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Côtes-d’Armor : le témoignage bouleversant d’une mère dont le fils est mort après avoir été agressé sauvagement

septembre 25, 2019 19:36, Last Updated: septembre 25, 2019 19:36
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Près de trois mois après le décès de son fils cadet, Gwénaëlle Gauthier a décidé de se confier sur les circonstances du drame.

Les faits remontent au 24 juin. À la sortie du Centre de formation d’apprentis (CFA) d’Aucaleuc, à une dizaine de kilomètres à l’ouest de Dinan, où il apprend le métier de Boulanger, Denis Gauthier est violemment agressé par l’un de ses condisciples. Roué de coups, le jeune homme de 16 ans passera trois jours dans le coma au CHU de Rennes avant de décéder.

« Dès le lendemain de l’agression, on a compris qu’il n’y avait plus d’espoir. Les lésions cérébrales étaient trop importantes. Avant de mourir, il a pu donner ses organes. Il a sauvé six personnes. Ça m’aide de savoir ça. Je me dis que son cœur bat quelque part, que quelqu’un vit grâce à lui. C’est ce qu’il voulait. C’était quelqu’un de droit, de très généreux, qui me remplissait de fierté », témoigne sa mère Gwénaëlle dans les colonnes du journal Le Petit Bleu Des Côtes-d’Armor.

« Il avait reçu une photo de revolver factice »

Bouleversée, Gwénaëlle Gauthier veut comprendre pourquoi son fils a été sauvagement agressé. Elle recueille plusieurs témoignages afin de reconstituer les évènements et découvre que son fils a été menacé de mort bien avant les faits.

« Il avait reçu une photo de revolver factice sur Messenger avec écrit : ‘ On arrive bientôt mec t’inquiète pas’ », affirme la mère de la victime.

Des menaces reçues après que Denis a tenté de venir à la rescousse de l’un de ses proches camarades prénommé Mathys. Harcelé pour avoir proposé un rendez-vous à une jeune fille qui avait déjà un petit ami, ce qu’il ignorait, Mathys s’était confié à Denis. Celui-ci avait alors pris l’initiative de contacter l’adolescent qui menaçait son camarade afin de tenter d’apaiser les choses, sans succès.

Deux semaines avant le drame, Mathys et Denis avaient d’ailleurs déjà fait les frais du ressentiment d’un groupe de jeunes liés au petit ami de la jeune fille à qui Mathys avait proposé un rendez-vous.

« Denis m’a appelée en catastrophe parce que lui et son meilleur ami étaient cachés chez une dame, à Saint-Cast, à côté de la poste. Ils étaient poursuivis par une dizaine de jeunes. On est allés porter plainte à la gendarmerie. En fait, c’était la deuxième fois que ça leur arrivait », confie la mère de la victime.

« Il a été frappé par derrière, dans la nuque »

Le jour de l’agression qui lui a coûté la vie, Denis Gauthier avait retrouvé son casier rempli de chocolat, un jogging qu’il venait à peine d’acheter en étant maculé : « Il m’a envoyé un texto pour me dire qu’il voulait quitter le CFA », poursuit Gwénaëlle.

À la sortie des cours, le jeune homme est pris à partie par un autre élève qui souhaite manifestement en découdre. « Denis n’a pas voulu se battre, il a été frappé par derrière, dans la nuque », ajoute sa mère.

Une fois au sol, l’adolescent reçoit plusieurs coups à la tête avant d’être laissé pour mort. L’agresseur prend alors la fuite sur un deux-roues, sans prévenir les secours.

« Il n’a même pas eu le temps de riposter. Ce n’était pas une bagarre ou une rixe. C’était une agression », témoigne Gwénaëlle.

Âgé de 17 ans, le suspect, réputé violent, a été placé sous contrôle judiciaire et mis en examen pour « violences dans un établissement scolaire ou aux abords de celui-ci ayant entraîné une incapacité de plus de 8 jours ».

Mais selon le rapport des médecins légistes qui ont autopsié le corps de Denis, celui-ci est mort d’une rupture d’anévrisme qui ne serait pas « de nature traumatique ». Autrement dit, les praticiens estiment que ce ne sont pas les coups ayant été portés au jeune homme qui ont entraîné son décès.

« On veut la justice en bonne et due forme »

Une conclusion invraisemblables pour la mère de la victime et son avocat. Ce dernier a immédiatement demandé une contre-expertise médicale afin de démontrer que ce sont bien les coups d’une violence inouïe assénés à Denis qui ont causé la mort de l’adolescent. « On ne lâchera pas », explique Gwénaëlle.

Intitulé Justice pour Denis, un groupe a été créé sur Facebook afin de recueillir des témoignages de l’agression et de tenir ceux qui le souhaitent informés de l’enquête.

« Les gens pensent que l’agresseur est en prison… ce n’est pas le cas. Et il n’ira peut-être même pas aux assises pour ce qu’il a fait […] Notre but n’est pas de faire justice nous-mêmes. Il y a de la colère, c’est sûr, mais on veut la justice en bonne et due forme, que l’agresseur fasse de la prison, qu’il comprenne qu’il a tué quelqu’un. La solution, c’est de témoigner, de parler, de transmettre des preuves », conclut Gwénaëlle.

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