Dans une prison kurde, des ex-combattants de l’EI végètent, en piteux état

Par Epochtimes.fr avec AFP
29 octobre 2019 13:35 Mis à jour: 29 octobre 2019 14:00

Il y a quelques mois, nombre d’entre eux s’acharnaient encore à défendre l’ultime résidu du « califat » du groupe Etat islamique (EI) à Baghouz. Aujourd’hui, dans une précarité extrême, ils sont parmi les 5.000 jihadistes présumés à s’entasser dans une prison kurde du nord de la Syrie.

L’AFP a obtenu un accès exceptionnel à ce centre situé dans la province d’Hassaké. Ses journalistes y ont découvert des milliers de détenus, dont des enfants, survivant dans une odeur pestilentielle et une chaleur étouffante, recroquevillés ou allongés dans leur combinaison orange de prisonniers, le visage émacié et le corps décharné.

La plupart sont Irakiens ou Syriens, Tunisiens, Marocains, Saoudiens. Mais on trouve aussi des Européens, et même des Américains malgré les appels répétés du président Donald Trump aux Européens à rapatrier leur propres ressortissants.

Le chef Abou Bakr al-Baghdadi  tué dimanche

Aucun ne sait sans doute que le chef Abou Bakr al-Baghdadi a été tué dimanche dans une opération américaine dans le nord-ouest de ce même pays.

« Ils n’ont aucun lien avec l’extérieur. Ils ne voient le soleil que s’ils sont transférés vers l’infirmerie », explique le directeur de la prison, qui se présente sous le pseudonyme de Serhat.

L’infirmerie accueille actuellement plus de 300 blessés ou amputés. Au total, 1.500 prisonniers, soit plus d’un tiers, sont blessés ou malades, d’après ce responsable.

Dans la prison, des dizaines de garçons parfois à peine adolescents ont été placés dans la même cellule, des « lionceaux du califat » comme se plaisait à surnommer ces enfants la propagande de l’EI.

12.000 jihadistes de l’EI dans les prisons des forces kurdes

Aujourd’hui, quelque 12.000 jihadistes de l’EI, dont 2.500 à 3.000 étrangers originaires de 54 pays, sont détenus dans les prisons des forces kurdes.

Avec le chaos sécuritaire provoqué par l’offensive turque contre les forces kurdes du nord syrien, les Occidentaux redoutent des évasions. Washington a affirmé que plus de 100 prisonniers du groupe jihadiste s’étaient échappés depuis le lancement de l’opération turque le 9 octobre.

Un des derniers irréductibles de Baghouz, Bassem Adbel Azim, 42 ans, un Egypto-Hollandais, a été blessé à la jambe dans un bombardement. Ce père de cinq jeunes enfants dit « n’avoir plus qu’un vœu », sans doute irréalisable, « revoir sa femme » et lui dire « je suis désolé de vous avoir emmenés dans un pays en guerre ». « Après ils peuvent me pendre », assure-t-il.

 

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