Comment les entreprises adoptent le marxisme sous couvert de diversité

Par Thomas McArdle
10 mai 2023 15:35 Mis à jour: 16 mai 2023 17:21

Des hauts responsables de Disney ont reconnu qu’ils participaient à l’endoctrinement des jeunes par le bais des idéologies du genre et de la sexualité radicales qu’ils promeuvent. L’entreprise de vêtements de travail Carhartt a exigé que l’intégralité de ses employées, soit plus de 3000 personnes, soit vaccinés contre le Covid-19, tout en reconnaissant être « conscients que certains de nos salariés n’adhèrent pas à cette politique ». Keurig Dr Pepper Inc, troisième entreprise de boissons non alcoolisées en Amérique du nord et propriétaire de Snapple, a cédé à des activistes financés par George Soros et a retiré ses publicités de l’émission conservatrice de Sean Hannity sur la chaîne Fox, diffusée aux heures de grande écoute, pendant la première année de présidence de Donald Trump.

Cette liste n’est qu’un infime échantillon des entreprises américaines qui sont devenues « woke » ces dernières années. Très souvent, elles pensent qu’agir de la sorte va contribuer à éradiquer le racisme ou favoriser la diversité. Elles pensent qu’elles évoluent avec leur temps. Bien-sûr, ces entreprises oublient ou négligent les millions de consommateurs qui soutiennent ou défendent les valeurs familiales traditionnelles, mais ce que l’on sait moins, c’est qu’en soutenant l’agenda culturel de la gauche extrémiste, ces entreprises s’inoculent un poison lent qui va finir par détruire leur propre liberté économique et celle des autres.

Peu de gens, même parmi les conservateurs qui s’intéressent aux affaires politiques, s’en rendent compte, mais le wokisme est une adaptation astucieuse du marxisme d’autrefois qui cherche à coller aux circonstances de notre XXIe siècle. Il est en effet devenu si facile sur les réseaux sociaux de calomnier instantanément ceux qui s’écartent de la ligne du parti. Le wokisme trouve ses racines dans l’école de théorie critique de Francfort, comme on l’appelle aujourd’hui. Ce qui a commencé comme un simple groupe d’étude marxiste s’est réorienté dans les années 1930 sous l’influence d’universitaires de gauche comme Max Horkheimer vers une mission qui consistait à « examiner l’ensemble de la culture matérielle et spirituelle de l’humanité » avec pour but ultime de révolutionner l’ensemble de la société. Pour ce faire, il était nécessaire de dépasser les simples différences de classe, il fallait fomenter des conflits sur la base d’autres distinctions sociales ; à notre époque, ces distinctions sont la couleur de peau et les déviations sexuelles.

Et, de fair, Horkheimer était un véritable révolutionnaire marxiste. « La révolution », disait-il il y a près d’un siècle, « ne se fera pas avec des fusils, mais plutôt de manière progressive, année après année, génération après génération. Nous infiltrerons progressivement leurs établissements d’enseignement et leurs bureaux politiques, les transformant peu à peu en entités marxistes à mesure que nous progresserons vers l’égalitarisme universel. »

Aujourd’hui, nous en sommes là : Charles A. Price, professeur associé au département d’études sur les politiques, l’organisation et le leadership du College of Education and Human Development de l’université Temple à Philadelphie, décrit bien la situation. Selon lui, « pour comprendre la société moderne, il faut prêter attention aux relations de pouvoir qui existent entre les membres et les groupes. Les études juridiques critiques ont d’abord remis en question l’idée que la loi était juste et impartiale. Au fur et à mesure que cette tradition s’installait, d’autres chercheurs ont commencé à dire : ‘Nous devons aller plus loin et ajouter la race, car la race et le pouvoir aux États-Unis sont inséparables’. » C’est ainsi que la « théorie critique de la race » s’est développée aux Etats-Unis et, selon M. Price, elle est devenue « un outil de lutte politique… [La théorie critique de la race] a une orientation militante et s’est en partie développée à partir de la compréhension que les mouvements sociaux sont à même de générer des changements ».

Claudio Corradetti, professeur associé de philosophie politique et de relations internationales à l’université de Rome, qui étudie le rôle du capitalisme dans la société, a lui aussi décrit, quoique de manière moins explicite, le lien entre le marxisme et la division en groupes, ces divisions étant omniprésentes aujourd’hui. Il évoque la théorie sociale critique qui cherche à « démasquer les rationalisations erronées des injustices présentes ou passées », notamment en matière de race et de sexe, face à « la normativité des idéalisations utopiques ».

Le site Internet de l’université libérale de Californie à Berkeley indique que les cours de son programme de théorie critique « (a) explorent le concept de critique dans l’idéalisme allemand et le marxisme ; (b) fournissent une exposition intensive à l’école de Francfort et à son héritage ; et (c) s’engagent vigoureusement dans des formes contemporaines de théorie critique, ainsi que dans des débats sur les normes sociales ».

Outre l’accent mis par le wokisme sur l’identité de groupe, qui remplace l’identité de classe du marxisme, une autre ressemblance importante avec l’idéologie de la Russie soviétique et de la Chine de Xi Jinping tient à l’aversion du wokisme pour tout ce qui touche aux normes du discours rationnel. Les foules en colère sur Twitter qui « cancellent » leurs cibles ne font peut-être pas couler de sang, mais la similitude avec l’intolérance de la révolution culturelle de Mao Zedong est évidente. Les entreprises américaines qui adoptent le « wokisme » ne sont pas sans rappeler l’exploitation des pratiques capitalistes par le Parti communiste chinois.

De plus, Fredrich Engels, le premier collaborateur de Karl Marx, était tout aussi hostile à l’institution de la famille traditionnelle que le sont aujourd’hui les militants woke. Selon lui le père de famille représente « le bourgeois et sa femme représente le prolétariat ».

Quant à Vladimir Lénine, il expliquait à quel point les communistes étaient autorisés à se lancer dans des débats internes, mais qu’une fois une décision était prise par le parti, aucune dissidence ne pouvait être tolérée. Le dissident risquait d’ailleurs d’y laisser la vie. « Le principe du centralisme démocratique et de l’autonomie des organisations locales du parti implique une liberté universelle et totale de critiquer », déclarait Lénine, dans un exemple typique de ce que George Orwell appelait la double pensée (« double-think ») dans son roman 1984. Et Lénine de préciser: « tant que cela ne perturbe pas l’unité d’une action définie ». En effet, expliquait-il, « [le parti] exclut toute critique qui perturbe ou rend difficile l’unité d’une action qu’il a décidée ». Débattre à huis clos, mais se taire une fois sorti de la pièce.

Les entreprises américaines adoptent les doctrines de Marx sous une nouvelle forme, la question de la race et d’autres sources de disparité remplaçant la classe. L’objectif des fanatiques du woke est le même que celui de n’importe quel communiste : détruire notre société civilisée, ordonnée et basée sur la liberté – y compris détruire ces mêmes entreprises qui servent aujourd’hui d’idiots utiles et qui sont autodestructrices.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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