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L’enseignement supérieur manque de moyens humains et financiers

juin 28, 2016 13:00, Last Updated: juin 29, 2016 10:35
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Le baccalauréat se termine et dans un peu plus de deux mois, ce sont quelque 30 000 nouveaux étudiants qui viendront grossir les rangs des universités et écoles de l’enseignement supérieur. Les personnels se sentent pourtant de plus en plus démunis face au manque de moyens humains et financiers.

Épuisant, décourageant mais stimulant

Le baromètre 2016 du site EducPros a été publié le 14 juin dernier : un questionnaire a été posé à 1 600 personnels de l’enseignement supérieur sur leurs conditions de travail. Épuisant (41%), décourageant et stimulant (37%) : tels sont les qualificatifs les plus sélectionnés par les sondés pour décrire leurs conditions de travail.

Ainsi, 66% d’entre eux considèrent que les conditions de travail se dégradent au sein de leur établissement et 69% ressentent de l’inquiétude quant à l’avenir de leur établissement. Ce malaise qui perdure depuis trois ans, semble trouver sa source dans certains faits : la hausse des étudiants, la multiplicité des tâches et la non-reconnaissance des compétences et du travail fourni.

« L’inquiétude et le mécontentement du personnel de l’enseignement supérieur et de la recherche persistent au fil des années », précise ainsi le sociologue François Sarfati, l’un des concepteurs du baromètre. « Pour les enseignants-chercheurs comme pour le personnel administratif, il y a notamment le sentiment que les moyens manquent face à l’augmentation d’étudiants. »

45% des sondés estiment ainsi que la hausse des effectifs d’étudiants du premier degré a été difficile à gérer. Pour certains, le système APB (Admission Post Bac) aurait connu des dysfonctionnements, l’amenant à orienter des bacheliers vers des filières dont ils n’auraient pas fait le choix, d’où des amphis de première année surchargés et démotivés…

« L’inquiétude et le mécontentement du personnel de l’enseignement supérieur et de la recherche persistent au fil des années. »

Selon François Sarfati, « les enseignants-chercheurs, très investis dans leur projet de recherche, souffrent également d’une multiplication de leurs tâches administratives et de reporting ».

À ces difficultés quotidiennes, vient aussi s’ajouter le sentiment d’un manque de reconnaissance au sein même de leur établissement (63%) et dans la société (65%). Ce manque de reconnaissance se traduit aussi selon ces enseignants-chercheurs et administratifs, dans la rémunération, laquelle est pour 74% d’entre eux, bien inférieure à ce qu’elle devrait être par rapport aux responsabilités qui leur incombent.

Pourtant, on ne devient pas enseignant-chercheur par hasard ou par dépit. C’est une vocation, voire une passion. Donc, même si les inquiétudes et les difficultés sont bien réelles, la satisfaction d’occuper ce poste demeure aussi bien présente (77%) ainsi que la fierté de travailler dans son établissement (74%).

Des doctorats revus à la baisse ?

Le passage par le doctorat est une étape majeure qui détermine le plus haut niveau de diplôme en France. Le 27 mai dernier, un nouvel arrêté a été publié au Journal officiel, définissant un « cadre national de la formation et les modalités conduisant à la délivrance du diplôme » et entrant en vigueur à la rentrée 2016.

S’il fallait être titulaire d’un Master pour s’inscrire en doctorat jusque-là, la donne change puisqu’il sera possible d’« inscrire en doctorat des personnes ayant effectué des études d’un niveau équivalent ou bénéficiant de la validation des acquis de l’expérience » sans qu’elles disposent du diplôme requis.

La durée de thèse sera maintenant limitée à six ans, mettant un holà à la pratique de thèses longues dépassant largement les trois à cinq années standard. Cependant, les doctorants pourront faire valoir différents congés (maternité, parentaux, maladie…) pour prolonger la durée de leur doctorat ou demander une année de césure. Concernant le suivi du doctorant, l’arrêté officialise le rôle des comités de suivi individuel, jouant le rôle de tiers veillant au bon déroulement de la recherche. Autre grande nouveauté, la direction de la thèse sera membre du jury mais n’aura plus le droit de vote.

Pour la Confédération des Jeunes Chercheurs, cet arrêté n’a guère fait évoluer le diplôme, déplorant entre autres que le texte ne considère toujours pas le doctorat comme une expérience professionnelle, contrairement à la loi de 2013 dont il est issu.

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