ENVIRONNEMENT

Les alarmistes du changement climatique ont corrompu le débat scientifique, explique un journaliste néerlandais

Le chiffre des "97%" de scientifiques rejoignant le consensus sur le réchauffement climatique est faux, affirme Marcel Crok
octobre 9, 2022 13:08, Last Updated: octobre 9, 2022 13:08
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Le journaliste scientifique néerlandais Marcel Crok a passé ces vingt dernières années à rechercher et à écrire sur la science qui sous-tend les initiatives en matière de changement climatique mondial menées par les Nations unies (ONU). Selon lui, les preuves scientifiques manquent de cohérence.

M. Crok a créé un organisme de surveillance, la Fondation Clintel, qui publie des points de vue alternatifs à la prétendue « urgence climatique ». Selon lui le consensus des « 97% » de climatologues autour du réchauffement planétaire causé par l’homme et du changement climatique n’est absolument pas crédible.

Selon M. Crok, au nom de ce consensus, les activistes climatiques évoquent une crise climatique et critiquent quiconque ne partageant pas leur point de vue.

« Mais en faisant cela, ils corrompent le débat scientifique, ils corrompent la liberté scientifique… Les gens comme moi et d’autres scientifiques qui ont un point de vue différent sur cette situation sont appelés ‘négationnistes du changement climatique’ », déplore M. Crok lors d’une interview accordée le 23 septembre à l’émission Facts Matter d’EpochTV. « À mon avis, le progrès scientifique est entravé par cette attitude. »

La science du climat est un domaine complexe, qui comprend des dizaines de domaines d’expertise tels que les « modélisateurs du climat », qui élaborent des modèles sur la façon dont le dioxyde de carbone pourrait faire monter les températures et le niveau des mers, explique M. Crok.

Si le narratif du changement climatique peut être présenté comme une urgence, c’est en grande partie du fait d’un rapport (pdf) qui a analysé 12.000 autres études scientifiques sur le changement climatique. Ces 12.000 études ont été classées dans des catégories comprenant des scientifiques qui soutenaient pleinement la théorie du changement climatique d’origine anthropique, des scientifiques qui étaient généralement d’accord et d’autres qui ne savaient pas ou ne soutenaient pas cette idée.

Le consensus des « 97% » ne provient en réalité que d’environ 4000 des 12.000 études, précise M. Crok. Et encore, seule une petite partie des scientifiques affirment explicitement qu’il y a un réchauffement climatique anthropique.

« Le rapport est un exercice grotesque, mais il est utilisé comme la preuve ultime qu’il existe une sorte de consensus entre les climatologues, ce qui est en soi un concept dément », affirme le journaliste.

Le président américain Joe Biden lors de la cérémonie d’ouverture de la COP26 à Glasgow, au Royaume-Uni, le 1er novembre 2021. (Yves Herman/WPA Pool/Getty Images)

Le « graphique en crosse de hockey »

En 2005, M. Crok a publié un long article basé sur les travaux de deux Canadiens, Steve McIntyre et Ross McKitrick, qui ont démystifié le « graphique en crosse de hockey ».

Les alarmistes du changement climatique utilisent le graphique en crosse de hockey pour démontrer le réchauffement de la planète, indique M. Crok. Le graphique montre la température de l’an 1000 à l’an 2010, confirmant, selon les activistes climatiques, que lorsque l’utilisation de combustibles fossiles a augmenté, les températures mondiales ont suivi.

Le graphique en crosse de hockey (English Wikipedia., CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons)

Selon M. Crok, « ce graphique a eu une grande influence sur le troisième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations unies, publié en 2001 ».

« Et ce que les deux Canadiens, McIntyre et McKittrick, ont fait, c’est qu’ils ont simplement essayé de reproduire le graphique. Et ils ont alors découvert qu’il y avait des problèmes avec les données, et qu’il y avait un énorme problème avec les statistiques. »

Epoch Times a contacté le GIEC pour une demande de commentaires.

« Apparemment, personne n’a jamais vérifié le graphique en crosse de hockey, sauf deux personnes extérieures. »

Après avoir mis en évidence le contenu du rapport canadien, M. Crok a été accusé par des militants du climat, dans son pays et à l’étranger, d’être un « négationniste du changement climatique », ce qui lui a paru étrange.

« Je n’avais pas d’opinion tranchée pour ou contre le CO2 ou autre. J’ai juste fait deux mois de reportage d’investigation sur ce seul graphique. »

Utilisation de données indirectes

Les climatologues d’aujourd’hui utilisent des données indirectes, le plus souvent les anneaux de croissance des arbres dans une région spécifique, ou des roches, afin d’obtenir des estimations de température pour la période antérieure à 1850, explique le journaliste.

L’année 1850 marque la fin de ce que l’on appelle le « petit âge glaciaire », et on a observé la fonte des glaciers à cette époque, rappelle M. Crok. Aux alentours de l’an 1000, on parle de « période chaude médiévale », lorsque les Vikings se sont rendus au Groenland et y ont pratiqué l’agriculture.

Plus tard, vers 1300, les Vikings ont dû quitter le Groenland parce qu’il était devenu trop froid, précise M. Crok.

M. Crok fait observer que le GIEC considère que le réchauffement actuel est « sans précédent » et qu’il est causé par les émissions de gaz à effet de serre. Mais M. Crok et d’autres personnes qui remettent en question la science du changement climatique ne sont pas convaincus que cette période de réchauffement soit sans précédent.

« De nombreux éléments indiquent que, surtout dans l’hémisphère nord – on parle du Canada, de l’Alaska, de la Sibérie, du Groenland, de l’Islande, de la Scandinavie – ces endroits étaient en réalité plus chauds il y a 8000 ans déjà. »

Mais le moteur de la politique climatique mondiale est l’Accord de Paris sur le climat, qui utilise le petit âge glaciaire (la période allant de 1300 à 1850) comme point de départ pour comparer les températures mondiales, explique M. Crok. Le petit âge glaciaire est la période la plus froide de ce qu’on appelle l’holocène, c’est-à-dire la période qui a suivi la dernière période glaciaire, il y a près de 12.000 ans, précise-t-il.

« Mais il s’agissait d’un point de départ naturel et froid, et non du climat moyen de l’Holocène. »

Les glaciers fondaient avant 1850

Selon M. Crok, le GIEC prétend que tout le réchauffement survenu après 1850 a été causé par les gaz à effet de serre.

Selon M. Crok, un point qui met en doute l’affirmation du GIEC est que les glaciers fondaient déjà avant la période industrielle de 1850 et l’augmentation des émissions de dioxyde de carbone.

« Vous avez un siècle, de 1850 à 1950, où il n’y a pas autant de CO2 dans l’atmosphère, mais la terre se réchauffe déjà. Les glaciers se retirent déjà. Le niveau de la mer est déjà en train de monter. »

L’élévation du niveau de la mer est régulière et continue depuis 1850, et n’a pas augmenté de façon marquée avec l’augmentation du CO2 due à l’ère industrielle des combustibles fossiles, affirme M. Crok. Ce point fait l’objet de nombreux débats, ajoute-t-il, « mais si on examine les mesures à long terme dont nous disposons, elles ne montrent pas d’accélération ».

Grâce aux données indirectes disponibles pour mesurer la température sur des millions d’années, on pense que nous sommes dans une période de faible taux de CO2, déclare M. Crok. Il  ajoute que les arbres ont évolué à une époque où la concentration de CO2 dans l’atmosphère était de plusieurs milliers de parties par million (ppm), alors que la concentration actuelle est de 420 ppm.

Selon M. Crok, la Terre est passée d’une concentration de CO2 de 280 ppm avant l’ère industrielle à 420 ppm aujourd’hui.

Bateau traversant la glace fondante dans le fjord d’Ilulissat, sur la côte ouest du Groenland, en août 2008. (Steen Ulrik Johannessen/AFP/Getty Images)

Contrôle des gouvernements

Pour réduire les émissions de CO2, de nombreux gouvernements envisagent d’autoriser les municipalités à surveiller et à limiter les émissions de dioxyde de carbone des citoyens, indique M. Crok.

« Cet été, ils ont parlé d’un budget carbone personnel pour chaque citoyen néerlandais. Ils sont même allés jusqu’à dire : ‘Si vous n’êtes pas très riche, vous pouvez vendre certains de vos crédits de CO2 à des personnes plus riches.' »

Un autre problème concernant les Néerlandais est le manque de production de combustibles fossiles, qui a rendu l’énergie presque inabordable, poursuit-il.

« On estime aujourd’hui qu’au cours de l’hiver prochain, 1,2 million de ménages néerlandais ne seront plus en mesure de payer leur facture d’énergie. »

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