ARTS & CULTURE

Condamnation des Pussy Riot: la CEDH épingle la Russie

juillet 17, 2018 11:38, Last Updated: juillet 17, 2018 11:48
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La Russie a commis de « multiples violations » en condamnant à des peines d’emprisonnement trois membres du groupe punk Pussy Riot, qui avait tenté d’interpréter des chansons anti-Poutine dans la cathédrale de Moscou en février 2012, a jugé mardi la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH).

Les requérantes, Maria Alekhina, Nadejda Tolokonnikova, Iékaterina Samoutsevitch, ont subi des traitements dégradants durant leur procès, a jugé la CEDH, épinglant aussi Moscou pour violation de la liberté d’expression. Les trois membres avaient été condamnées en août 2012 à deux ans de camp, notamment pour « hooliganisme motivé par la haine religieuse ».

Ekaterina Samoutsevitch avait été libérée en octobre 2012, tandis que Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina avaient purgé 22 mois de leur peine. Dans son arrêt, la Cour condamne la Russie pour violation de l’article de 3 de la Convention des droits de l’Homme (« traitements inhumains et dégradants »), notamment pour « humiliation » envers les jeunes femmes, transportées dans un « véhicule bondé » et « à la vue de tous dans un box vitré » au tribunal. Elles y étaient en outre « cernées par des policiers armés et placées sous la garde d’un chien », a relevé la Cour.

La CEDH épingle également Moscou pour violation de la liberté d’expression. Tout en admettant qu’une réaction à un manquement aux règles de conduite dans un lieu de culte ait pu se justifier, elle épingle Moscou pour avoir condamné les requérantes à des peines de prison « sans même analyser le texte de leur chanson, ni tenir compte du contexte ».

La Cour a condamné la Russie à verser jusqu’à 16.000 euros de dommage moral à chacune des Pussy Riot. En février 2012, les Pussy Riot avaient chanté une « prière punk » contre le président Vladimir Poutine dans la cathédrale de Moscou. Leurs condamnations à des peines de prison avaient entraîné une vague de solidarité de nombreux artistes et musiciens de par le monde.

Dimanche, quatre membres des Pussy Riot, vêtus d’uniformes de police, s’étaient brièvement introduits sur le terrain à Moscou au cours de la finale de la Coupe du monde de football, France-Croatie.  Lundi, ces quatre personnes, trois femmes et un homme, ont été condamnés à 15 jours de prison et à une interdiction d’assister à des événements sportifs pendant trois ans. Reconnues coupables d’avoir « gravement enfreint les règles du comportement des spectateurs », elles se sont vu infliger la peine maximale.

DC avec AFP

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