La Cour des comptes a appelé jeudi à « poursuivre l’amélioration » de la formation continue des enseignants, estimant qu’elle fait face à « des problèmes récurrents » et apparaît « toujours comme une mission de second rang », malgré les ambitions affichées.
« L’accompagnement des près de 730.000 professeurs de l’enseignement public est un des principaux leviers susceptibles d’améliorer à court et moyen termes les résultats des élèves », estime la Cour des comptes dans un document d’observations définitives, après de précédents travaux en 2000 et 2021.
« Des problèmes de fond demeurent »
Or, malgré la mise en place d’un « schéma directeur de la formation continue » en 2019, « des problèmes de fond demeurent », poursuit-elle. Parmi les difficultés, elle cite « une faible adhésion des enseignants en raison de la qualité des formations », un « pilotage éclaté au niveau ministériel comme académique », une « budgétisation opaque » ou « un nombre de journées de formations annuelles limité ».
En 2021, chaque professeur n’a suivi en moyenne que deux jours de formation dans le premier degré et 1,5 dans le second, alors qu’en 2019, c’était encore environ trois jours par an, déplore la Cour des comptes. Or dans les autres pays de l’OCDE, les enseignants ayant suivi des formations déclaraient en 2013 avoir « bénéficié en moyenne de huit jours par an contre quatre en France ».
De plus, alors que dans le premier degré, les enseignants doivent faire trois jours de formation par an en dehors de leur temps d’enseignement, « les statistiques produites par le ministère ne confirment pas leur réalisation ». Et dans le second degré, lorsque la formation se tient, « c’est essentiellement sur le temps de classe, sans remplacement la plupart du temps ».
En outre, la formation continue souffre « de présentations budgétaires peu claires », juge la Cour des comptes, pour qui « les moyens qui lui sont consacrés doivent être priorisés et sanctuarisés ».
Laisser gérer l’échelon local ?
Pour les Sages de la rue Cambon, le ministère devra choisir entre conserver le système actuel « coûteux » et « complexe » basé sur le remplacement, « placer les formations en présentiel sur le temps des vacances scolaires » ou, comme ils le recommandent, « redéfinir globalement les obligations de service des enseignants », en « laissant à l’échelon local le choix des moments » de formation.
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