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La Chine pourrait utiliser la Corée du Nord comme monnaie d’échange dans les négociations commerciales

février 20, 2019 16:54, Last Updated: février 20, 2019 16:54
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Les négociateurs américains et chinois se rencontrent cette semaine pour la dernière fois avant la date limite du 1er mars fixée par les deux pays pour parvenir à un accord sur le commerce. Selon un expert, si ces pourparlers ne débouchent pas sur un résultat satisfaisant, une augmentation des tarifs douaniers et les tensions qui en résulteront pourraient nuire au prochain sommet États-Unis–Corée du Nord.

Le 19 février, une délégation chinoise est arrivée à Washington pour entamer une nouvelle série de négociations commerciales avec les responsables américains du commerce. La Maison-Blanche a déclaré que si les deux parties ne parvenaient pas à un accord d’ici le 1er mars, les États-Unis augmenteraient les tarifs douaniers sur les importations chinoises.

Juste avant cette « date limite », Donald Trump tiendra un deuxième sommet avec le leader nord-coréen Kim Jong Un les 27 et 28 février au Vietnam.

Selon Harry Kazianis, responsable des études coréennes au Center for the National Interest, un groupe d’experts sur la politique étrangère, le moment choisi pour ces rencontres est crucial, car les relations américano-chinoises jouent un rôle important dans le déroulement des événements sur la péninsule coréenne.

« C’est très difficile pour les États-Unis car, malheureusement, nous avons commis une erreur tactique vis-à-vis de la Chine et de la Corée du Nord », a-t-il confié à la chaîne de télévision NTD qui fait partie d’Epoch Media Group.

« Essentiellement, notre politique de pression maximale par le biais des sanctions économiques est presque entièrement assurée par Pékin, car 90 % des exportations de la Corée du Nord passent par la Chine », a-t-il poursuivi.

En 2017, l’administration Trump a lancé une campagne de pression maximale sur la Corée du Nord afin d’essayer de mettre fin à ses essais nucléaires et de missiles balistiques par le biais de sanctions et d’alliances régionales.

La Chine pourrait utiliser la Corée du Nord comme monnaie d’échange dans les négociations commerciales, a affirmé M. Kazianis.

Si la Chine ne parvient pas à répondre aux demandes américaines en matière de commerce, Washington pourrait imposer, le 1er mars, des droits de douane plus élevés sur des marchandises chinoises d’une valeur de 200 milliards de dollars. Toutefois, en représailles, la Chine pourrait mettre fin à la campagne de pression maximale sur la Corée du Nord, a-t-il souligné.

« Malheureusement, ils pourraient le faire en ouvrant la frontière. Donc, je pense que l’administration Trump essaie maintenant d’équilibrer les choses. »

D’après M. Kazianis, les deux parties ont des raisons de faire des compromis, car les difficultés économiques de la Chine continuent de faire pression sur le dirigeant chinois Xi Jinping.

L’économie chinoise a subi de fortes pressions à la baisse principalement en raison des frictions commerciales avec les États-Unis. Au quatrième trimestre 2018, la croissance économique en Chine a ralenti à un rythme le plus faible depuis près de trois décennies. Selon les experts, si les deux parties ne parviennent pas à un accord et que les tensions commerciales reprennent, les problèmes de la Chine vont s’aggraver.

Le président américain Donald Trump (à d.) et le dirigeant chinois Xi Jinping se serrent la main lors d’un dîner au domaine Mar-a-Lago à West Palm Beach, en Floride, le 6 avril 2017. (JIM WATSON/AFP/Getty Images)

« Négociations très complexes »

D’après la Maison-Blanche, la nouvelle série de négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine a débuté le 19 février au niveau des vice-ministres, tandis que les réunions au niveau plus élevé débuteront le 21 février. Robert Lighthizer, le représentant américain au Commerce, dirigera les pourparlers du côté américain, tandis que l’équipe chinoise est dirigée par le vice-Premier ministre Liu He, le patron de l’économie chinoise.

Ces réunions s’inscrivent dans le cadre d’un accord conclu entre Donald Trump et Xi Jinping début décembre à Buenos Aires, en Argentine, où les deux parties ont déclaré un cessez-le-feu de 90 jours sur les augmentations tarifaires.

« Ce sont des négociations très complexes. Elles se passent très bien », a déclaré Donald Trump aux journalistes à la Maison-Blanche le 19 février dernier.

« Nous demandons tout ce que quiconque n’a jamais suggéré. Vous savez, ce n’est pas seulement ‘vendons du maïs ou faisons ceci’. Il y aura une vente du maïs, mais de beaucoup de maïs – beaucoup plus que ce que quiconque ne le pensait possible. »

Dans le cadre de l’accord entre Donald Trump et Xi Jinping, Pékin a accepté de mettre en œuvre des réformes structurelles dans un délai de 90 jours. Ces changements structurels visent à mettre fin aux politiques et pratiques commerciales déloyales de la Chine, notamment le transfert forcé de technologie, le vol de propriété intellectuelle, les barrières non tarifaires, le vol et les intrusions cybernétiques. La Chine s’est également engagée à acheter une quantité importante de biens et de services aux États-Unis.

Interrogé sur la hausse des tarifs douaniers envisagée pour le 1er mars, le président américain a déclaré que la Chine n’aimerait pas que cela se produise.

« Je pense donc qu’ils essaient d’agir vite pour que cela ne se passe pas. », a-t-il poursuivi.

Il s’est également dit optimiste quant à la prochaine rencontre avec le leader nord-coréen.

« J’aimerais voir, en fin de compte, la dénucléarisation de la Corée du Nord. Je pense que nous verrons cela au final », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Je n’ai pas de calendrier serré. »

Emel Akan

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