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Charente : « Elle donnait tout… jusqu’à sa vie », témoigne une amie de la propriétaire tuée dans l’incendie de son gîte

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Les pompiers interviennent sur le site d'un gîte français destiné aux adultes handicapés, où un incendie s'est déclaré, faisant un mort et cinq morts, à Montmoreau (Charente), le 28 juillet 2025.

Photo: Crédit photo PHILIPPE LOPEZ/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Dans l’incendie qui a ravagé un gîte accueillant des personnes handicapées à Montmoreau (Charente) le 28 juillet, le corps d’une cinquième et dernière victime a été découvert le lendemain dans les décombres. Danielle Pothuaud, la propriétaire du gîte, fait partie des victimes.
Catherine Follet, présidente de l’association Corps et Ânes, s’est confiée auprès de BFMTV sur la belle personne qu’était son amie Danielle Pothuaud, une femme de 68 ans qui « s’oubliait » pour les autres et « donnait tout… jusqu’à sa vie ». C’est précisément ce qu’elle a fait ce lundi, lors de l’incendie de son gîte, qui a fait au total cinq morts.
« Elle s’oubliait presque »
Cet ancien corps de ferme isolé, entouré d’arbres et d’un champ de tournesols, a pris feu ce lundi pour une raison encore indéterminée. Il accueillait, le jour du drame, quatre encadrants ainsi que huit personnes souffrant d’un handicap mental, âgées de 55 à 73 ans et originaires de Nouvelle-Aquitaine, selon le parquet.

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Parmi les victimes figurait la propriétaire des lieux, qui est « entrée volontairement » pour secourir des personnes bloquées à l’intérieur, ainsi que trois adultes en situation de handicap, avait déclaré lundi la ministre chargée du Handicap, Charlotte Parmentier-Lecocq.
« C’est elle tout craché. Elle s’oubliait presque, […] elle donnait tout, jusqu’à sa vie quoi ! » a expliqué à BFMTV Catherine Follet, qui connaissait Danielle Pothuaud depuis 2013. Les deux femmes s’appréciaient et collaboraient régulièrement.
« C’était pas son métier, c’était sa passion »
Très attristée par cette perte, Catherine Follet se dit aujourd’hui « en état de sidération ». « C’est difficile d’imaginer qu’on ne les verra plus jamais et qu’ils ont acheté cette ferme en ruine et aujourd’hui elle est de nouveau en ruine. » Pensant au mari de Danielle, elle s’interroge : « qu’est-ce qu’il va faire ? »
« C’était une femme au grand cœur. On rigolait beaucoup en fait, c’était quelqu’un de joyeux », a poursuivi la présidente de l’association Corps et Ânes, ajoutant : « C’était une maîtresse femme, elle était un peu le chef d’orchestre de l’organisation de tous les séjours. Elle chapeautait tout le monde, elle faisait attention à ce que toutes les paroles, tous les actes soient bienveillants, soient respectueux. »
« En fait les personnes handicapées, pour elle, c’était sa vie », a confié Catherine Follet, précisant que Danielle était « comme une mère pour eux ». Et de conclure : « C’était pas son métier, c’était sa passion. »
« Elle faisait son maximum pour qu’ils soient dans les meilleures conditions »
Cet incendie, qui a également fait quatre blessés, s’est déclaré vers 4 h 30 ce lundi. Il a fallu mobiliser jusqu’à 85 pompiers et 24 véhicules pour l’éteindre. Le parquet a ouvert une enquête de flagrance pour homicides et blessures involontaires contre X. « Nous restons très prudents sur les causes de l’incendie », a déclaré en conférence de presse Mathieu Auriol, vice-procureur au parquet d’Angoulême.

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Le secrétaire général de la préfecture et sous-préfet d’Angoulême, Jean-Charles Jobart, avait précisé lundi que ce gîte n’était « pas soumis à déclaration ni à contrôle de commission de sécurité », puisqu’il recevait moins de 16 personnes handicapées, mais qu’il avait « reçu un avis favorable » après une visite des services de l’État il y a deux ans.
Selon la ministre Charlotte Parmentier-Lecocq, le feu est parti « d’un autre bâtiment », « contigu », qui « a fait l’objet d’une déclaration pour ce séjour », mais « n’avait pas été visité en 2023 ». À ce propos, Catherine Follet a indiqué que la priorité de Danielle, c’était la sécurité des personnes qu’elle accueillait. « Elle faisait son maximum pour qu’ils soient dans les meilleures conditions », a-t-elle assuré.