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Chine: mort d’un nourrisson de 4 mois du fait de la politique zéro Covid

novembre 22, 2022 23:50, Last Updated: novembre 23, 2022 0:53
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Selon le père d’un nourrisson, la politique zéro Covid stricte du régime chinois a retardé le traitement médical qui devait être prodigué à son enfant et a provoqué sa mort. Ce drame est survenu le 15 novembre dernier dans la ville de Zhengzhou, dans la province du Henan.

La mort de Li Siyu, une petite fille de quatre mois, a provoqué un tollé en Chine. Le message du père de la fillette, publié sur le réseau social chinois Baidu, est intitulé : « Pour mon enfant de 4 mois, je demande justice ! » Le message est toujours visible et comptait 9,6 millions de vues à la date du 19 novembre.

Le message, bien que toujours visible sur le moteur de recherche chinois de Baidu, n’a plus été actualisé depuis le 17 novembre. Les quatre derniers commentaires visibles datent de ce jour-là.

Dans ce message, Li Baoliang, le père de Li Siyu, a déclaré que la mort de sa petite fille avait été causée par la succession de trois retards :

– Le personnel de la ligne d’urgence du 120, a refusé de prendre soin du bébé ou d’organiser son rapatriement vers un hôpital ;

– Au lieu de conduire le nourrisson vers un hôpital de proximité, les urgences ont transféré le bébé dans un hôpital situé à plus de 100 km de Zhengzhou. Le véhicule de transfert a fait un détour pour aller chercher un autre patient avant de se rendre à l’hôpital ;

– L’hôpital n’a pas voulu traiter immédiatement le bébé.

Le 120 est le centre d’appel d’urgence médicale de Chine.

Li Baoliang demande aux départements concernés d’enquêter sur l’incident et réclame justice pour sa petite fille.

La maman isolée de force dans un centre de quarantaine provisoire et séparée de son bébé

Li Baoliang a déclaré dans une interview accordée à l’édition en langue chinoise d’Epoch Times le 16 novembre, que sa femme avait été testée positive au Covid le 11 novembre.

Elle ne présentait aucun symptôme, mais elle a été emmenée dans un hôpital de quarantaine provisoire. Li Baoliang et leur bébé ont été considérés comme des cas contacts et ont confinés à domicile.

Dans la nuit du 12 novembre, Li Baoliang et Li Siyu ont été contraints de se rendre dans un hôtel de quarantaine. « Les autorités ont dit que nous devions être placés en quarantaine dans un hôtel », a déclaré Li Baoliang à Epoch Times.

Son calvaire a commencé le 14 novembre.

Les services d’urgence ont retardé le traitement médical

Li Baoliang a déclaré à Epoch Times qu’il lui a fallu plus de huit heures pour réussir à emmener Li Siyu à l’hôpital.

Li Baoliang a précisé que sa fille Li Siyu a commencé à vomir et à avoir la diarrhée à 3 heures du matin le 14 novembre et qu’elle en avait souffert à nouveau vers 8 heures. Il a essayé de lui donner du lait et de l’eau, mais elle ne voulait pas boire. Craignant qu’elle ne se déshydrate, Li Baoliang a appelé le 120.

Photo non datée de Li Siyu, décédée le 15 novembre dans la ville de Dengfeng, dans la province chinoise du Henan (centre), en raison de retards dans le traitement médical. (Fournie par Li Baoliang, père de Siyu)

Avec les mesures rigoureuses de confinement en Chine, les gens n’ont pas le droit de quitter leur domicile. Quand ils tombent malades, appeler le numéro d’urgence est la première option pour les Chinois afin d’obtenir une aide médicale.

« L’employé des services d’urgence m’a répondu que je n’étais pas autorisé à appeler moi-même directement le numéro et que c’était au personnel de prévention des épidémies de l’hôtel de passer l’appel. »

Cependant, il n’y avait aucune règle concernant la personne autorisée à passer un tel appel, comme l’a appris ensuite Li Baoliang. Il a donc rappelé le numéro d’urgence.

Le premier appel de Li Baoliang a été passé à 11h57, et il a rappelé le 120 à 12h01.

Au deuxième appel, les services d’urgence ont envoyé une ambulance à l’hôtel, qui est arrivée à 12h34. Cependant, le personnel médical a refusé d’aller voir la fillette. Au lieu de cela, ils ont ordonné au personnel de prévention des épidémies de l’hôtel de faire un test antigénique à Li Baoliang et Li Siyu. Le test de Li Baoliang était positif, et celui du bébé, négatif.

Le personnel médical d’urgence a refusé d’emmener le bébé dans un hôpital car le bébé n’avait pas le Covid et donc ne constituait pas « un cas important ». Les employés de l’hôtel ont essayé pendant une demi-heure de persuader l’équipe du 120 d’emmener le père et sa fille à l’hôpital, mais en vain. L’ambulance est partie sans aucune considération pour le bébé.

Les employés de l’hôtel chargés de la prévention des épidémies ont réussi à signaler le cas de Li Baoliang à leurs supérieurs. La deuxième ambulance est arrivée à l’hôtel à 20h35.

« L’ambulance ne nous a pas emmenés directement à l’hôpital. Au lieu de cela, ils sont allés chercher un autre patient et nous ont conduits de Zhengzhou à Dengfeng, et nous ne sommes arrivés à Dengfeng qu’après 23 heures. »

Dengfeng est une ville située à près de 100 km au sud-est de Zhengzhou.

Traitement retardé à l’hôpital

Après être arrivé à l’hôpital, Li Baoliang a immédiatement parlé aux médecins de l’état de sa fille, l’informant qu’elle n’avait rien bu de toute la journée.

Le médecin de l’équipe de nuit lui a seulement donné un thermomètre, lui disant d’attendre que le médecin de l’équipe de jour lui fasse une prise de sang, puis il est parti.

À 00h29, Li Baoliang a constaté que les mains et les pieds de Li Siyu étaient froids et qu’elle suffoquait. C’est alors que le médecin a tenté de sauver Li Siyu pendant plus de trois heures dans le service, avant d’annoncer la mort du nourrisson.

« Le monde s’effondre, et je ne peux pas supporter [la mort de Li Siyu]. »

Le médecin lui a simplement dit que Li Siyu était morte des suites d’une infection virale. Il n’a reçu aucun certificat de décès écrit précisant la cause de sa mort.

L’épouse de Li Baoliang a été conduite à l’hôpital depuis le centre de quarantaine. Maintenant, les malheureux parents sont confinés à l’hôpital de Dengfeng. Leur bébé de 4 mois décédé est conservé à la morgue de l’hôpital.

« J’ai appelé tous les numéros que je pouvais appeler – la police, le comité disciplinaire local, tous les endroits où je pouvais demander justice – mais personne n’a répondu à nos appels. »

Li Baoliang a juste reçu un appel de la police locale, lui ordonnant de supprimer ses messages sur Internet.

« Je dois demander justice pour mon enfant », s’est défendu le père dépité.

Tollé général

La mort de Li Siyu a déclenché un tollé parmi les internautes chinois. Beaucoup d’internautes ont reposté le message de Li Baoliang, essayant de lui donner un maximum de visibilité, afin d’attirer l’attention des autorités. Ils blâment les autorités et le personnel médical pour la mort du bébé.

« Je suis triste pour la mort de ce pauvre bébé. Il y avait une chance de la soigner, mais ils ont seulement insisté sur ces soi-disant procédures de prévention des épidémies. L’indifférence, l’égoïsme et la peur de la responsabilité du personnel chargé de la prévention des épidémies mettent fin à une vie si jeune. En tant que jeune mère, si une telle chose arrivait à mon enfant, je deviendrais folle. Je soutiens les parents du bébé. Cette affaire doit faire l’objet d’une enquête sérieuse », a écrit une internaute sous le message de Li Baoliang.

Un autre internaute : « Le gouvernement exhorte tout le monde à faire des enfants, mais ce bébé n’a pas reçu de traitement approprié à cause du confinement. Le gouvernement local est si indifférent à la vie et à la santé des gens, alors pourquoi inciter les gens à faire des enfants ??? »

Un autre : « Maintenant, ce n’est pas le Covid-19 qui tue, mais le manque d’humanité des gens. »

Encore un autre : « Si aujourd’hui, vous et moi sommes des spectateurs, demain nous serons les victimes ! Alors partageons le message de Li Baoliang! »

Le message de Li baoliang a généré quelques 48.050 commentaires, même après avoir été supprimé.

La politique zéro Covid draconienne du régime a causé des décès signalés dans de nombreux endroits en Chine. C’est le cas notamment dans des villes du Xinjiang, à Shanghai et dans la province du Gansu.

La Commission disciplinaire municipale de Zhengzhou et la Commission municipale de la santé enquêtent conjointement sur la mort de Li Siyu, d’après un article de Sina, un site d’information chinois.

Les appels d’Epoch Times aux services d’urgence du 120 et à l’hôpital de Dengfeng sont restés sans réponse. Epoch Times a contacté la Commission provinciale de la santé du Henan mais n’a toujours pas reçu de réponse à l’heure de la publication de cet article.

Zhao Fenghua et Gu Xiaohua ont contribué à cet article.

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