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Pathologies Covid-19, effets délétères de la vaccination et pistes de soins: entretien avec le Dr Jean-Marc Sabatier (partie 2)

juillet 13, 2023 16:57, Last Updated: juillet 13, 2023 16:57
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Dans ce second entretien pour Epoch Times, le Dr Jean-Marc Sabatier, directeur de recherche au CNRS à Marseille et docteur en biologie cellulaire et microbiologie, revient sur le fonctionnement du système immunitaire avant d’expliquer les raisons pour lesquelles la présence d’une immunité préexistante à l’infection au Sars-CoV-2, qu’elle soit d’origine naturelle ou vaccinale, peut dans certains cas, favoriser des formes graves en cas de nouvelle infection par un nouveau variant. Cela signifie que les vaccins anti-covid-19 pourraient déclencher une forme plus grave de la maladie lorsque ce sont les anticorps « facilitants » qui dominent les « neutralisants ». Ce phénomène avait d’ailleurs été observé sur les différentes tentatives de vaccination contre le Sars-CoV-1 et le Mers-CoV qui ont échoué sur les modèles animaux.

Jean-Marc Sabatier a également porté une attention particulière sur deux pathologies fréquentes de la Covid-19, le SAMA (syndrome d’activation mastocytaire) et le SAM (syndrome d’activation macrophagique) pour lesquelles il donne des explications biologiques et physiologiques ainsi que des pistes thérapeutiques qui peuvent être envisagées pour les traiter.

Enfin, il revient sur ces amas de globules rouges parfois présents dans le sang des vaccinés et sur l’éventuelle modification de leurs propriétés et de leur comportement lorsqu’ils interagissent avec la protéine Spike.

Nous précisons que Jean-Marc Sabatier s’exprime ici en son nom.

 

Estelle Fougères : Avant d’aborder le sujet de la conception du vaccin anti-Covid-19 et afin de bien comprendre les problèmes rencontrés par certaines personnes vaccinées, pouvez-vous au préalable nous rappeler le fonctionnement du système immunitaire ?

Jean-Marc Sabatier : Le système immunitaire est un système majeur pour le fonctionnement de l’organisme, qui nous protège à la fois des dysfonctionnements internes, mais également des agressions « externes » par les microbes. Ainsi, il assure (entre autres) la protection du corps humain contre les organismes pathogènes et les toxines. Le système immunitaire repose sur divers types de cellules spécialisées qui interagissent et se transmettent des informations dans le but de combattre les atteintes potentielles de l’organisme. Ce système implique également de nombreux récepteurs cellulaires et autres molécules.

Pour assurer sa protection, le corps humain déploie deux mécanismes de défense : l’immunité innée et l’immunité adaptative ou acquise.

– L’immunité innée porte ce nom car elle est présente dès la naissance d’une personne. En effet, c’est vers le cinquième mois de grossesse que le thymus, une glande clef pour le développement du système immunitaire, située dans la partie supérieure du thorax, à l’avant de la trachée, commence à se former. Grâce au thymus, des cellules (lymphocytes T) capables de reconnaître les agents pathogènes sont créées dans le corps humain.

Cette immunité implique plusieurs types de cellules du système immunitaire, principalement les monocytes circulants, les macrophages, les cellules dendritiques et les granulocytes. Parmi les granulocytes, là encore plusieurs types : il y a les granulocytes éosinophiles, les neutrophiles, les basophiles et les mastocytes. Enfin, à l’interface de l’immunité innée et de l’immunité adaptative ou acquise, se trouvent les cellules lymphocytaires NK (Natural Killer = cellules tueuses).

Cette immunité non spécifique réagit globalement de la même façon quel que soit le microbe (un virus, un parasite, une bactérie ou encore un champignon) auquel l’organisme est confronté. Cette immunité n’a (a priori) pas de mémoire puisque contrairement à l’immunité acquise ou adaptative, l’immunité innée ne semble pas garder en mémoire les différents antigènes étrangers rencontrés. Elle agit seule, dans un premier temps, contre l’infection et se mobilise contre l’agent pathogène étranger de manière immédiate, car les cellules activées (ainsi que les molécules associées d’un système supplétif appartenant à l’immunité innée, appelé système du complément) sont déjà présentes sur le site infectieux. Elle est la première ligne de défense de l’organisme contre un microbe.

L’immunité adaptative, également appelée immunité acquise, se déclenche environ quatre jours après que l’agent pathogène (microbe) a réussi à franchir la première ligne de défense. Contrairement à l’immunité innée, elle est une réponse spécifique contre l’agent infectieux microbien et s’inscrit dans la durée.

Ce second bouclier de défense de l’organisme est constitué de deux branches qui marchent de concert. Il repose sur :

La branche à médiation humorale qui repose sur les lymphocytes B, produits dans la moelle osseuse. En effet, lors d’une agression microbienne, ces lymphocytes B vont migrer dans les ganglions lymphatiques pour rencontrer un antigène (substance étrangère à l’organisme susceptible d’engendrer une réponse immunitaire spécifique) et se transformer en plasmocytes (lymphocytes B différenciés) qui vont sécréter des anticorps (immunité humorale) capables de neutraliser l’agent étranger microbien.

La branche à médiation cellulaire qui repose sur la mobilisation des lymphocytes T CD8 cytotoxiques (qui expriment le récepteur CD8), impliqués dans la reconnaissance des antigènes microbiens lorsqu’ils sont exprimés à la surface des cellules infectées.

Depuis décembre 2020, il y a eu plusieurs campagnes de vaccination destinées à immuniser contre le virus Sars-CoV-2. Deux grandes familles de vaccins se sont partagées le marché : les vaccins à ARN messager (Pfizer et Moderna) et les vaccins à vecteur viral (AstraZeneca, Janssen), principalement élaborés à partir de la souche sauvage de Wuhan. Cependant, assez rapidement et à mesure de l’apparition de nouveaux variants du SARS-CoV-2 (Delta et Omicron), il est devenu évident que les personnes vaccinées pouvaient non seulement être infectées, mais également – et contrairement à ce qui avait été affirmé – faire des infections virales plus graves que les personnes non vaccinées. Comment expliquez-vous ce phénomène ?

Il arrive qu’une « vaccination » élaborée à partir d’une première souche microbienne ne protège pas et qu’elle agisse à l’inverse de ce qui était attendu (neutralisation du virus) en facilitant l’infection d’une personne, notamment lorsque celle-ci est exposée à une souche différente du virus (variant) de celle contractée auparavant. Cette absence de protection repose sur l’existence d’un phénomène « ADE » pour « Antibody-Dependent Enhancement » (facilitation dépendante des anticorps). Ce phénomène de facilitation de l’infection par les anticorps peut se produire après qu’une personne a contracté une maladie virale ou après une vaccination, lorsque cette personne est à nouveau infectée par un nouveau sérotype du virus.

Afin de bien comprendre les échecs liés aux vaccins actuels contre la Covid-19, il faut au préalable savoir qu’il existe globalement trois catégories d’anticorps fabriqués par l’organisme après que celui-ci a été infecté naturellement par le virus, ou a été « vacciné » :

– Les anticorps « neutralisants » qui vont neutraliser l’agent pathogène, par exemple le virus Sars-CoV-2, afin de bloquer l’infection. Lorsque l’on parle d’anticorps, ce sont aux anticorps neutralisants que le grand public pense immédiatement. Néanmoins, il existe d’autres types d’anticorps.

– Les anticorps « neutres » qui vont reconnaître les protéines du virus (par exemple la protéine Spike du Sars-CoV-2), mais qui n’auront aucun effet protecteur contre l’agent pathogène.

– Les anticorps « facilitants » qui, comme le nom l’indique, vont faciliter l’infection des cellules par le virus.

Or, la vaccination anti-Covid-19, élaborée à partir de la souche virale sauvage de Wuhan, est devenue rapidement obsolète à mesure des mutations de la souche initiale du coronavirus et de l’apparition de nouveaux variants ou sérotypes. Très vite, on s’est aperçu que cette vaccination ne protégeait pas les personnes qui l’avaient reçue, et que ces personnes, lorsqu’elles étaient exposées ultérieurement à un nouveau variant, étaient susceptibles de contracter plus facilement le virus Sars-CoV-2 et de faire des infections plus graves que les personnes non vaccinées.

Pouvez-vous expliquer biologiquement ce mécanisme très peu connu du grand public ?

Lors du phénomène « ADE », se déclenche une cascade d’événements qui permet à ces anticorps « facilitants » de se fixer sur le virus Sars-CoV-2 et de faciliter l’infection en favorisant la pénétration des particules virales dans les cellules hôtes par une interaction entre ces anticorps facilitants et la particule virale ou virion.

Le lien entre l’immunité humorale (anticorps) du système immunitaire adaptatif et les cellules phagocytaires (monocytes, macrophages, cellules dendritiques, etc.) de l’immunité innée se fait par l’intermédiaire d’un récepteur cellulaire appelé Fc-gamma-R (par exemple, Fc-gamma-RIIa). Et lorsque le phénomène « ADE » se produit, le récepteur Fc-gamma-R des cellules phagocytaires reconnaît les anticorps fixés sur le virion et permet l’infection de ces cellules par internalisation du complexe virus-anticorps, ce qui a pour conséquence d’étendre l’infection virale à de nouveaux types cellulaires, tout en augmentant la charge virale de la personne infectée.

Mais comprendre la pathogénèse virale implique également de s’intéresser au phénomène plus global « ERD » (« Enhanced Respiratory Disease ») qui signifie « facilitation de maladie respiratoire » et qui inclut l’« ADE ». Ce phénomène global est susceptible de se déclencher lorsque la charge virale est fortement augmentée par la réplication intracellulaire du virus et lorsque se produit un changement fonctionnel important des macrophages qui se mettent à sécréter de nombreuses cytokines pro-inflammatoires du système immunitaire (Interleukines 1 et 6 notamment). Non basé sur les anticorps, ce phénomène, plus connu sous le nom d’orage ou de tempête de cytokines, est une réponse particulièrement puissante du système immunitaire qui peut endommager les tissus et les organes voire, dans certains cas, engager le processus vital du patient.

Ce phénomène « ADE » (déjà décrit pour les virus de la dengue, Zika, Ebola, VIH, Sars-CoV, Mers-CoV, rougeole, péritonite infectieuse féline, etc.) a été mis en évidence depuis l’apparition du variant Delta et, plus encore, depuis le variant Omicron et ses sous-variants. Si le virus Sars-CoV-2 a suivi une évolution virologique classique, à savoir que les variants ont été de plus en plus contagieux, mais de moins en moins létaux, il a néanmoins été mis en évidence une proportion anormalement élevée de personnes vaccinées contre le Sars-CoV-2 présentant des formes graves de la Covid-19, un phénomène moins observé chez les personnes qui n’avaient pas reçu le vaccin anti-Covid-19.

Pour toutes les raisons que vous venez d’expliquer, on comprend que les vaccins qui ont été mis sur le marché n’ont pas fonctionné et sont même susceptibles de favoriser l’infection par le virus Sars-CoV-2. Qu’aurait-il fallu faire afin que ce phénomène ADE ne se produise pas ?

Le point essentiel était de produire une protéine Spike vaccinale qui ne soit pas capable de reconnaître et de se fixer sur le récepteur ECA2, et ceci pour plusieurs raisons :

La première est d’éviter les potentiels effets nuisibles de la protéine Spike sur le système rénine-angiotensine et son récepteur principal AT1R qui, lorsqu’il est suractivé, devient très délétère, car, comme je l’ai expliqué lors du premier entretien, il possède des propriétés pro-hypertensive, pro-inflammatoire, pro-oxydante, pro-thrombotique, pro-hypoxémique, pro-hypoxique, pro-angiogénique, pro-fibrosante, pro-hypertrophiante, et fait chuter le monoxyde d’azote (NO) impliqué dans les phénomènes immunitaires, inflammatoires et mnésiques.

La seconde raison tient au phénomène « ADE » ou « ERD », comme je viens de le décrire précédemment.

Pour éviter ces deux écueils, il aurait fallu conserver au maximum (dans la mesure du possible) les régions spécifiques de la protéine Spike reconnues par le système immunitaire de l’hôte (le vacciné), et qui induisent une immunité neutralisante protectrice. En d’autres termes, il aurait fallu conserver les épitopes B (il s’agit des régions de l’antigène reconnues par notre système immunitaire et qui induisent la production d’anticorps spécifiques de ces régions, par les lymphocytes B activés) et les épitopes T (il s’agit des régions de l’antigène qui sont reconnues par les lymphocytes T cytotoxiques chargés de détruire les cellules infectées par le virus) « neutralisants ».

Il était également important d’enlever les épitopes B « facilitants » qui favorisent l’infection des cellules phagocytaires par le virus Sars-CoV-2. Cela aurait pu être réalisé si, au préalable, on avait identifié les régions de la protéine Spike correspondant aux épitopes B « facilitants » afin de les retirer pour ne laisser que les épitopes « neutralisants » capables de stimuler une réponse immunitaire destructrice du virus.

S’il est encore mal connu, ce problème d’ADE n’est pas nouveau. Il y a un précédent connu avec le vaccin contre la dengue puisque les personnes qui l’avaient reçu étaient exposées à un risque plus élevé d’infection ultérieure par un autre sérotype que celles qui n’avaient pas reçu l’injection. Comment ne pas être étonné que ces grands laboratoires n’aient pas pris en compte ce genre de risque ? 

La rapidité avec laquelle ces vaccins ont été conçus (sujet à controverse) pourrait être l’une des explications. La protéine Spike vaccinale est une grande molécule de 1273 résidus d’acides aminés qui comprend deux parties. La première sous-unité externe S1 permet la fixation au récepteur ECA2 (Enzyme de conversion de l’angiotensine 2, qui est le récepteur principal reconnu par le virus) cellulaire, ce qui va rendre le système rénine-angiotensine et son récepteur « clef » AT1R dysfonctionnels et potentiellement provoquer les maladies de la Covid-19. La seconde sous-unité S2 impliquée dans le processus de fusion membranaire a été modifiée en positions 986 et 987 puisque les concepteurs du vaccin ont décidé d’introduire deux résidus de proline. Ces résidus de proline confèrent à la protéine Spike vaccinale (il s’agit d’une protéine Spike légèrement modifiée par rapport à la protéine Spike du virus SARS-CoV-2) des contraintes structurales particulières afin que celle-ci adopte une forme spatiale « pré-fusionnelle » favorable à une reconnaissance « neutralisante » par le système immunitaire du « vacciné ».

Il aurait fallu aussi modifier la sous-unité externe 1 non seulement pour éviter que la protéine Spike vaccinale ne soit potentiellement capable de se fixer au récepteur ECA2 mais également pour y retirer les épitopes « facilitants » qui favorisent l’infection des cellules phagocytaires par le Sars-CoV-2.

Au regard de ce que vous venez de décrire, on comprend mieux pourquoi ces vaccins mal conçus peuvent produire des effets semblables à ceux du virus Sars-CoV-2.

Hélas, qu’il s’agisse des vaccins actuels à ARN messager, vecteur viraux atténués (adénovirus), virus inactivés, ou protéine recombinante, tous ont en commun une protéine Spike vaccinale qui semble être capable de se fixer sur le récepteur ECA2, et ainsi de suractiver le système rénine-angiotensine et son récepteur AT1R, et de potentiellement déclencher les maladies de la Covid-19.

Votre spécialité étant l’ingénierie des protéines (et peptides), vous avez certainement eu des idées sur le vaccin à élaborer. Pouvez-vous nous expliquer quelle aurait été votre démarche scientifique si vous aviez participé à la conception d’un vaccin anti-Sars-CoV-2 ? 

Il aurait été possible de fabriquer des vaccins basés sur d’autres modifications de la protéine Spike vaccinale, et/ou des vaccins synthétiques basés sur des polypeptides sélectionnés qui miment les épitopes B « neutralisants » et les épitopes T protecteurs de la protéine Spike.

Il aurait été probablement judicieux de ne pas se focaliser exclusivement sur la protéine Spike et de cibler des protéines ou peptides dérivés d’autres antigènes viraux du Sars-CoV-2, afin d’augmenter l’efficacité des vaccins. On aurait pu, par exemple, ajouter des peptides dérivés d’autres antigènes du Sars-CoV-2, comme les antigènes de la nucléocapside (protéine N), de la protéine d’enveloppe (protéine E), et/ou de la protéine de la membrane virale (protéine M). Ces approches auraient vraisemblablement conféré une protection et une innocuité supérieures à celles des pseudo-vaccins actuellement sur le marché.

Après avoir expliqué dans le premier entretien l’importance du système rénine-angiotensine et les dégâts potentiellement provoqués par la suractivation de son récepteur « délétère » AT1R suite à l’infection par le virus Sars-CoV-2, pouvez-vous décrire les dysfonctionnements majeurs en expliquant les pathologies de la Covid-19.

Plusieurs pathologies peuvent survenir suite à une infection par Sars-CoV-2 ou une vaccination anti-Covid-19.

Parmi les atteintes de la Covid-19, on observe le syndrome d’activation mastocytaire (SAMA) que nous avions décrit et qui regroupe un ensemble de pathologies caractérisées par des symptômes multiples et variés ; ceux-ci peuvent être légers, modérés, graves, ou conduire au décès d’une personne.

Les affections sont toutes liées à l’activation des mastocytes qui font partie avec les monocytes, les macrophages, les cellules dendritiques, les granulocytes (neutrophiles, éosinophiles, basophiles) et les cellules NK tueuses des globules blancs de l’immunité innée.

Les mastocytes sont des cellules « sentinelles » qui ont un rôle essentiel de régulation dans les processus inflammatoires et allergiques. Non circulants, les mastocytes se trouvent dans les tissus conjonctifs (qui constituent les deux tiers de la masse totale du corps humain et jouent un rôle de soutien en assurant le lien avec les autres tissus. Composés d’eau, de sucres, de protéines de collagènes, ce sont les tissus adipeux, les tissus denses comme les tendons ou les ligaments, les cartilages, les tissus osseux ou encore le tissu sanguin) mais également dans les muqueuses et autres organes dont la peau. Ils défendent l’organisme en détectant les agents infectieux qu’ils combattent, participent à la cicatrisation et jouent également un rôle de modulation des réactions inflammatoires et allergiques (dont le choc anaphylactique qui correspond à une réaction allergique sévère, affectant un ou plusieurs organes et dont l’issue peut être fatale).

La survenue du syndrome d’activation mastocytaire peut être induit par une infection au Sars-CoV-2 ou être directement déclenchée par une vaccination ou des rappels vaccinaux anti-Covid-19, via le dysfonctionnement du système rénine-angiotensine et la suractivation des récepteurs AT1R et « Toll-Like » (TLR) qui pilotent l’immunité innée. Chez les patients atteints d’un SAMA, les mastocytes sont dans un état d’hyperactivation, relarguant de manière inappropriée et excessive des médiateurs chimiques qui sont des molécules pro-inflammatoires stockées dans les granules qu’ils libèrent par une dégranulation susceptible d’engendrer de nombreux symptômes et pathologies.

Il y aurait jusqu’à 200 types différents de médiateurs chimiques. Parmi ceux-ci :

L’histamine est une molécule capable d’agir sur le cerveau, l’estomac, le système cardio-vasculaire, le système respiratoire et les terminaisons nerveuses. Elle joue un rôle physiologique clef et les symptômes déclenchés par sa libération peuvent être extrêmement variés (écoulement nasal, démangeaisons, rougeurs, baisse de la tension artérielle, gêne respiratoire, tachycardie, etc.) ;

L’héparine est une substance aux propriétés anticoagulantes présente dans les tissus conjonctifs du corps humain ;

Les protéases sont des enzymes dont la fonction principale est de dégrader les protéines en acides aminés afin de faciliter la digestion ;

Les prostaglandines sont des hormones naturellement présentes dans presque tous les tissus. Produites par l’organisme et impliquées dans de nombreux processus physiologiques et pathologiques (tonus musculaire, motilité du tube digestif, sécrétion gastrique, agrégation plaquettaire, etc.), elles sont également impliquées dans la modulation des processus inflammatoires et dans la réponse immunitaire ;

Les leucotriènes sont des médiateurs lipidiques qui jouent un rôle important dans les processus inflammatoires et immunitaires ;

Les cytokines pro-inflammatoires (aussi produites par les macrophages et les cellules dendritiques résidentes, etc.) comme l’interleukine-1, l’interleukine-1 bêta, l’interleukine 6, le TNF-alpha ou encore l’interféron-gamma sont également des médiateurs de l’inflammation. Ce sont de petites protéines qui permettent la communication des cellules immunes entre elles et dont l’activation a pour but l’élimination du pathogène et/ou la réparation d’une lésion.

La libération de ces médiateurs chimiques est susceptible d’entraîner une très grande diversité et une hétérogénéité des symptômes cliniques et des pathologies. Le diagnostic du SAMA n’est pas toujours simple à établir, car ses symptômes sont peu spécifiques et peuvent se retrouver dans d’autres pathologies. Parmi les principaux troubles associés au SAMA, on retrouve les atteintes dermatologiques (démangeaisons, apparition d’ecchymoses sans raison apparente, urticaire), ophtalmiques (conjonctivite, uvéite, gêne oculaire qui peut aller jusqu’à la perte de vision), neurologiques (variation de l’humeur, migraine, brouillard cérébral, dépression, agressivité), gastro-intestinaux (diarrhée, constipation, nausée, vomissement), urologiques (difficulté à uriner ou au contraire forte diurèse, nycturie (besoin urinaire nocturne), respiratoires (toux, asthme, sifflement, œdème de Quincke), et/ou cardiovasculaires (vertige, étourdissement, chute de tension, tachycardie, syncope), ainsi que le choc anaphylactique (essoufflement, baisse de la pression artérielle associée ou non à des difficultés respiratoires, douleurs abdominales, gonflements autour des yeux et de la bouche).

Il arrive qu’un SAMA soit accompagné d’une mastocytose qui se traduit, comme lui, par un relargage inapproprié par excès de dégranulation des médiateurs chimiques. La mastocytose se traduit aussi par une prolifération et une accumulation de mastocytes dans un ou plusieurs organes, principalement dans la peau et la moelle osseuse mais aussi dans le tube digestif, les ganglions, les os et autres. Au cours d’un SAMA, l’augmentation du nombre de mastocytes n’est pas observée.

Le SAMA et la mastocytose ne sont pas apparues avec le Sars-CoV-2 ou la vaccination. Cependant, ces pathologies rares (le taux annuel est d’un cas pour 150.000 personnes) auparavant sont en forte augmentation depuis l’apparition du Sars-CoV-2 et les différentes campagnes de vaccination. Cela fait partie des syndromes fréquents chez les personnes souffrant de la Covid-19 ou Covid long.

La suractivation du récepteur AT1R du système rénine-angiotensine et l’activation des récepteurs TLRs associés (dont TLR4) peuvent également déclencher un syndrome d’activation macrophagique (SAM) également appelé syndrome d’hémophagocytose. La raison de cette autre appellation tient à ce que le SAM conduit à l’hémophagocytose (les macrophages s’attaquent et tuent les globules rouges, certains globules blancs, ainsi que les plaquettes/thrombocytes impliqués dans la coagulation sanguine). Comme pour le SAMA, le SAM repose également sur une association de signes cliniques et biologiques non spécifiques.

Le SAM peut potentiellement entrainer une lymphocytopénie (baisse du nombre de lymphocytes T CD4+ auxiliaires et CD8+ cytotoxiques et des lymphocytes B producteurs d’anticorps, ainsi que des cellules tueuses « Natural Killer »), une inhibition de la production d’interférons notamment de types I et III (molécules antivirales qui protègent l’organisme des agents pathogènes) mais aussi une prolifération des granulocytes neutrophiles (neutrophilie) en réaction à un agent ou une substance étrangère. Le SAM s’accompagne de la production de cytokines pro-inflammatoires (tempête de cytokines) et de possibles modifications fonctionnelles de l’endothélium (couche de cellules qui tapissent la paroi interne des vaisseaux sanguins ; celle-ci est notamment impliquée dans le contrôle du tonus vasomoteur et dans le maintien de la fluidité sanguine) pouvant conduire à une dysfonction endothéliale. Ces anomalies biologiques peuvent générer des pathologies potentiellement mortelles, dont les défaillances multiviscérales et les thromboses (occlusions de vaisseaux sanguins).

Vous avez expliqué dans le premier entretien que les anomalies de la coagulation sanguine qui peuvent être la résultante d’une infection au Sars-CoV-2 ou d’injections vaccinales anti-Covid-19, relèvent – sauf cas particulier – d’un dysfonctionnement du système rénine-angiotensine lorsque son récepteur « clef » AT1R est suractivé, après la fixation de la protéine Spike virale ou vaccinale sur le récepteur cellulaire cible ECA2. Vous venez de montrer dans ce second entretien que le syndrome d’activation macrophagique (SAM) peut être associé à un état potentiel d’hyper-coagulation et à un risque de thrombose veineuse profonde et d’embolie pulmonaire.

Or, depuis le début de la campagne de vaccination, plusieurs documents ont montré des anomalies dans le sang de certaines personnes vaccinées. Grâce à des images d’échantillons de sang prises au microscope, il a pu être identifié des structures atypiques de cellules en rouleaux. Comment peut-on expliquer ces anomalies sanguines ?

Les rouleaux aperçus correspondent à des superpositions ou empilements de globules rouges, également appelés hématies ou érythrocytes. Ce phénomène n’est pas nouveau et a déjà été décrit auparavant. Il n’est cependant pas très connu.

Avant d’expliquer ce phénomène, je dois rappeler quelques éléments fondamentaux. La production des globules rouges a lieu dans la moelle osseuse par des cellules hématopoïétiques qui sont les cellules souches ou primitives capables de produire les différentes lignées de cellules sanguines (les globules blancs, les plaquettes et les globules rouges).

L’une des fonctions des globules rouges est d’assurer le transport de l’oxygène (dioxygène ou O2) des poumons vers les autres cellules, tissus et organes du corps humain. Mais ce n’est pas la seule fonction des globules rouges qui assurent également la régulation du pH sanguin ainsi que le transport des complexes immuns circulants (grâce à une molécule de surface appelée CD20), et le transport du CO2 produit par les cellules. Ces complexes immuns circulants correspondent à des associations macromoléculaires résultant d’une interaction antigène-anticorps. Les complexes immuns (formés grâce aux anticorps produits lors de la réponse humorale suite à une immunisation) assurent le bon fonctionnement du système immunitaire en éliminant la substance spécifiquement reconnue.

Par ailleurs, il existe un phénomène beaucoup moins connu, qui serait la cause de ces empilements de globules rouges dont on sait qu’ils sont impliqués dans la réponse de notre organisme contre les microbes. En effet, les globules rouges présentent à leur surface une grande quantité de glycophorine-A (une protéine également appelée marqueur CD235a ou érythrocyte). Il existe environ un million de récepteurs glycophorine-A à la membrane de chaque globule rouge ; ceux-ci servent de « leurre » pour les protéines microbiennes telles que la protéine Spike du Sars-CoV-2, qu’elle soit d’origine virale ou vaccinale.

Ainsi, ces globules rouges se présentent comme des « pièges » qui permettent de neutraliser les agents microbiens ou d’en diminuer la charge circulante, via une interaction directe avec leur protéine membranaire (glycophorine-A) de surface.

Dans le cadre d’une infection naturelle au virus Sars-CoV-2 ou de la vaccination anti-Covid-19, il est possible que la protéine Spike interfère avec les globules rouges, modifiant leur comportement et leurs propriétés, entraînant la formation de « rouleaux » de globules rouges en s’adsorbant à la surface de ces cellules sanguines via les glycophorines-A. Il s’ensuit une modification de la charge électrique de surface et du potentiel Zêta membranaire – correspondant à la différence entre les charges électriques situées à la surface des globules rouges et celle du nuage externe – qui contribue d’ordinaire à les éloigner pour les empêcher de s’agréger.

À la lumière des connaissances actuelles, nous savons que les glycophorines de surface des globules rouges servent de « leurres » aux microbes qui s’y fixent, via les nombreuses charges électriques négatives des acides sialiques portés par les glycophorines. Pris au piège, ces microbes ne peuvent s’y multiplier, car les cellules sanguines sont dénuées de noyau et du matériel cellulaire indispensables à la prolifération des microbes.

Par là, on comprend que le rôle des globules rouges va bien au-delà du transport de l’oxygène aux cellules, tissus et organes, puisqu’en participant à l’élimination (« clearance ») des microbes, les globules rouges soutiennent le système immunitaire en le soulageant d’une partie de sa fonction de neutralisation des agents pathogènes.

Ces structures en « rouleaux » des globules rouges ont été observées lors des états inflammatoires (dans le cadre de la Covid-19, suite à une infection au Sars-CoV-2 ou à une injection vaccinale), pendant la gestation (à cause de l’augmentation du fibrinogène, une protéine plasmatique intervenant dans la coagulation sanguine et qui participe activement à la formation des caillots sanguins), mais également lors de dysglobulinémie (pathologie du système immunitaire qui se caractérise par un déséquilibre des anticorps/immunoglobulines produits par les lymphocytes B) chez l’hôte.

Il arrive également que les globules rouges se regroupent en rouleaux, notamment en présence d’anticorps assurant un pontage inter-cellulaire. Ces « amas » de globules rouges peuvent potentiellement se former après la prise de médicaments injectables spécifiques tels que le miconazole (médicament antifongique et antibactérien), ou la ciclosporine (médicament utilisé pour le traitement de maladies inflammatoires telle que la polyarthrite rhumatoïde, ou contre le rejet d’une greffe d’organe).

Quels traitements préconisez-vous pour soigner ces deux pathologies de la Covid-19 ?

N’étant pas médecin, je ne suis pas habilité à prescrire des médicaments spécifiques. Je peux néanmoins suggérer certaines pistes pour des traitements efficaces compte-tenu du mode d’action des divers composés (minéraux, vitamines, plantes et médicaments). Ainsi, il existe des pistes de traitements curatifs envisageables par les médecins pour soigner ces deux pathologies. Certaines de ces molécules peuvent être prises en préventif ou en curatif pour freiner la suractivation du système rénine-angiotensine et de son récepteur « délétère » AT1R ; celles-ci pourraient prévenir – voire traiter – l’ensemble des pathologies de la Covid-19 et du covid long.

Pour traiter un SAMA, le médecin dispose de diverses molécules, dont les anti-histaminiques H1 (Cétirizine, Clarityne, Kétotifène, Bilastine) et H2 (Famotidine), et les anti-leucotriènes (Montelukast/Singulair). Comme anti-allergique stabilisateur de mastocytes, il existe également le cromoglycate de sodium, obtenu par préparation en pharmacie. L’aspirine (anti-inflammatoire non stéroïdien AINS, antalgique, anti-pyrétique, anti-agrégant plaquettaire) peut également être indiquée dans certains cas.

Pour le traitement du SAM, la Dexaméthasone (corticoïde synthétique ayant une action anti-inflammatoire et inhibitrice du système rénine-angiotensine) et l’Etoposide (médicament inhibiteur de la croissance cellulaire et actif sur les enzymes topoisomérases I et II) peuvent être des médicaments appropriés.

La Naloxone et la Naltrexone, qui sont des antagonistes des récepteurs Toll-like 4 (ou TLR4) et des opioïdes, ont un intérêt certain pour prévenir et traiter les syndromes d’activation macrophagique ou mastocytaire. Ces molécules actives sur le système nerveux central et périphérique bloquent l’action des opioïdes tels que l’héroïne, le fentanyl ou la morphine.

Au-delà de ces pathologies et dans le cadre d’un traitement des formes graves de la Covid-19, je rappelle qu’il existe de nombreux antagonistes du récepteur AT1R (comme les molécules de la famille des sartans), ainsi que des molécules peptidiques (comme l’angiotensine (1-7), l’angiotensine (1-9), l’alamandine, l’angiotensine IV, et l’angiotensine A) impliquées dans la régulation négative du système rénine-angiotensine. Dans une moindre mesure, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine-1 (ECAI) peuvent également présenter un intérêt thérapeutique. Ces diverses molécules (sartans et ECAI) agissent comme des « freins » à la suractivation du système rénine-angiotensine.

Il existe également des molécules qui peuvent être prises en curatif ou en préventif. Dès le début de l’épidémie, nous avions identifié et publié – avec le docteur Emmanuelle Faucon- l’intérêt de la vitamine D contre le Sars-CoV-2 (compte tenu, entre autres, de son mode d’action sur le système rénine-angiotensine). Un partenariat a été engagé avec le professeur Cédric Annweiler (chef de service de service de gériatrie et biologie du vieillissement au CHU d’Angers) sur cette molécule d’intérêt. La vitamine D dont le nom chimique est calciférol est en réalité une pro-hormone (précurseur inactif d’hormones) sécostéroïde soluble dans les graisses. Elle remplit un grand nombre de fonctions puisqu’elle améliore la force musculaire, facilite l’absorption du calcium et du phosphore par les intestins (et la réabsorption de ces éléments par les reins), permet de lutter contre le risque d’ostéoporose et assure le fonctionnement optimal du système immunitaire. La vitamine D assure, en outre, une bonne intégrité tissulaire (par exemple, de la paroi intestinale) en agissant sur les jonctions inter-cellulaires (jonctions serrées et adhérentes). Elle induit également la production de molécules anti-microbiennes actives contre le Sars-CoV-2 en permettant la transcription de nombreux gènes au niveau cellulaire.

La vitamine D présente également un intérêt majeur pour soigner les diverses pathologies de la Covid-19 (troubles cardiaques, pulmonaires, sexuels (organes reproducteurs masculins et féminins), dermatologiques, neurologiques, gastro-intestinaux, oculaires, auditifs, auto-immuns, etc.) car elle agit comme un régulateur négatif du système rénine-angiotensine lorsque celui-ci s’emballe à cause de la protéine Spike virale ou vaccinale. La vitamine D contrecarre ainsi la suractivation « délétère » du récepteur AT1R et du système rénine-angiotensine par une action inhibitrice sur la production de rénine (enzyme qui transforme l’angiotensinogène en angiotensine-1) et représente donc une piste de soin privilégiée pour prévenir ou traiter un Covid-19 ou Covid long.

Il s’agit d’une vitamine liposoluble ; il est préférable de la prendre tous les jours (plutôt qu’une fois par mois à plus forte dose). La dose journalière moyenne recommandée est de 4000 UI. Elle peut néanmoins s’avérer insuffisante pour les personnes en surpoids qui doivent davantage se supplémenter, ainsi que pour les personnes souffrant de maladies sévères de la Covid-19, d’hypertension artérielle, de maladies auto-immunes, et/ou de cancers.

Une étude randomisée (publiée en mai 2022) baptisée COVIT-TRIAL et pilotée par le Dr. Cédric Annweiler du Centre hospitalier universitaire d’Angers a conclu à une action protectrice de la vitamine D administrée à très forte dose (dose unique). Le taux de survie des patients âgés infectés au Sars-CoV-2 et susceptibles de faire une forme grave de la Covid-19 était supérieur chez les personnes qui avaient reçu une dose orale élevée (400.000 UI) de cholécalciférol. En effet, un nombre plus important de décès (11 %) a été observé dans le groupe ayant reçu la dose inférieure de 50.000 UI (6 % de décès ont été constatés dans le groupe ayant reçu la dose de 400.000 UI de vitamine D).

Contrairement à ce qui a été affirmé, l’intoxication à la vitamine D (ou hypervitaminose D) est extrêmement rare et ne serait pas associée à des concentrations de calcidiol inférieures à 150 nanogrammes de calcidiol par ml (1 ng/ml = 2,496 nmol/l), ce qui laisse une marge importante entre le seuil optimal de 50 ng de calcidiol/ml (125 nmol/l) et le risque de surdosage (>150 ng de calcidiol/ml) qui est très faible. Il faut savoir que lors d’un apport de vitamine D par supplémentation (la vitamine D3 ou Cholécalciférol est préférée car un peu plus active que la vitamine D2 ou Ergocalciférol), l’augmentation du taux de vitamine D (calcidiol) est généralement très lente et variable d’une personne à l’autre. Si une personne prend deux ampoules de 100.000 UI de vitamine D (donc 200.000 UI en instantané) et qu’elle réalise un dosage sanguin de calcidiol, elle pourra constater que ce taux n’a pas beaucoup augmenté. Par exemple, si la personne présentait un taux sanguin de 30 nanogrammes de calcidiol par ml, elle devrait probablement se situer à un taux proche de 40 nanogrammes de calcidiol par ml après sa supplémentation.

Si une personne a une nourriture équilibrée, doit-elle se supplémenter en vitamine D ? 

Oui, et à tous les âges. Les adultes, les personnes âgées, comme les enfants (à doses pédiatriques) doivent se supplémenter en vitamine D notamment pendant la période hivernale (l’exposition aux rayonnements UVs est minimale, ne permettant pas une synthèse appropriée de vitamine D). Si durant l’été, 15 à 20 minutes d’exposition solaire suffisent à une production journalière satisfaisante en vitamine D, ce taux de production n’est pas atteint durant l’hiver. En effet, durant les mois de faible ensoleillement, une personne devrait s’exposer environ 7 heures aux rayons solaires, ou manger 80 œufs ou 1,5 kg de saumon, pour obtenir la quantité journalière requise en vitamine D (environ 4000 UI ou 100 microgrammes de vitamine D).

Ceci paraît irréalisable dans nos pays, il est donc indispensable de se supplémenter en vitamine D.

Avez-vous des recommandations particulières sur la prise de vitamine D ? 

Oui. Il est préférable de la prendre tous les jours plutôt que mensuellement en ampoule. Puisque la vitamine D est liposoluble, celle-ci doit être idéalement prise au milieu d’un repas un peu gras avec du zinc (entre 15 mg et 40 mg) et du magnésium (entre 150 mg et 300 mg). Lors de son absorption, la vitamine D est totalement inactive. Elle a besoin d’être modifiée deux fois (une première fois dans le foie et une deuxième fois dans le rein), pour devenir active.

Elle peut activer des centaines de gènes, et jusqu’à plus de 1000 gènes lorsqu’elle est prise dans des conditions optimales (> 50 ng calcidiol/ml). Il faut néanmoins qu’il y ait une transcription de ces gènes pour que les ARN messagers issus de ces transcriptions puissent être traduits en protéines. Certains facteurs de transcription ne fonctionnent qu’en présence de zinc (ainsi que de nombreuses métalloprotéases), tandis que d’autres enzymes (dont les 25-hydroxylase et 1-alpha-hydroxylase qui transforment respectivement la vitamine D inactive en calcidiol inactif, puis calcitriol bioactif) nécessitent du magnésium. Ceci permet de comprendre pourquoi il est souhaitable de prendre ces molécules ensemble.

Afin de restaurer un système rénine-angiotensine fonctionnel, d’activer les diverses voies métaboliques et de protéger nos cellules contre les particules réactives de l’oxygène, il est important de prendre également des anti-oxydants (vitamine C liposomale (3 g), glutathion (750 mg) ou son précurseur N-Acétyl-Cystéine (750 mg)), un complexe de vitamines B (500 mg), du sélénium (0,2 mg), de la vitamine K2 (0,6 mg), de la vitamine A (10 000 UI), de la L-Taurine (1 g) et des acides gras essentiels à chaînes courtes Omega 3 (2 g).

En fonction de l’état général de la personne, ces composés peuvent être pris en combinaison comme traitement à plus ou moins long terme (notamment lorsqu’il y a une pathologie chronique), ou en cure en alternant les différentes molécules. Les dosages peuvent également varier d’une personne à l’autre en fonction du poids, et de la sévérité des effets indésirables.

 

Dans l’entretien à paraître prochainement, le Dr Jean-Marc Sabatier reviendra sur les problèmes de la circulation de la protéine Spike dans le sang et de sa potentielle propagation vers de nombreux organes. Puis il poursuivra ses explications sur les effets induits par la protéine Spike virale ou vaccinale et sur les différentes atteintes (neurologiques, cardio-vasculaires, gastro-intestinales, cutanées, sexuelles, sensorielles, motrices, etc.) du Covid long. Il continuera également à donner des pistes potentielles sur les traitements préventifs et/ou curatifs pour prévenir de certaines pathologies ou pour les soulager.

Lire aussi :

Sars-Cov-2, vaccination et pathologies Covid-19: entretien avec le Dr Jean-Marc Sabatier (partie 1)

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