ANIMAUX

Les chants des baleines à bosse montrent que l’homme n’est pas la seule espèce capable de transmission culturelle

juillet 15, 2022 20:19, Last Updated: juillet 15, 2022 20:19
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Une étude menée par l’Université du Queensland (UQ) a révélé que les baleines à bosse peuvent apprendre des chants complexes de baleines d’autres régions.

Dirigés par le Dr Jenny Allen de l’école des sciences vétérinaires de l’UQ, les chercheurs ont découvert que les baleines à bosse de Nouvelle‑Calédonie étaient capables d’apprendre les chants de leurs homologues de la côte est australienne avec une grande précision.

« Cela indique un niveau de ‘transmission culturelle’ supérieur à celui de toute autre espèce non humaine observée », a signalé le Dr Allen dans un récent communiqué de l’UQ.

L’étude a observé les chants des baleines à bosse mâles de chaque région entre 2009 et 2015, en se concentrant sur la façon dont la culture est transmise entre les deux populations.

Le nombre de sons émis par les baleines et la longueur des motifs sonores ont été pris en compte pour déterminer le niveau de complexité.

Le Dr Jenny Allen de l’Université du Queensland sur le terrain. (Image fournie par l’Université du Queensland)

« En écoutant la population australienne de baleines à bosse, nous avons pu voir si les chants changeaient de quelque manière que ce soit lorsqu’ils étaient chantés par les baleines de Nouvelle‑Calédonie », explique Jenny Allen pour Epoch Times.

Les baleines sont capables d’apprendre les chants dans leur intégralité, sans rien changer ni omettre, et dans les cas où quelque chose est omis, il s’agit d’un morceau entier.

« Les chants des baleines sont généralement constitués de quatre à sept morceaux, qu’elles apprenent directement ou qu’elles retirent et remplacent par leur propre morceau. »

Le Dr Allen souligne également que chaque année où son équipe a observé des baleines, celles‑ci chantaient une chanson différente. Ce fait confirme que les baleines à bosse peuvent apprendre un modèle de chanson complet d’une autre population, peu importe sa difficulté ou sa complexité.

Les résultats de l’étude indiquent que les baleines apprennent des chants les unes des autres sur des routes migratoires communes comme la Nouvelle‑Zélande ou dans des zones d’alimentation comme l’Antarctique.

Une baleine à bosse saute hors de l’eau dans l’ouest de la péninsule antarctique, le 05 mars 2016. (EITAN ABRAMOVICH/AFP via Getty Images)

« Il est rare qu’un tel degré d’échange culturel soit documenté à une si grande échelle chez une espèce non humaine. »

Seuls les baleines à bosse mâles chantent et les chercheurs pensent qu’il s’agit d’un phénomène lié à la reproduction.

« Nous pensons que les chants servent à démontrer que le mâle est un adversaire redoutable ou un partenaire idéal. Ou alors il s’agit tout simplement de se mettre en valeur, montrer qu’il chante bien. »

Une meilleure compréhension pour une meilleure conservation

Bien que les baleines à bosse ne soient plus sur la liste des espèces menacées, Jenny Allen estime que ces animaux doivent encore être surveillés et gérés avec soin, une tâche potentiellement facilitée par ces découvertes.

« On sait que le fait d’avoir une compréhension approfondie d’une espèce améliore considérablement l’efficacité des méthodes de conservation et de gestion. »

« Nous avons maintenant une image plus globale des comportements, des mouvements et des interactions des différentes populations de baleines à bosse, y compris la façon dont elles transmettent la culture. »

Ces connaissances permettent aux humains d’être mieux armés pour protéger les baleines contre les nombreuses menaces auxquelles elles sont confrontées alors que la planète continue de changer.

La chasse à la baleine au cours des années 1900 a conduit la baleine à bosse au bord de l’extinction, mais après l’interdiction de la chasse commerciale, l’espèce a fait un retour en force, les populations atteignant dans certaines régions 93% de leur nombre d’avant la chasse, rapporte Marine‑Mammals.info.

Cependant, rappelle Jenny Allen, le rapport indique que les baleines à bosse sont toujours confrontées à diverses menaces, activités de pêche, navigation, etc. Certains défenseurs de l’environnement craignent que le retrait de la liste soit intervenu trop tôt.

Les recherches de l’UQ ont été menées en collaboration avec Opération Cétacés de Nouvelle‑Calédonie et sont publiées dans Scientific Reports.

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