Mercosur, « le Shein de la concurrence déloyale » : les coopératives U refusent ces produits
Les coopératives U annoncent qu’elles ne référenceront pas les produits issus de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur. Leur PDG, Dominique Schelcher, dénonce un risque de concurrence déloyale pour l’agriculture française.

Le PDG des coopératives U, Dominique Schelcher.
Photo: MARTIN BERTRAND/Hans Lucas/AFP via Getty Images
Dominique Schelcher a assuré que son groupe refuserait les marchandises concernées par l’accord. « Nous n’achèterons pas ces produits s’ils devaient arriver en France », a-t-il déclaré sur RMC/BFMTV. Il a ajouté : « On n’achètera pas de produits d’Amérique du Sud à partir du moment où il y a les produits équivalents français. »
Le dirigeant compare le Mercosur à un symbole de dérégulation commerciale. « Le Mercosur c’est un peu le Shein de la concurrence déloyale », a-t-il lancé, en référence au géant asiatique de la fast fashion. Pour lui, ces importations mettent en péril les producteurs français sur un marché déjà sous tension.
Une concurrence jugée déséquilibrée pour les agriculteurs
Dominique Schelcher met en avant l’écart de contraintes entre les agriculteurs européens et leurs concurrents sud-américains. « Quand on oblige des agriculteurs à produire avec un certain nombre de normes, de contraintes qui sont lourdes, mais que des produits sont susceptibles d’arriver avec des contraintes moindres, c’est une forme de concurrence déloyale », estime-t-il.
Le patron de Système U considère qu’il est nécessaire de se protéger. « Il faut se protéger », affirme-t-il, en appelant à une réponse politique européenne. Il dit « espérer que jeudi, il y aura la prise en compte des demandes de la France pour protéger aussi notre agriculture ».
Un accord commercial contesté au niveau européen
La France demande le report du vote sur l’accord au Conseil européen. Elle souhaite repousser l’échéance à 2026. Le traité est conçu pour favoriser les exportations européennes de voitures, de machines, de vins et de spiritueux. En contrepartie, il faciliterait l’entrée sur le marché européen de viande, de sucre, de riz, de miel ou de soja en provenance d’Amérique du Sud, ce qui inquiète plusieurs filières agricoles.
Ces secteurs redoutent une pression accrue sur les prix et les standards de production. Les importations sud-américaines pourraient, selon eux, fragiliser davantage les exploitations déjà confrontées à une forte concurrence internationale.
Appel à « acheter français »
Dominique Schelcher ne rejette pas le principe des échanges internationaux. « Qu’il y ait des traités, des échanges internationaux sur un certain nombre de produits, oui », reconnaît-il. Mais il pose une limite claire : « Mais on ne peut pas le faire au risque d’affaiblir nos producteurs et notre économie. »
Le dirigeant appelle les consommateurs à soutenir l’agriculture française par leurs choix d’achat. Il invite « à acheter français », en particulier pour les courses de Noël. Selon lui, ce geste permet de soutenir concrètement les agriculteurs et de défendre la production nationale.
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