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Narcotrafiquants

Emmanuel Macron à Marseille : guerre ouverte contre les narcotrafiquants

Emmanuel Macron a débuté mardi sa visite à Marseille par un geste fort : se recueillir sur la tombe de Mehdi Kessaci, jeune homme assassiné il y a un mois.

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Emmanuel Macron à son arrivée dans le cadre de sa visite à Marseille, le 16 décembre 2025.

Photo: Miguel MEDINA / POOL / AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Ce meurtre, qui visait probablement à intimider son frère Amine, militant actif contre l’emprise des narcotrafiquants, a profondément choqué la cité phocéenne. Malgré une habituation aux violences liées au trafic de drogue, Marseille enregistre toutefois une baisse des homicides : 17 cette année, contre 24 en 2024 et 50 en 2023.

« Une guerre aux réseaux qui tuent des jeunes innocents »

Lors d’un échange avec les lecteurs du quotidien La Provence, le président a exprimé son soutien à la famille endeuillée : « On a tous une pensée pour la famille Kessaci, sa maman, ses frères, ses sœurs. »
Il a ensuite déclaré sa guerre ouverte aux narcotrafiquants, promettant de mener une « guerre aux réseaux qui tuent des jeunes innocents pour intimider, pour faire peur », tout en assurant qu’il « n’y a aucune chance qu’ils gagnent ».
Le chef de l’État a affiché sa détermination à traquer les chefs de réseau à l’international : aller « chercher dans les pays où sont les têtes de réseau de la coopération, pour pouvoir saisir leurs biens, pour pouvoir arrêter les têtes de réseau, nous les restituer ».

L’amende pour consommation portée à 500 euros

Emmanuel Macron n’a pas épargné les consommateurs de drogue, dont il dénonce régulièrement la part de responsabilité. Il a annoncé le triplement de l’amende forfaitaire délictuelle, qui passera de 200 à 500 euros.
« J’en ai ras-le-bol d’avoir des jeunes qu’on pleure et dans des quartiers d’avoir d’autres gens qui considèrent que c’est festif d’aller acheter de la drogue », a martelé le président avec fermeté.
En revanche, il a écarté l’installation du nouveau Parquet national contre la criminalité organisée (Pnaco) à Marseille, une demande portée notamment par le maire Benoît Payan. Selon lui, cet organisme central doit rester à Paris, la deuxième ville de France disposant déjà de moyens conséquents en police judiciaire.

Appel citoyen et débat sur les réseaux sociaux

De son côté, Amine Kessaci, 22 ans, a lancé mardi matin sur Ici Provence un « appel aux décideurs » pour la création d’une « convention citoyenne de la lutte contre le narcotrafic pour justement créer un espace de parole et donner la parole » aux habitants.
L’échange de deux heures du président avec étudiants, acteurs économiques et associatifs a largement porté sur la sécurité et la « démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux ». Emmanuel Macron souhaite interdire ces plateformes aux jeunes de moins de 15 ou 16 ans. Il s’agit du cinquième forum de ce type organisé depuis un mois.

Visite sécuritaire : prison et commissariat

Dans l’après-midi, toujours dans une logique sécuritaire, le président devait inaugurer l’agrandissement de la prison des Baumettes, puis un nouveau commissariat dans les quartiers nord, zones populaires et défavorisées où certaines cités sont gangrenées par les trafics.
Retrait de la scène politique intérieure depuis la dissolution manquée de 2024, Emmanuel Macron a néanmoins pris les devants sur ce dossier. Il a convoqué à deux reprises ministres et acteurs concernés à l’Élysée depuis l’assassinat de Mehdi Kessaci.

Défense du plan « Marseille en grand »

Le président a également défendu le bilan du plan « Marseille en grand » – « qui n’a pas d’équivalent » – lancé en grande pompe en 2021 pour aider la ville à combler ses retards. Ce programme prévoit cinq milliards d’euros d’engagements de l’État.
Pourtant, la Cour des comptes avait critiqué en octobre 2024 un suivi « indigent » et un « défaut de cohérence » de cette initiative, destinée à rénover les écoles insalubres, développer les transports en commun, réduire les inégalités territoriales et renforcer les effectifs de police.
« Je vais sur le terrain, voir les réalisations et ce qu’il reste à faire pour « Marseille en grand ». Et je continuerai, moi, de rendre compte et de continuer le travail », a promis Emmanuel Macron, alors que l’Élysée a mis en ligne un site de suivi des projets juste avant la visite.
Selon la présidence, les deux tiers des crédits sont désormais engagés : 15 écoles livrées, 86 projets scolaires en cours et 350 policiers supplémentaires déployés dans les Bouches-du-Rhône.

Un chantier pharaonique pour conclure

Le chef de l’État devait terminer sa visite en début de soirée par la découverte du chantier d’extension de la gare Saint-Charles, un investissement colossal de 3,6 milliards d’euros. Le projet comprend une gare souterraine, des espaces végétalisés, jardins et zones piétonnes.
Avec AFP