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« Une répression transnationale qui s’intensifie » : 65 parlementaires canadiens condamnent la campagne de ciblage de Pékin contre les pratiquants de Falun Gong au Canada

Des parlementaires canadiens affirment que la répression transnationale exercée par Pékin contre les pratiquants de Falun Gong au Canada doit cesser, et que le régime communiste doit également mettre fin à ses violations des droits fondamentaux en Chine.

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Soixante cinq parlementaires canadiens ont signé une déclaration commune condamnant la persécution du Falun Gong menée depuis vingt six ans par le Parti communiste chinois et l’intensification de sa campagne de répression transnationale visant le groupe.

Photo: Epoch Times

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Durée de lecture: 11 Min.

Cet appel intervient après que 12 parlementaires ont récemment rejoint plus de 50 autres élus pour signer une déclaration commune condamnant la persécution, par le Parti communiste chinois (PCC), des pratiquants de Falun Gong en Chine et la répression croissante contre ce groupe de méditation à l’étranger, y compris sur le sol canadien.
Leur signature porte à 65 le nombre de parlementaires dénonçant la répression transnationale du PCC, dans le cadre d’une initiative lancée plus tôt cet été, alors que la campagne de persécution visant ce mouvement spirituel entrait dans sa 27e année, le 20 juillet.
« Nous, parlementaires soussignés, exprimons notre solidarité avec la communauté de Falun Gong et condamnons avec la plus grande fermeté la répression transnationale croissante (TNR : transnational repression) exercée par le Parti communiste chinois (PCC), ainsi que la persécution ininterrompue, depuis vingt‑six ans, des pratiquants de Falun Gong », peut‑on lire dans la déclaration.
« Au cours des vingt‑six dernières années, les pratiquants de Falun Gong au Canada ont subi la surveillance, le harcèlement, l’intimidation, des agressions, des campagnes de désinformation, des cyberattaques et d’autres formes de répression orchestrées par le PCC. »
Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une discipline traditionnelle chinoise qui combine des exercices méditatifs et un enseignement moral fondé sur les principes de vérité, de compassion et de tolérance. Après son introduction en Chine, en 1992, la pratique s’est diffusée rapidement et, en 1999, on estimait que 70 à 100 millions de personnes y avaient adhéré.

Des pratiquants de Falun Gong effectuent les exercices méditatifs de la pratique à Queen’s Park, à Toronto, le 13 juillet 2025, lors d’un événement commémorant le 26e anniversaire de la campagne de persécution lancée par le PCC contre Falun Gong. (Jerry Zhang/Epoch Times)

Si le Falun Gong est aujourd’hui pratiqué dans plus de 100 pays à travers le monde, ses adeptes sont lourdement persécutés par le PCC depuis près de trois décennies, avec des témoignages de détentions arbitraires, de torture, de travail forcé, de violences physiques et sexuelles, ainsi que de prélèvements forcés d’organes.

Répression transnationale

Au‑delà des formes de répression transnationale mentionnées dans la déclaration commune, les pratiquants de Falun Gong au Canada ont été confrontés à leur exclusion d’événements locaux, à des tentatives d’usurpation d’identité, à l’intimidation de leurs proches et à des pressions exercées sur des élus afin qu’ils retirent leur soutien, selon un rapport soumis en 2024 à la Commission sur l’ingérence étrangère du Canada par l’Association Falun Dafa du Canada.
La députée libérale Judy Sgro, signataire de la déclaration commune et coprésidente du groupe parlementaire « Amis du Falun Gong », estime qu’il est important d’aider les Canadiens à comprendre la répression à laquelle sont confrontés de nombreux dissidents chinois à l’étranger.
« Je pense que ces déclarations sont extrêmement importantes, car elles montrent que nous nous élevons contre le type de persécution que bon nombre de pratiquants de Falun Gong doivent endurer », a‑t‑elle déclaré lors d’un entretien.
« C’est injuste, et il appartient à beaucoup d’entre nous de se lever et de prêter notre voix à ceux qui n’en ont pas. »

La députée libérale Judy Sgro, coprésidente du groupe parlementaire Amis du Falun Gong, prend la parole lors d’une célébration sur la colline du Parlement, à Ottawa, marquant l’anniversaire de la présentation publique de Falun Gong, le 9 mai 2017. (Evan Ning/Epoch Times)

La déclaration commune souligne que la répression transnationale de Pékin s’est récemment étendue au ciblage de Shen Yun Performing Arts, une compagnie de danse classique chinoise basée à New York et fondée en 2006 par des pratiquants de Falun Gong.
Les salles accueillant Shen Yun dans quatre villes canadiennes cette année ont reçu des menaces de bombe ou de fusillade, s’ajoutant à plus de 140 fausses menaces proférées, au cours de l’année écoulée, contre la compagnie, ses sympathisants ou les lieux qui l’hébergent à travers le monde. Certaines de ces menaces ont été tracées jusqu’à des sources situées en Chine.
« Ces actes s’inscrivent dans le cadre d’une vaste campagne mondiale menée par le PCC pour saboter Shen Yun et réprimer le Falun Gong », indique la déclaration. « Ces actions nuisent non seulement à la communauté du Falun Gong et perturbent Shen Yun, mais elles menacent aussi l’intégrité des institutions canadiennes, la souveraineté du pays et ses valeurs démocratiques fondamentales. »

Faire face à la répression de Pékin

Le député conservateur James Bezan, qui a déjà appelé à la fin de la persécution et exprimé son soutien aux efforts des pratiquants pour sensibiliser l’opinion, a lui aussi signé la déclaration commune condamnant la répression transnationale orchestrée par Pékin. En septembre, il a présenté à la Chambre des communes le projet de loi C‑219, visant à étendre les sanctions canadiennes aux proches de personnes ayant commis des violations des droits de l’homme à l’étranger.
Il a expliqué que, si elle est adoptée, cette législation fera en sorte que le Canada « ne soit pas utilisé comme havre de paix par des responsables étrangers corrompus qui commettent des [abus] en matière de droits de l’homme et s’enrichissent en même temps, que ce soit en Chine ou dans d’autres pays du monde ». Le projet de loi C‑219 en est actuellement à la deuxième lecture à la Chambre des communes.
« Nous devons faire en sorte que leurs ingérences étrangères, leur répression transnationale visant des ressortissants chinois, des Hongkongais, des Taïwanais et des pratiquants de Falun Gong ici même, au Canada, prennent fin », a déclaré M. Bezan lors d’un entretien.

Le député conservateur James Bezan s’exprime lors de la journée Falun Dafa sur la colline du Parlement, à Ottawa, le 8 mai 2024. (Jonathan Ren/Epoch Times)

Le député conservateur Garnett Genuis, également signataire de la déclaration, a dit espérer l’adoption rapide du projet de loi de M. Bezan pour lutter contre la répression transnationale. Il s’est par ailleurs déclaré « très préoccupé » par les récentes menaces visant Shen Yun.
« Cela montre l’insécurité de ce régime qui tente constamment de faire pression sur des manifestations artistiques, mais nous continuons, nous devons continuer à défendre notre liberté dans ce pays », a‑t‑il confié à Epoch Times. « Nous devons défendre notre souveraineté, défendre notre pays et nous engager en faveur des droits de l’homme. »
La députée conservatrice Melissa Lantsman a, elle aussi, fait part de ses inquiétudes quant aux menaces visant Shen Yun au Canada et, plus largement, à propos des opérations de répression transnationale de Pékin, rappelant que cette forme d’ingérence étrangère est « un problème de longue date au Canada » et qu’elle soutient « toute personne prête à s’opposer à la dictature brutale de Pékin ».
« Ce sont des menaces de bombe, des procédures judiciaires instrumentalisées, des tentatives pour réduire au silence », a‑t‑elle déclaré lors d’un entretien. « Ce sont tous les outils d’une brutale dictature communiste qui étend ses tentacules à travers le monde pour faire taire ceux qui se lèvent pour la liberté, la démocratie, l’État de droit – pour tout ce qui est juste. »

Danseuses de Shen Yun Performing Arts. Des salles accueillant Shen Yun dans quatre villes canadiennes en 2025 ont reçu de fausses menaces de bombe ou de fusillade. (Crédit Photo Shen Yun Performing Arts)

Protéger la liberté de religion

Lors du sommet du G7 organisé cette année au Canada, les dirigeants des grandes puissances ont publié une déclaration commune condamnant la montée de la répression transnationale et se disant « profondément inquiets » des gouvernements étrangers qui prennent pour cible des dissidents à l’étranger. Ils se sont engagés à lutter contre cette menace, soulignant qu’elle « touche souvent des dissidents, des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme, des minorités religieuses et des personnes identifiées comme appartenant à des communautés de la diaspora ».
La récente déclaration commune des parlementaires indique que la persécution du Falun Gong et sa projection à l’étranger illustrent la nécessité de combattre cette forme de répression.
« La campagne du PCC contre Falun Gong illustre clairement les dangers mêmes que le G7 appelle le monde à repousser collectivement », peut‑on y lire.
Le député conservateur Shuvaloy Majumdar souligne qu’il existe plusieurs moyens pour le Canada de faire face à la répression transnationale. Il a déjà suggéré la création d’un « responsable de l’ingérence étrangère » chargé de coordonner la lutte contre ces opérations sur le sol canadien.
« Nous devons protéger, à chaque instant, la liberté de religion dans ce pays, y compris celle de nos pratiquants de Falun Gong », a‑t‑il déclaré.
« Nous devons protéger, à chaque instant, la liberté d’expression contre les tentatives de gouvernements étrangers de restreindre la liberté des Canadiens de s’exprimer comme ils l’entendent. »