MACRON : LES 100 JOURS

Baisses d’impôts, inflation, industrie… Emmanuel Macron vante des investissements record et un pays qui « avance »

mai 15, 2023 20:11, Last Updated: mai 16, 2023 9:53
By

« Le pays avance : Emmanuel Macron a voulu montrer lundi que la page des retraites commençait à être tournée au terme d’une série d’annonces sur la réindustrialisation, fort du coup de pouce du milliardaire Elon Musk qui lui a fait miroiter un investissement en France.

« Je suis confiant dans le fait que Tesla fera des investissements significatifs en France à l’avenir », a lancé, sans plus de détail, le patron de la société pionnière dans les voitures électriques après avoir été notamment reçu par le chef de l’État à l’Élysée. Celui qui est aussi patron de SpaceX et actionnaire majoritaire de Twitter s’est dit « impressionné par l’accueil réservé par le président Macron et le gouvernement français à l’industrie ».

Elon Musk était en France pour la sixième édition de « Choose France », qui a réuni lundi plus de 200 patrons étrangers au château de Versailles et a permis d’annoncer 28 projets à capitaux étrangers pour un total de 13 milliards d’euros, avec 8000 emplois directs à la clé. Un record depuis la première édition en 2018 de ce rendez-vous annuel voulu par Emmanuel Macron.

Mis en difficulté depuis le début de l’année par la crise des retraites, le président de la République cherche à rebondir politiquement et il multiplie les déplacements et annonces sur la revitalisation de l’industrie française, en particulier dans le domaine des voitures électriques. « On avance et il y a une détermination », « le pays continue à créer », a-t-il lancé dans un entretien au 20 heures de TF1, insistant une nouvelle fois, comme il l’a fait à maintes reprises depuis une semaine, sur la « constance » de sa politique économique pour baisser le coût du travail et attirer les investisseurs, tout en accélérant la transition écologique. « Même quand il y a des contestations, on ne change pas, on ne fait pas tête à queue », a-t-il plaidé, « les investisseurs voient la force de ce qu’on a fait ».

Deux milliards d’euros de baisses d’impôts pour « les classes moyennes »

Il a esquissé d’autres bonnes nouvelles pour les Français. En promettant de « concentrer » sur « les classes moyennes » les deux milliards d’euros de baisses d’impôts pour les ménages prévus d’ici à 2027, même s’il n’a donné ni détail ni date précise.

« Dans notre trajectoire budgétaire » jusqu’en 2027, « il y a deux milliards de baisses d’impôts pour les ménages. Ces deux milliards, j’ai demandé au gouvernement de me faire des propositions pour qu’ils se concentrent sur ces classes moyennes », a-t-il indiqué. « J’ai demandé au gouvernement d’y travailler, mais je ne veux pas ici fermer des portes parce qu’il peut y avoir des choses intelligentes à faire sur une partie des charges que vous payez, des cotisations que vous payez quand vous êtes salarié. Donc c’est ce qui va permettre à des gens qui travaillent, qui sont classes moyennes, d’avoir en quelque sorte un reste à vivre plus important pour eux », a-t-il souligné. Quand les baisses d’impôts pourraient-elles intervenir? « Quand la trajectoire budgétaire le permettra dans ce quinquennat, dans cette mandature », a répondu Emmanuel Macron sans plus de détails.

Ce qui, « sur 1500 milliards de prélèvements obligatoires », « n’est pas ambitieux mais dérisoire », a grincé le patron de LR Éric Ciotti. « Au fil des entretiens, il semble qu’Emmanuel Macron fasse un déni de réalité sur le macronisme », a fustigé en retour la présidente des députés RN Marine Le Pen, dénonçant l’« appauvrissement des classes moyennes, (l’) ensauvagement de la société, (le) mépris pour la démocratie… »

L’inflation alimentaire sera absorbée « d’ici à l’automne »

Et en se fixant l’objectif « qu’on absorbe » l’inflation sur les produits alimentaires qui rogne le pouvoir d’achat « d’ici à l’automne », en visant à ce qu’il n’y ait « pas de marges exceptionnelles » faites par la grande distribution ou les industriels dans ce contexte. « L’objectif c’est qu’on absorbe cette inflation d’ici à l’automne pour, j’espère, revenir dans des terres plus connues et plus normales », a déclaré le chef de l’État sur TF1.

Alors que l’inflation dans les rayons des supermarchés a encore été mesurée à près de 15% sur un an en avril, Emmanuel Macron a affirmé vouloir « remettre un peu tout le monde autour de la table pour essayer de baisser certains prix pour accompagner nos compatriotes ». La semaine passée, le gouvernement avait encore demandé aux industriels de l’agro-alimentaire de participer à l’effort collectif pour limiter la hausse des prix, en appelant « à leur sens de la responsabilité ».

« Pas de marges exceptionnelles qui soient faites dans ces années difficiles pour nos compatriotes »

« On a des grands groupes (de l’agro-alimentaire, ndlr), sur certains produits, ils ont vite répercuté la hausse, ils ont moins vite répercuté la baisse », a déploré M. Macron, qui voudrait voir ces industriels « rouvrir les négociations » commerciales avec la grande distribution. « On veut qu’il n’y ait pas de marges exceptionnelles qui soient faites dans ces années difficiles pour nos compatriotes », a-t-il insisté, plaidant pour « d’abord mettre la pression sur des grands groupes de distribution quand on s’aperçoit qu’ils jouent un peu sur les marges ». Le chef de l’État a également confirmé que le ‘trimestre anti-inflation’ « pourra être » prolongé « si c’est nécessaire » au-delà du 15 juin, affirmant que ce « bouclier » avait « montré son efficacité ».

« Il méprise 9 actifs sur 10, tous les syndicats et l’Assemblée nationale » aux dires de certains

Emmanuel Macron, qui doit entamer cette semaine un nouveau chapitre diplomatique avec plusieurs déplacements internationaux, a récusé toute forme de « mépris » à l’égard des Français. « Il méprise 9 actifs sur 10, tous les syndicats et l’Assemblée nationale », a ainsi encore estimé lundi le premier secrétaire du PS Olivier Faure. « Plus personne ne l’écoute. Plus personne ne le croit. Il ne peut plus gouverner le pays », a pourtant assuré la présidente des députés Insoumis Mathilde Panot.

Les casserolades qui accompagnent ses déplacements se sont faites progressivement moins audibles, alors que les syndicats s’apprêtent à reprendre mardi le dialogue avec l’exécutif.

En tête des projets d’investissements : batteries nouvelle génération et panneaux photovoltaïques

Outre Elon Musk, étaient notamment invités à Choose France Sunil Bharti Mittal, président du groupe diversifié indien Bharti Entreprises, le président exécutif d’ArcelorMittal Lakhsmi Mittal ou encore le PDG de Nokia Pekka Lundmark.

Le plus gros des 28 projets d’investissements avait été dévoilé par Emmanuel Macron vendredi dans le Nord, à Dunkerque : 5,2 milliards d’euros pour une gigafactory de batteries nouvelle génération du taïwanais ProLogium – qui ne les a encore jamais produites en grande série – avec 3000 emplois à la clé. Le montant des subventions publiques pour ce projet, que Bruxelles doit encore valider, n’a pas été rendu public mais se situerait entre 1 et 1,5 milliard d’euros, selon le journal Les Echos. Un montant que Bruno Le Maire n’a pas voulu confirmer.

Autre projet phare, l’implantation en Moselle, à Sarreguemines, d’une usine de panneaux photovoltaïques par Holosolis, émanation du groupe européen Innoenergy, pour 710 millions d’euros, représentant 1700 emplois. Avec une production annuelle de cinq gigawatts, cette usine qui commencera à produire en 2025 sera « capable de rendre indépendants un million de foyers européens par an » en électricité, a expliqué à l’AFP le président de Holosolis, Jan Jacob Boom Wichers. Dans l’énergie également, la start-up Newcleo annonce trois milliards d’investissements sur la période 2025-2030 pour développer un petit réacteur modulaire de type SMR.

Parmi les autres projets, le géant suédois de l’ameublement Ikea annonce 906 millions d’euros d’investissements en France d’ici à 2026, dont la création d’un centre logistique près de Toulouse. Dans la pharmacie, Pfizer injecte 500 millions d’euros supplémentaires et le britannique GSK près de 400 millions.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.

Voir sur epochtimes.fr
PARTAGER