Ouverture de la Fashion Week à Milan

septembre 20, 2017 15:00, Last Updated: septembre 20, 2017 14:59
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De nouveaux talents très attendus qui cherchent à se faire une place aux côtés de griffes installées comme Moschino ou Armani: la Fashion Week s’est ouverte mercredi à Milan dans un contexte économique montrant des signes de reprise sur le marché de la mode.

Années 90 et mode durable

Une soixantaine de shows et une centaine de présentations sont au programme de la semaine, la première enseigne d’envergure à défiler mercredi étant Gucci, griffe particulièrement en forme depuis l’arrivée début 2015 de l’Italien Alessandro Michele à sa direction artistique.

La collection printemps-été 2018 de l’enseigne florentine sera aussi la première depuis l’annonce par sa maison mère, le groupe de luxe français Kering, d’interdire le recours à des mannequins trop maigres et âgés de moins de 16 ans, ce qu’a fait aussi son grand rival LVMH.

Toutes les couleurs de l’arc-en-ciel seront présentes sur les podiums de cette Fashion Week, où l’on attend aussi un retour en force des années 1990 avec des pantalons taille basse et des vestes droites. Les rayures verticales seront également présentes.

Dimanche, cette édition accueillera aussi dans le prestigieux théâtre de la Scala les premiers Oscars de la mode durable, avec des prix « Green Carpet Fashion Awards Italia » qui viendront récompenser les jeunes designers éco-responsables.

Mercredi matin, le Japonais Atsushi Nakashima est entré en lice avec ses vêtements zippés, signe d’union dans une période troublée qui voit des missiles tirés par la Corée du Nord survoler son pays. « C’est la raison d’être de cette collection. Réunir, se comprendre, communiquer », a déclaré le styliste à la presse.

De nouvelles griffes

Parmi les nouveaux venus, le Britannique Paul Surridge présentera sa première collection depuis qu’il a pris les commandes de la création artistique de Roberto Cavalli, griffe célèbre pour sa rock’n’roll attitude. Le couple Lucie et Luke Meier fera lui aussi ses débuts à Milan en tant que designers de la marque au style minimaliste et sophistiqué Jil Sander. « Lucie et moi travaillons ensemble de façon très naturelle », a déclaré en juin le Canadien Luke Meier au magazine Vogue. « Pendant 15 ans, nous avons eu un dialogue très ouvert sur la manière d’envisager le design et nous nous sommes souvent dits qu’un jour, nous travaillerions ensemble », a ajouté le créateur, passé par Supreme et OAMC. Son épouse austro-allemande a fait ses classes chez Louis Vuitton et Balenciaga avant de prendre la direction artistique de Dior.

Les griffes Albino Teodoro, Brognano, Ssheena et le jeune label sud-coréen The-sirius, aux créations très futuristes, entreront aussi pour la première fois dans l’arène lombarde.

Embellie des ventes

Mais Milan ne serait pas Milan sans les poids-lourds de la mode que sont Fendi, Ferragamo, Versace ou Prada. De grandes enseignes qui après quelques années difficiles -dues au recul du marché asiatique conjugué à la grande volatilité des devises et aux attaques terroristes en Europe- connaissent une embellie de leurs ventes, en tout cas certaines d’entre elles.

« Si par le passé l’embellie était synonyme d’amélioration pour tout le monde, aujourd’hui la situation peut être très favorable à certains et très mauvaise pour d’autres », explique Stefania Saviolo, spécialiste du secteur à l’Université Bocconi de Milan. « Cela peut varier selon plusieurs facteurs comme la marque elle-même ou la catégorie du luxe dans laquelle elle évolue », précise-t-elle.

La reprise a été conduite par des maisons comme Gucci, dont les ventes au premier trimestre 2017 ont connu la plus forte accélération de ces 20 dernières années. Tel n’a pas été le cas pour Prada qui semble avoir oublié la recette du succès, même si l’enseigne centenaire attribue ses ventes en berne à un euro fort qui a fait fuir les touristes. Mais dans la guerre à laquelle ils se livrent pour conquérir le coeur des clients, et leur porte-monnaie, les groupes de luxe doivent se souvenir que rien n’est jamais acquis, relève Stefania Saviolo. « Vous ne savez jamais combien de temps cela durera. Les cycles économiques sont de plus en plus courts et le marché se lasse des tendances de plus en plus vite », explique-t-elle.

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