été nommé à la tête de la commission du village et a participé aux manifestations contre un conflit de terrain mortel en 2011, a été arrêté le 18 juin pour allégations de corruption. Dans une confession télévisée deux jours plus tard, il a reconnu sa faute.

De nombreux habitants de Wukan, situé dans la municipalité de Shanwei, province du Guangdong, ont trouvé les accusations douteuses et soupçonnent la confession de Lin d’avoir été forcée.

« Nous ,villageois, ne croyons pas entièrement [les allégations,] » a témoigné M. Huang, un habitant du village, au Financial Times. « Ceci est une manœuvre des autorités supérieures dans le but d’étouffer le conflit foncier ».

Les litiges fonciers sont des affaires courantes et parfois violentes en Chine, où les autorités locales soutiennent de puissants promoteurs pour saisir les biens des résidents, privés de leurs droits. Ainsi à Wukan en 2011, quatre mille villageois ont manifesté lorsque le gouvernement local a mis en détention cinq résidents, dont un est mort en garde à vue. Ils ont réussi à établir un conseil exécutif provisoire.

Les résidents de Wukan, un village de pêcheurs dans la province méridionale du Guangdong, se mobilisent pour exiger une action gouvernementale contre l’accaparement illégal de terres et la mort en détention d’un dirigeant local le 15 décembre 2011. (Peter Parks / AFP / Getty Images)

Bien que les événements de Wukan ont été salués comme une percée symbolique vers la démocratie en Chine, le conflit foncier n’a jamais été complètement résolu. Le conflit a été gelé, le gouvernement a libéré les détenus, mais n’a pas restitué les terrains. Il s’est ravivé dernièrement avec la diffusion de plans pour lancer des constructions sur les biens saisis. Mais avant qu’une manifestation ne s’organise, les autorités ont frappé.

La police anti-émeute a encerclé Wukan et a coupé la circulation et l’accès internet au village. Des agents se sont rendus à la maison de Lin Zulian qui a maintenant 72 ans pour l’arrêter. Peu de temps après, selon Ming Pao, un quotidien Hong-Kongais, il a contacté sa femme, en lui disant d’agir à sa guise avant que la ligne soit coupée. La même nuit, il a rappelé et lui a dit de ne pas coopérer avec des étrangers pour organiser le rassemblement.

Lin Zulian parle avec les villageois lors d’un rassemblement après avoir rencontré un haut fonctionnaire du gouvernement, et avoir conclu un accord sur la réquisition illégale des terres et la mort en détention d’un leader local de Wukan, province du Guangdong, le 21 décembre, 2011. (Mark Ralston / AFP / Getty Images)

Le lendemain, le petit-fils de Lin a été arrêté et le 20 juin, les autorités supérieures ont publié une vidéo montrant M. Lin admettant avoir accepté des pots de vin.

Selon le Hong Kong Apple Daily, des journalistes étrangers ont pu traverser le cordon de police pour écrire des articles sur l’évolution de l’actualité à Wukan. La police a tenté de faire partir les journalistes en leur disant qu’il y aurait une conférence de presse à Shanwei, mais ils ont persisté et, avec l’aide de la population locale, ils ont pu entrer dans le village.

Radio France Internationale (RFI) a signalé le 23 juin que les habitants de Wukan ont continué à se rassembler et à soutenir leur représentant arrêté, Lin Zulian, qu’ils croient avoir été forcé d’avouer suite à l’arrestation de son petit-fils. Un vaste rassemblement de milliers de personnes a eu lieu le 22 juin pour leur soutien.

Pendant ce temps, les autorités semblent avoir empêché M. Lin d’avoir accès à un avocat. Ge Yongxi, avocat du Guangdong que le fils de Lin a engagé pour défendre son père, a déclaré dans un post sur les médias sociaux que le directeur du cabinet avait reçu une notification du bureau local de la Justice exigeant une « non prise en charge juridique ».

Version anglaise : Developing: China’s ‘Democracy Village’ Under Renewed Threats From Regime

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