MOYEN-ORIENT

La Turquie s’apprête à ratifier l’adhésion de la Finlande à l’Otan

mars 30, 2023 12:15, Last Updated: mars 30, 2023 14:29
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La Turquie doit devenir jeudi le dernier membre de l’Otan à ratifier l’adhésion de la Finlande après un vote attendu au Parlement.

La ratification sera votée lors d’une séance parlementaire qui débute à 14h00 (11h00 GMT), selon l’ordre du jour consulté par l’AFP. Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait donné mi-mars son feu vert à l’entrée dans l’Otan de la Finlande, soumettant au parlement turc la ratification, une décision aussitôt saluée par l’Alliance atlantique.

Unanimité

« Nous avons décidé d’entamer le processus d’adhésion de la Finlande à l’Otan dans notre parlement », avait alors déclaré M. Erdogan à l’issue d’une rencontre à Ankara avec le président finlandais Sauli Niinistö. La ratification devrait être votée sans soucis, la commission parlementaire turque des Affaires étrangères l’ayant approuvée la semaine dernière.

La Turquie est le dernier pays à approuver l’adhésion de la Finlande après la ratification lundi par le parlement hongrois. Les demandes d’adhésion finlandaise et suédoise, présentées conjointement l’an dernier à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, nécessitent d’être approuvées à l’unanimité par les pays membres de l’Otan.

Le président finlandais avait affirmé son « espoir » pour une ratification avant les élections présidentielle et législatives turques prévues le 14 mai, le Parlement turc devant interrompre ses travaux environ un mois avant la tenue du double scrutin.

M. Erdogan bloquait depuis mai 2022 l’entrée dans l’Alliance atlantique de la Finlande et, plus encore, de son voisin suédois. La Turquie accuse notamment Stockholm de passivité face à des « terroristes » kurdes réfugiés en Suède, réclamant des extraditions sur lesquelles le gouvernement n’a pas le dernier mot.

Menace du Kremlin

La Finlande, soumise à une neutralité forcée par Moscou après sa guerre avec l’Union soviétique lors du deuxième conflit mondial, partage la plus longue frontière européenne (1340 km) avec la Russie, derrière l’Ukraine. Le Kremlin, qui a d’abord semblé minimiser l’importance de la candidature de la Finlande et de la Suède, a durci le ton ces dernières semaines.

La Suède a annoncé mercredi la convocation de l’ambassadeur russe à Stockholm au lendemain de ses propos menaçant le pays nordique et la Finlande de devenir, une fois entrés dans l’Otan, des « cibles légitimes » de « représailles de Moscou », y compris « militaires ».

Le président russe Vladimir Poutine a par ailleurs affirmé samedi que Moscou allait déployer des armes nucléaires « tactiques » sur le territoire de son allié, le Bélarus, situé aux portes de l’Union européenne.

« La chose la plus importante est que la Finlande et la Suède deviennent rapidement membres à part entière de l’Otan, et non pas qu’elles adhèrent exactement en même temps », avait estimé le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg.

Situation plus délicate pour la Suède

La situation est plus délicate pour la Suède, qui fait toujours face aux objections d’Ankara. « Il n’y a eu aucune mesure positive prise par la Suède en ce qui concerne la liste des terroristes », a déploré M. Erdogan, évoquant plus de 120 demandes d’extraditions formulées par Ankara.

L’autodafé d’un Coran par un extrémiste dans la capitale suédoise, en janvier, avait conduit à la suspension des pourparlers entre Ankara, Helsinki et Stockholm. Le président turc avait alors laissé entendre que la Turquie était prête à ratifier séparément l’adhésion de la Finlande, alors que les deux pays souhaitaient à l’origine avancer « main dans la main ». Stockholm espère toutefois de boucler l’entrée de son pays dans l’Alliance avant le prochain sommet de l’Otan prévu en juillet à Vilnius, en Lituanie.

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