INTERNATIONAL

Le président de Micronésie accuse de corruption Pékin qui dénonce des « calomnies »

mars 10, 2023 12:50, Last Updated: mars 10, 2023 16:46
By

Le président sortant des États fédérés de Micronésie, David Panuelo, a accusé la Chine de mener une « bataille politique » dans son pays et de recourir à la corruption et au harcèlement, dans une lettre incendiaire adressée au Parlement.

« Pour le dire simplement, nous sommes témoins d’une bataille politique dans notre pays », a écrit le dirigeant dans cette lettre obtenue vendredi par l’AFP. Il met les législateurs en garde, détaillant des allégations d’espionnage chinois, de coercition de responsables du gouvernement et des « menaces directes » envers sa sécurité personnelle.

David Panuelo avait déjà exprimé des inquiétudes concernant l’influence grandissante de Pékin dans le Pacifique Sud et s’oppose à un accord de sécurité qui pourrait permettre le déploiement de troupes chinoises dans la région. Le président va bien plus loin dans cette lettre, avertissant le prochain gouvernement d’une vague de menaces qui risqueraient, selon lui, de transformer la Micronésie en vassale de la Chine. Pékin a « démontré une grande capacité à saper notre souveraineté, rejeter nos valeurs et à utiliser nos responsables élus et expérimentés à ses propres fins », a-t-il fustigé.

Des membres du cabinet « complices et soudoyés », un président menacé

David Panuelo a notamment accusé des collègues de son cabinet d’avoir transmis à la Chine des enregistrements de rencontres bilatérales. « Nous sommes soudoyés pour être complices et soudoyés pour garder le silence. Ce sont des mots forts, mais qui décrivent cependant précisément la situation », a-t-il ajouté. « Que dire sinon d’un responsable élu qui reçoit une enveloppe remplie d’argent après un dîner à l’ambassade de la RPC, ou après une inauguration ? », a-t-il poursuivi, faisant référence à la République populaire de Chine (RPC).

Le dirigeant a également dit avoir été suivi par « deux hommes chinois » lors d’une réunion aux Fidji en juillet, affirmant qu’ils travaillaient à l’ambassade et que l’un d’entre eux avait été identifié plus tard comme un « officier du renseignement » de l’armée chinoise.

« Pour être clair : j’ai reçu des menaces directes à mon intégrité physique de la part de fonctionnaires de la RPC agissant dans un cadre officiel », a-t-il encore déclaré, expliquant qu’il avait dû changer de numéro de téléphone à cause d’appels « incessants » de l’ambassadeur de Chine, qui essayait de le persuader d’accepter des vaccins chinois contre le Covid.

Taïwan en solution de remplacement 

David Panuelo a aussi révélé avoir eu des discussions avec le ministre des Affaires étrangères de Taïwan à propos d’un accord permettant à son pays de se distancer du financement et du soutien chinois, Taipei proposant de récupérer des projets majeurs actuellement financés par Pékin.

David Panuelo, 58 ans, a échoué à se faire réélire président plus tôt cette semaine et son successeur devrait être désigné par le Parlement en mai. Il a appelé les législateurs à voter de nouvelles lois pour lutter contre le blanchiment d’argent et promouvoir l’intégrité politique. « Avez-vous reçu personnellement des pots-de-vin de la RPC ? Si la réponse est Non, alors vous faites partie de la minorité ».

La Micronésie, qui compte à peine 100.000 habitants, est l’alliée de Washington, avec qui elle maintient des liens étroits depuis son indépendance acquise il y a plus de 30 ans. La concurrence entre les États-Unis et la Chine dans le Pacifique s’est renforcée à mesure que Pékin cherche à étendre son influence dans cette région stratégique. Les États fédérés de Micronésie enjambent un carrefour maritime d’importance majeure et se situent au sud-est de Guam, île où les États-Unis sont présents militairement et qui pourrait devenir un territoire-clef en cas de conflit à Taïwan.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.

Voir sur epochtimes.fr
PARTAGER