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Metz : jugé en appel pour le meurtre de sa compagne, il s’endort pendant le procès et prend dix ans de plus

décembre 13, 2019 23:54, Last Updated: décembre 14, 2019 0:01
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À l’issue des débats, la cour d’assises de Moselle s’est montrée plus sévère et a condamné Hafid Mallouk à une peine supérieure à celle de son premier procès.

Les faits remontent à 2014. Le 14 juillet, un promeneur découvre le corps de Julie Martin, une infirmière de 34 ans, dans la forêt de Haye, près de Villers-Clairieu (Meurthe-et-Moselle).

En février 2018, la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle condamne Hafid Mallouk, le compagnon de la victime, à vingt ans de réclusion criminelle.

À l’époque, l’accusation avait fait valoir les nombreuses traces de sang découvertes dans l’appartement et la voiture du couple ainsi que la fracture du mandibule de la victime consécutive à « un choc contondant violent », pour établir qu’une « action violente dans la chambre du couple » était à l’origine de la mort de Julie Martin.

Les avocats de M. Mallouk avaient interjeté appel. Le second procès de l’accusé s’est ouvert le jeudi 5 décembre 2019 à Metz, devant la cour d’assises de Moselle.

Si le prévenu a toujours clamé son innocence, son attitude pendant son procès en appel n’a manifestement pas joué en sa faveur.

Présent dans le box des accusés lors de la première journée de son procès, il a eu « du mal à garder les yeux ouverts » rapportent les journalistes de L’Est Républicain.

« Il a passé la matinée à dormir, carrément allongé sur son banc »

Il a par la suite refusé d’être extrait de sa cellule et les audiences ont dû se dérouler sans lui. Le 12 décembre, Hafid Mallouk accepte de revenir devant la cour d’assises pour assister aux plaidoiries et aux réquisitions.

« Mais il n’a pas été en meilleure forme, ni plus attentif, que lors de son premier passage dans le box. Au contraire. Il a passé la matinée à dormir, carrément allongé sur son banc. Y compris durant la plaidoirie de l’avocat de la famille de la victime », souligne le quotidien régional.

La présidente de la cour d’assises finira par demander au prévenu s’il souhaite rester pour assister aux réquisitions de l’avocate générale, Brigitte Harmand-Colette,ainsi qu’aux plaidoiries de ses avocats, ou s’il préfère réintégrer sa cellule. Hafid Mallouk choisira alors de quitter les lieux et de retourner en détention.

Une attitude qui laissera tout le monde sans voix, y compris ses propres avocats, Maîtres Frédéric Berna et Alexandre Bouthier.

« Notre client a un comportement devant les assises qui laisse tout le monde perplexe, y compris ses proches. Mais l’homme qu’il est aujourd’hui n’a plus rien à voir avec l’Hafid Mallouk au moment des faits, qui était calme et qui n’avait aucun mobile pour tuer sa femme », a expliqué Me Bouthier.

Une peine plus sévère en appel

Dénonçant les « carences de l’enquête » et des « expertises critiquables », les avocats de l’accusé demanderont que leur client bénéficie d’un acquittement.

Pour sa part, la représentante du ministère public réclamera une peine de trente ans de réclusion criminelle, soit dix ans de plus que la première condamnation prononcée à l’encontre du prévenu.

Le 13 décembre, la cour d’assises a suivi les réquisitions du parquet, condamnant Hafid Mallouk à une peine de trente ans de prison.

« C’est une peine qui, au regard du dossier, n’est pas du tout justifiée. Ainsi que l’a dit la cour dans sa motivation, cette aggravation est quasi exclusivement fondée sur le mauvais comportement de l’accusé », a réagi Me Berna cité par La Voix du Nord.

Les avocats de M. Mallouk n’excluent pas la possibilité d’un pourvoi en cassation.

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