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« Ce sont des monstres! »: à Reims, certains proches de Vincent Lambert entre larmes et colère

mai 20, 2019 11:44, Last Updated: mai 20, 2019 15:17
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« Ce sont des monstres! »: en larmes, abattus ou en colère, certains proches de Vincent Lambert se sont pressés lundi à son chevet au CHU de Reims, après avoir appris le début de l’arrêt des soins auquel ils s’opposent fermement.

Peu avant 09h00, le docteur Vincent Sanchez, chargé du suivi de ce patient tétraplégique de 42 ans en état végétatif, a annoncé à sa famille – déchirée autour de son sort – avoir entamé le processus d’arrêt des traitements. L’épilogue d’un dossier devenu, au fil des nombreuses procédures judiciaires, le symbole du débat sur la fin de vie en France.

« On vient de l’apprendre froidement par mail », lâche, les larmes aux yeux, David Philippon, demi-frère de Vincent Lambert, en arrivant d’un pas pressé au CHU Sébastopol.

Quelques minutes plus tard, la voiture de la mère du patient, Viviane Lambert, 73 ans, s’arrête devant les journalistes. « Ce sont des monstres, des monstres ! Ce sont des nazis ! », crie-t-elle à travers la vitre du véhicule, la voix étranglée par l’émotion.

Depuis des années, les parents de Vincent Lambert, fervents catholiques, demandent à ce que leur fils, qu’ils considèrent handicapé, soit placé dans une unité spécialisée. Mais son épouse Rachel et d’autres frères et sœurs dénoncent un « acharnement thérapeutique » et réclament l’arrêt des soins, une position validée fin avril par le Conseil d’État.

Dimanche après-midi, quelque 200 personnes s’étaient rassemblées aux côtés de Pierre et Viviane Lambert pour demander le maintien des traitements. Mais lundi matin, seules les allées et venues des patients et du personnel médical animent l’entrée de l’hôpital.

Devant les grilles, sous un ciel gris, une cousine de Vincent Lambert annonce entamer une grève de la faim pour dénoncer une décision « inacceptable dans un pays comme la France ».

« Ça va au-delà d’un membre de ma famille. Si on accepte que Vincent aujourd’hui soit tué, assassiné, ca veut dire qu’on peut (…) tuer tous les handicapés qui ne peuvent pas se nourrir. Ca fait jurisprudence », accuse Hélène Liaud. Dans ses mains, un écriteau avec la mention « Grève de la faim pour Vincent » et le livre « Indignez-vous! » de Stéphane Hessel.

« C’est un crime, c’est tout. Ca les arrange, cette loi Leonetti: (pour eux), Vincent devient le promoteur de l’euthanasie », renchérit Viviane Lambert en sortant de l’établissement en fin de matinée. « Vincent nous a bien entendus (…) mais on est en train de l’éteindre à petit feu », ajoute-t-elle. « J’ai honte pour la France et pour la médecine. »

« On nous a dit que les visites étaient suspendues jusqu’à 18h », confie son mari Pierre, 90 ans. Selon lui, les proches favorables à l’arrêt des soins ne sont pas présents. Ils pourraient venir dans l’après-midi.

De leur côté, les avocats des parents ont annoncé avoir déposé de nouveaux recours. Ils plaideront lundi après-midi en urgence devant la Cour d’appel de Paris pour demander le respect des mesures provisoires réclamé par l’ONU.

« On ne désespère pas », veut croire David Philippon. Mais « notre préoccupation est d’accompagner Vincent au maximum. »

Epochtimes.fr avec AFP

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