«La stratégie du tout vaccinal est une erreur» et il vaut mieux «cibler les populations à risque», déclare Gérald Kierzek

Le médecin urgentiste et chroniqueur santé Gérald Kierzek.
Photo: photo Annasamuel92 CC BY-SA 4.0
Dans une interview du Figaro publiée ce 28 décembre, Gérald Kierzek, médecin urgentiste et chroniqueur santé, a pointé la stratégie vaccinale et a déclaré que les nouvelles mesures gouvernementales ne permettront pas de sortir de la crise. Par contre, il a souligné que le variant Omicron permet de s’immuniser « efficacement et durablement », en raison de sa forte circulation.
« La stratégie du ‘tout vaccinal’ est une erreur stratégique sur un plan médical ; mieux vaut cibler les populations à risque », a conseillé Gérald Kierzek dans un interview accordé au Figaro. Selon lui, « le passe vaccinal n’a qu’un seul objectif, comme l’avait le passe sanitaire : pousser les Français à la vaccination, et force est de constater que cela a fonctionné ». Il a également expliqué que la pérennisation du pass « ne peut que [l]’indigner sur le plan médical ».
Omicron « est probablement une chance et un tournant dans l’épidémie »
En tout état de cause, ce pass ne va pas « enrayer la ‘vague’ Omicron » et il est « illusoire de vouloir arrêter les transmissions et aucune mesure décidée par l’Homme ne pourra éradiquer ce coronavirus », a-t-il ajouté, rappelant au passage que « le taux de mortalité global du Covid depuis le début de la pandémie est de l’ordre de 0,1 % ». Sans compter que ces mesures « contribuent à un climat anxiogène, en laissant croire qu’on peut contrôler l’ennemi viral, ce qui est faux », a-t-il ajouté.
Le médecin urgentiste a encore précisé que l’éradication virale ne pourra se faire que grâce à l’immunité naturelle et Omicron « est probablement une chance et un tournant dans l’épidémie » puisqu’il est « plus contagieux et beaucoup moins létal », mentionnant au passage « des hospitalisations et des décès assez faibles ». Pour illustrer son propos, les études sud-africaines en sont un bon exemple puisqu’elles montrent que « 60 à 80 % de la population présentent des anticorps ».
« Revenir à une vaccination à la carte »
« Ce variant devrait nous conduire à ne pas paniquer, profiter de sa circulation chez des sujets qui s’immunisent efficacement et durablement (enfants, adolescents, adultes sans facteurs de risques…) et à protéger les plus fragiles », a encore stipulé Gérald Kierzek, se demandant s’il est « acceptable de jeter l’opprobre sur une partie des citoyens (non-vaccinés) ».
Le directeur médical de Doctissimo et également auteur du livre intitulé Coronavirus, comment se protéger ? paru aux Éditions de l’Archipel en mars 2020, a également expliqué que la vaccination obligatoire « n’est plus la solution » mais qu’il est préférable de « revenir à une vaccination à la carte, sur des critères médicaux et si possible avec un vaccin amélioré ». Quant aux tests, ils sont pertinents « quand le virus est peu présent pour tracer et isoler », ce qui, actuellement, « n’est plus le cas ». De ce fait, tester devient « inefficace ».
« Le Covid n’est que le révélateur de la fragilisation de nos systèmes, de notre état de santé et de nos mentalités », a également confié le médecin urgentiste, pointant les « conséquences psychologiques, sociales et économiques des discours alarmistes déconnectés de la réalité sanitaire ». Le médecin urgentiste se dit d’ailleurs l’un des premiers à avoir tiré la sonnette d’alarme sur « les difficultés de l’hôpital et du système de santé ». « Il est plus que temps d’intégrer la santé dans la campagne présidentielle, avec une vision globale et de terrain », a conclu le chroniqueur santé.
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