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Réseaux sociaux

Coup d’État en France ? Un président africain appelle Emmanuel Macron pour prendre des nouvelles

Emmanuel Macron a pris l’exemple d’une fausse rumeur de coup d’État à l’Élysée, relayée sur Facebook, pour illustrer les dérives des réseaux sociaux et les limites de leur régulation. Il a raconté ne pas avoir réussi à obtenir le retrait de cette intox, malgré l’intervention de ses services.

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Photo: Yoan VALAT / POOL / AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Dimanche, le chef de l’État reçoit un message d’un homologue africain qui s’inquiète de la situation en France. « Dimanche, un de mes collègues africains m’envoie un message. ‘Cher président qu’est-ce qu’il se passe chez vous ? Je suis très inquiet’ », relate Emmanuel Macron. Il s’exprime à Marseille, lors d’un échange avec des lecteurs de La Provence consacré à la régulation des réseaux sociaux.

Une intox de coup d’État largement virale

Le président explique que cette inquiétude repose sur une vidéo diffusée sur Facebook. Il rapporte les propos de son homologue : « ‘On voit une journaliste à côté de l’Élysée qui dit-il y a eu un coup d’État en France, un colonel a pris le pouvoir etc’. » La séquence met en scène une journaliste devant l’Élysée, décrivant un faux putsch militaire.

Emmanuel Macron souligne l’ampleur de la diffusion de cette fausse information. « Alors nous ça nous fait marrer. Douze millions de vues ! », raconte-t-il. Il insiste sur le contraste entre, d’un côté, le caractère absurde du contenu pour son entourage et, de l’autre, le sérieux avec lequel des dirigeants étrangers peuvent le percevoir.

Une demande de retrait restée sans effet

Face à cette situation, le président dit avoir demandé une réaction rapide. Il explique avoir chargé ses équipes de contacter Facebook pour faire retirer la vidéo. Il précise qu’il a demandé à ses services de « retirer » la fausse info, afin d’éviter qu’elle continue à circuler.

Selon son récit, la plateforme de signalement Pharos intervient alors auprès du réseau social. Emmanuel Macron rapporte la réponse obtenue : « Réponse de Facebook : ‘ça ne contrevient pas à nos règles d’utilisation’. Refus de retrait ». Il met en avant ce refus d’agir, malgré le signalement officiel et le caractère manifestement faux de l’information sur un coup d’État.

Un président impuissant face aux plateformes

Le chef de l’État tire de cet épisode un constat sur son propre pouvoir d’influence. Il souligne qu’il se heurte lui aussi aux limites imposées par les règles internes des géants du numérique. « J’ai tendance à penser que j’ai plus de moyens de pression que qui que ce soit. En tout cas, c’est peut-être plus simple pour leur dire que c’est grave si c’est moi qui appelle. Ça ne marche pas », pointe-t-il.

Emmanuel Macron ironise sur sa relative impuissance face aux plateformes. Il explique que, même pour un président de la République, obtenir le retrait d’un contenu manifestement faux reste impossible lorsque le réseau estime qu’il respecte ses conditions d’utilisation. Il s’en sert pour illustrer la nécessité, selon lui, d’une meilleure régulation des réseaux sociaux.

À Arras, Emmanuel Macron avait récemment proposé la création d’un « label » confié « à des professionnels » du secteur. Ce label servirait à « distinguer les réseaux et les sites qui font de l’argent avec de la pub personnalisée et les réseaux et les sites d’information ». Mais sa volonté a suscité des accusations de « dérive liberticide » venues de la droite et des médias du groupe Bolloré, qui invoquaient la « liberté d’expression ».

Avec AFP