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«Crevure», «à mort facho» : un professeur menacé de mort pour avoir dénoncé le niveau «catastrophique» de ses étudiants

novembre 26, 2021 22:55, Last Updated: novembre 26, 2021 22:55
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Parce qu’il a qualifié le niveau de ses étudiants de « catastrophique » et qu’il a pointé les fraudes massives impunies lors des examens, un maître de conférences en droit de l’Université de Bretagne Occidentale (UBO) est menacé de mort.

C’est dans un mail interne qu’Erwan Le Cornec, maître de conférences en droit public à l’Université de Bretagne occidentale (UBO), a dénoncé le niveau déplorable de ses élèves, relate Le Figaro. Parce que ce mail a fuité, l’enseignant a été menacé de mort.

« Chouette auditorat, de quasi-débiles »

« L’UBO, non seulement devient une université de seconde zone, mais va aussi devenir un repaire de lycéens qui, après avoir obtenu le bac Covid automatiquement en 2019 et quasi automatiquement en 2020 », mentionnait le mail du maître de conférences en droit, qui soulignait par-là qu’il s’agissait d’un « chouette auditorat, de quasi-débiles pour certains qui ne savent pas comprendre le sens d’un texte simple et ânonnent en lisant ». Il stipulait encore que ses élèves pouvaient compter sur l’UBO au cas où ils ne seraient pas pris ailleurs, avouant qu’ils pourraient même « tricher » si « des examens en distanciel » étaient organisés, rapportent nos confrères du Figaro.

L’enseignant dévoile que ce mail, normalement « accessible aux seuls personnels de l’université », n’était donc pas censé être consulté par des syndicats d’étudiants, la raison pour laquelle il a ensuite été visé par des menaces de mort.

Le maître de conférences pense que cette fuite est l’œuvre de collègues « de toute évidence mal intentionnés à [son] encontre ». Ces derniers chercheraient à le « discréditer » depuis qu’il a dénoncé « la fraude massive », à l’occasion des examens en distanciel en février 2021.

L’enseignant ne se sent plus en sécurité !

Il détaille qu’il s’est rendu compte de cette triche au moment des examens, lorsque des étudiants ont « cité des décisions de justice que je n’ai pas citées au cours », pointe-t-il, ajoutant : « Ce n’est pas subtil, et c’est pour cela que je dis que parmi les étudiants, il y a bien des ‘quasi-débiles’ qui ne sont même pas capables de masquer convenablement leur fraude ».

C’est ce lundi 22 novembre que le professeur a reçu des menaces de mort. Il explique avoir retrouvé des tags. En effet, sur sa porte de bureau il était écrit « RIP », «  à mort facho», « crevure ». Depuis, l’enseignant ne se sent plus en sécurité, « ni au sujet de [sa] personne », « ni au sujet de [ses] biens ».

« Ils n’acceptent plus l’autorité des enseignants »

Selon le maître de conférences, « l’un des grands problèmes aujourd’hui, c’est celui de la défiance de la part des jeunes, y compris à l’université, à l’égard de l’autorité ». « Ils n’acceptent plus l’autorité des enseignants, et quand ils en acceptent une bribe, ils négocient sur tout ou vous traitent même de nullard sur les réseaux sociaux », glisse-t-il encore.

Toutefois, l’enseignant indique avoir reçu « beaucoup de soutien de collègues, d’universitaires mais plus encore de professeurs de lycée », sa position étant partagée par nombre d’entre eux. « Mais ce sont principalement des soutiens anonymes », a soulevé dans les colonnes du Figaro celui qui a 25 ans de service public et constate que la situation n’a fait que se dégrader.


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