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Huit plantes médicinales essentielles à avoir chez soi pour soulager les petits maux naturellement
Une trousse de premiers secours à base de plantes médicinales permet de soulager les petits troubles du quotidien de manière naturelle, douce et souvent avec des ressources disponibles tout près de chez soi. Mais quelles plantes sont réellement efficaces et adaptées à l’automédication ?

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Photo: unsplash
De nombreux maux courants peuvent être apaisés naturellement grâce aux plantes médicinales, qui poussent parfois juste devant notre porte. Toux, troubles digestifs, petites plaies ou agitation nerveuse : la nature offre des alliées efficaces, bien tolérées et simples à utiliser. Hildegarde de Bingen (1098-1179) le disait déjà : « À chaque mal correspond une plante. »
Ainsi, de nombreuses plantes médicinales sont utilisées depuis des siècles en médecine populaire. Aujourd’hui, leurs effets sont également bien documentés scientifiquement. À une époque où l’autonomie et la responsabilité individuelle prennent une importance croissante, la trousse de secours végétale constitue une alternative précieuse et durable.
Mais quelles herbes sont vraiment utiles, et comment les employer correctement ? Dans cet article, nous vous présentons huit plantes médicinales éprouvées pour la vie quotidienne : leurs bienfaits, leurs usages et des conseils de cueillette.
La forme d’utilisation la plus simple reste l’infusion sous forme de tisane. Mais les macérats huileux, les teintures ou encore les baumes faits maison constituent également des modes d’application efficaces.
1. Sureau (Sambucus nigra) : l’allié contre le rhume et la grippe
Le sureau ne devrait manquer dans aucune trousse familiale. Ses fleurs comme ses baies mûres rendent de précieux services dès les premiers signes de refroidissement ou lorsque les virus grippaux circulent.
Fleurs de sureau

fleur de sureau (Pixabay)
Effets : sudorifiques, fébrifuges, fluidifiantes des sécrétions, légèrement euphorisantes.
La tisane de fleurs de sureau est particulièrement bénéfique en début de rhume, lorsque surviennent frissons et malaise général. Elle stimule le métabolisme, favorise la transpiration, aide à faire baisser la fièvre et facilite l’expectoration du mucus épais. Les fleurs contiennent des flavonoïdes, des tanins, des glycosides et des mucilages.
Conseil de cueillette : de la mi-mai à juin, lorsque toutes les fleurs de l’ombelle sont ouvertes. Cueillir par temps sec dans les haies, les forêts humides ou près des fermes, puis faire sécher à l’ombre sur des linges. Conserver dans des sachets en papier, à l’abri de la lumière.
Baies de sureau

Baies de sureau (Pixabay)
Effets : anti-inflammatoires, antivirales, antioxydantes, fébrifuges, stimulantes de l’immunité.
Les baies de sureau renforcent les défenses immunitaires, en prévention comme en phase aiguë d’infection. Des études montrent une activité antivirale contre les virus de la grippe et certains coronavirus, particulièrement efficace lorsque la prise intervient dans les 48 heures suivant l’apparition des symptômes. Elles sont riches en flavonols, polyphénols, vitamines et minéraux.
Conseil de cueillette : récolter les grappes de baies noires bien mûres à partir de fin août. Retirer les tiges et les baies vertes, puis transformer en jus, sirop, compote ou confiture.
2. Plantain lancéolé (Plantago lanceolata) : pour les voies respiratoires et la régénération cutanée

Francisco-Manuel-Blanco (Unsplash)
Effets : anti-inflammatoires, antitussifs, antibactériens, astringents.
Le plantain lancéolé fait partie des remèdes contre la toux les plus efficaces. Ses mucilages et tanins apaisent l’inflammation, fluidifient les sécrétions, calment la toux sèche et soutiennent la fonction pulmonaire. En usage externe, il soulage les plaies, les démangeaisons et les piqûres d’insectes : il suffit d’écraser une feuille fraîche et de l’appliquer localement.
Conseil de cueillette : les feuilles se récoltent presque toute l’année dans les prés, le long des chemins ou en lisière de forêt. Elles peuvent être séchées pour les tisanes ou préparées en sirop contre la toux, en les alternant en couches avec du sucre de canne dans un bocal. Laisser macérer plusieurs semaines dans un endroit frais et sombre, puis filtrer.
3. Souci officinal (Calendula officinalis) : la plante cicatrisante par excellence

Calendula-Volodymyr-Vlasenko-(CC BY-SA 3.0)
Effets : anti-inflammatoires, cicatrisants, antibactériens, digestifs.
Le souci officinal (Calendula) est l’une des plantes majeures pour les soins de la peau. Ses fleurs renferment des flavonoïdes, des mucilages, des caroténoïdes et des huiles essentielles qui favorisent une cicatrisation rapide et sans complications, tout en apaisant les peaux irritées ou inflammées.
La pommade au calendula est un remède familial reconnu pour traiter éraflures, coupures et irritations cutanées. En tisane, le souci agit également en interne contre les inflammations du tube digestif et soutient le foie et la vésicule biliaire.
Conseil de cueillette : plante cultivée au jardin, les fleurs se récoltent de juin à octobre, lors de journées ensoleillées.

Millepertuis-JLPC-(CCBY-SA3.0)
Effets : anti-inflammatoires, antalgiques, antibactériens, tonifiants nerveux, anxiolytiques.
Surnommé « l’herbe de la Saint-Jean », le millepertuis est reconnu pour son action positive sur l’humeur, notamment en période de baisse de luminosité. Il aide en cas de dépression légère et d’épuisement nerveux. Ses fleurs jaunes contiennent de l’hyperforine, de l’hypéricine et des huiles essentielles aux propriétés anti-inflammatoires et régénérantes.
Macéré dans l’huile, il donne naissance à l’huile rouge, utilisée en application externe contre les tensions musculaires, les douleurs dorsales et nerveuses, les petites lésions cutanées et les coups de soleil.
Conseil de cueillette : autour du 21 juin, à la période du solstice d’été. Récolter tôt le matin fleurs, boutons et fruits.
5. Achillée millefeuille (Achillea millefolium) : la grande plante féminine et cicatrisante

Achillée millefeuille-Petar-Milosevic-(Own-work-CC-BY-SA-4.0)
Effets : antispasmodiques, antalgiques, hémostatiques, anti-inflammatoires, antibactériens, digestifs, régulateurs hormonaux.
Utilisée depuis des millénaires, l’achillée millefeuille est une plante médicinale polyvalente. En tisane, elle soulage les crampes, les règles abondantes et contribue à l’équilibre hormonal, notamment à la ménopause. Ses substances amères soutiennent la digestion et la détoxification hépatique. En usage externe, elle aide à stopper les saignements et à soulager la douleur des blessures.
Attention : déconseillée en cas d’allergie aux astéracées.
Conseil de cueillette : de juin à août, sur les prairies ensoleillées. Couper la plante à hauteur d’une main au-dessus du sol.
Mise en garde : risque de confusion avec la ciguë tachetée, extrêmement toxique, surtout avant la floraison. La ciguë se reconnaît à ses taches rouge-brun sur la tige.
6. Camomille matricaire (Matricaria chamomilla) : la douceur contre les inflammations et les troubles digestifs

Camomille-Josep-Gesti (Own-work-CC-BY-SA-4.0)
Effets : anti-inflammatoires, antispasmodiques, apaisants, antibactériens.
Vénérée dans l’Égypte ancienne, la camomille est l’un des remèdes les plus anciens connus. Ses petits capitules blancs et jaune renferment des huiles essentielles, des mucilages et des flavonoïdes. La tisane soulage les maux de ventre, tandis que les inhalations sont utiles en cas de rhume. En compresses, elle apaise les peaux irritées. Elle est également très bien tolérée par les nourrissons et les jeunes enfants.
Attention : ne pas utiliser en cas d’allergie aux astéracées.
Conseil de cueillette : de juin à août, par temps ensoleillé, récolter les fleurs à midi le long des chemins et des champs. La camomille véritable se distingue par son réceptacle floral creux.
7. Thym (Thymus vulgaris) : contre la toux et les infections hivernales

thym (unsplash)
Effets : antispasmodiques, expectorants, antiviraux, antiseptiques.
Le thym est apprécié en cuisine pour ses vertus digestives, mais il est aussi un puissant remède contre les affections respiratoires. Ses huiles essentielles, notamment le thymol, possèdent des propriétés antivirales, fluidifiantes et antispasmodiques. En tisane ou en inhalation, le thym est incontournable en cas de toux et de bronchite avec mucus épais, tout en stimulant le système immunitaire.
Conseil de cueillette : plante cultivée au jardin, à récolter juste avant ou au début de la floraison, en coupant la moitié supérieure de la plante. Des branches fraîches macérées quelques jours dans du miel donnent un sirop contre la toux savoureux.
8. Sauge officinale (Salvia officinalis) : pour les maux de gorge et les bouffées de chaleur

Sauge officinale-Habib-Mhenni-(CC-BY-4.0)
Effets : anti-inflammatoires, antibactériens, antiviraux, antisudorifiques, digestifs.
Originaire du bassin méditerranéen, la sauge s’est parfaitement acclimatée à nos jardins. Ses feuilles épaisses vert argenté contiennent des huiles essentielles riches en thuyone, des substances amères et des tanins aux effets anti-inflammatoires, antibactériens et astringents. Elle est utilisée en gargarismes contre les maux de gorge, pour réduire la transpiration excessive à la ménopause et en cas de déséquilibres hormonaux.
Mâcher une feuille de sauge permet également de nettoyer et de désinfecter la bouche sans brosse à dents. Brûlée en fumigation, elle purifie et clarifie l’atmosphère.
Attention : déconseillée pendant la grossesse et l’allaitement.
Conseil pour la récolte : de juin à août, récoltez les pousses non ligneuses et faites-les sécher à l’ombre légère.
Créer sa propre armoire à pharmacie à base de plantes permet de renouer avec la nature et avec soi-même. Cela peut renforcer notre confiance en nos capacités d’auto-guérison et nous rendre plus attentifs à nos propres besoins.
Cet article ne remplace pas un avis médical. Pour toute question relative à votre santé, veuillez consulter votre médecin ou votre pharmacien.
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