SANTÉ & BIEN-ÊTRE

Le ping-pong et la maladie de Parkinson

février 22, 2023 17:29, Last Updated: février 23, 2023 4:28
By Jennifer Margulis et Joe Wang

La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente, après la maladie d’Alzheimer.

Cette maladie du cerveau se manifeste généralement lentement. Par exemple, vous pouvez remarquer un tremblement de la main, que vous avez du mal à parler ou que vous vous sentez un peu plus lent que d’habitude. Il s’agit d’une maladie progressive, ce qui signifie que vos symptômes s’aggraveront au fil du temps.

Selon l’Institut national des troubles neurologiques et des accidents vasculaires cérébraux, on estime à 500.000 le nombre de personnes atteintes de la maladie de Parkinson aux États-Unis. Toutefois, plusieurs experts estiment que ce chiffre est beaucoup plus élevé, car les personnes atteintes peuvent ne pas recevoir le diagnostic pendant des années. Dans le monde, la maladie de Parkinson toucherait 10 millions de personnes.

Si la plupart des gens considèrent la maladie de Parkinson comme un trouble cérébral qui touche les adultes plus âgés – et l’on sait que l’incidence de la maladie de Parkinson augmente avec l’âge – environ 4% des personnes atteintes reçoivent le diagnostic avant l’âge de 50 ans.

Comme pour certains autres troubles cérébraux, les hommes sont beaucoup plus susceptibles de souffrir de la maladie de Parkinson que les femmes.

Il s’agit d’une maladie coûteuse. Selon la Parkinson’s Foundation, les coûts combinés de la maladie – y compris le traitement, la perte de revenus et les paiements de sécurité sociale – sont de l’ordre de 52 milliards de dollars par an, seulement aux États-Unis.

La maladie est considérée comme « incurable ». Mais les médicaments pour traiter les symptômes coûtent en moyenne 2700 euros par an au patient. La chirurgie peut coûter 107. 000 euros par personne, toujours selon la Parkinson’s Foundation.

Une solution sans médicaments ni chirurgie ?

Étant donné que les symptômes de la maladie de Parkinson peuvent être coûteux – et potentiellement dévastateurs – , la recherche d’options thérapeutiques abordables et efficaces, ainsi que de moyens non pharmaceutiques de gérer la maladie, devraient être une priorité.

Il y a deux ans, des chercheurs japonais ont publié une étude fascinante, intitulée Table tennis for patients with Parkinson’s disease: A single-center, prospective pilot study / Tennis de table pour les patients atteints de la maladie de Parkinson : une étude pilote prospective monocentrique. Ces chercheurs ont commencé par poser une question inhabituelle : le ping-pong, également connu sous le nom de tennis de table, pourrait-il être bénéfique aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson ?

Si les personnes qui n’ont jamais pratiqué un sport de raquette peuvent trouver la question un peu absurde, nous savons tous que rester actif et en forme plus tard dans la vie contribue à améliorer la cognition, la vivacité, l’humeur et même la longévité.

Et quiconque a pratiqué un sport de raquette (badminton, tennis léger, ping-pong, racquetball, squash et tennis, entre autres) sait déjà à quel point ces jeux peuvent contribuer à améliorer la coordination œil-main, l’équilibre, le tonus musculaire et la mobilité générale.

Première du genre, cette étude pilote japonaise sur le ping-pong pour la maladie de Parkinson a été menée sur une période de six mois. Les chercheurs l’ont conçue pour examiner si un programme d’exercices de tennis de table, adapté aux personnes âgées souffrant de symptômes moteurs parkinsoniens, pouvait améliorer les symptômes moteurs, les problèmes cérébraux et les symptômes psychiatriques.

Douze adultes atteints de la maladie de Parkinson ont été recrutés pour l’étude. Ils ont participé à une séance d’exercice de six heures une fois par semaine. Ils ont été évalués au début de l’étude, puis à nouveau après trois mois, et une fois de plus après six mois.

Pourquoi le ping-pong ?

Le ping-pong est un sport originaire de l’Angleterre victorienne, où il était pratiqué par la classe supérieure comme un jeu de salon après le dîner. Il a été introduit comme sport olympique en 1988.

Jouer au ping-pong exige des mouvements, une réaction à la balle ainsi qu’à l’adversaire, et de la coordination.

Selon les chercheurs, il s’agit d’une activité agréable, car elle comporte une composante compétitive, « une activité que les patients peuvent apprécier comme un jeu en se disputant des points ».

Déplacer la grosse balle (la Terre) avec une petite balle (ping-pong)

Lorsque Joe a grandi en Chine, les enfants pauvres ne pouvaient pas s’offrir des équipements sportifs coûteux. Au lieu de cela, ils jouaient au ping-pong sur des tables en béton avec des raquettes en bois. Le ping-pong était si populaire dans les années 1970 et 1980 qu’il a été considéré comme le sport national de facto de la Chine.

En 1994, le film à succès Forest Gump mettait en scène le personnage éponyme jouant au ping-pong à haut niveau. Ses compétences ont captivé les spectateurs du monde entier. Beaucoup n’ont cependant pas réalisé que le film (qui a rapporté plus de 723 millions d’euros au box-office mondial) décrivait en fait des événements historiques réels : la diplomatie du ping-pong entre les États-Unis et la République populaire de Chine.

Tout a commencé en 1971, lors du 31e Championnat du monde de tennis de table à Nagaya, au Japon, lorsqu’un joueur de ping-pong américain, Glenn Cowan, a manqué le bus de son équipe et a dû faire route avec l’équipe de la Chine communiste. Les athlètes des deux pays adversaires ne se sont pas entretués. Au contraire, ils ont parlé, ri et se sont serré la main.

La Terre est aujourd’hui un endroit différent depuis que les joueurs de ping-pong se sont rencontrés dans ce bus. Le sport nous aide à oublier nos différences et à apprécier nos similitudes. Le ping-pong contribue à changer le monde.

L’étude sur le ping-pong japonais

Le programme d’exercices de tennis de table s’est déroulé de novembre 2018 à mai 2019. Les participants, tous droitiers, faisaient la séance d’exercice pendant six heures une fois par semaine pendant six mois. Il ne leur était pas interdit d’être physiquement actifs d’une autre manière, s’ils le souhaitaient.

Des étudiants du département des sports et des sciences de la santé de l’université japonaise de Fukuoka ont formé les participants. Ils leur faisaient faire trente minutes d’étirements, puis leur faisaient faire des exercices de style rallye et jeu. Les exercices de réchauffement comprenaient un travail de respiration, des étirements du cou, des flexions des genoux et des chevilles ainsi que d’autres exercices.

Après une période de jeu matinale, les participants à l’étude bénéficiaient d’une pause pour le déjeuner. Après le déjeuner, ils rejouaient au ping-pong et, à la fin de la séance, ils passaient dix minutes de plus à s’étirer et à évaluer eux-mêmes leur état de fatigue et le plaisir que la session leur avait procuré.

Le personnel médical présent sur place surveillait de près les participants afin de pouvoir les aider s’ils perdaient l’équilibre pendant le jeu.

Comment cela a-t-il aidé ?

Les chercheurs n’ont pu recueillir des données que sur neuf des douze participants initiaux : deux hommes et sept femmes dont l’âge moyen était de 72 ans et qui souffraient de la maladie de Parkinson depuis environ 7 ans et demi. Tous étaient capables de marcher sans l’aide d’une canne ou d’un autre dispositif, même si certains des patients avaient déjà fait des chutes.

Au cours des six mois qu’a duré l’étude, un participant a signalé un mal de dos et un autre a fait une chute. Mais aucun des deux n’a souffert d’effets durables et aucun des participants n’a eu besoin de médicaments supplémentaires.

Parallèlement, le fait de jouer au ping-pong a « considérablement amélioré » certains aspects de la mobilité des patients atteints de la maladie de Parkinson.

« Étant donné que balancer les raquettes de façon répétée autour du corps nécessite la manipulation des muscles axiaux, il est possible que ce programme d’exercices puisse contribuer à améliorer les symptômes axiaux. En outre, les sons rythmiques de la balle frappant la table peuvent constituer un indice auditif incitant les participants à bouger. L’image visuelle d’une balle de ping-pong orange ou blanche frappant une table verte pourrait aussi inciter les participants à bouger », ont conclu les chercheurs.

L’étude a également révélé que le tennis de table améliorait les expériences motrices dans la vie quotidienne des participants, à trois mois et à six mois.

Les scientifiques ont noté avec enthousiasme que la rééducation par le ping-pong pouvait avoir des effets positifs relativement immédiats pour les personnes souffrant de la maladie de Parkinson.

Plusieurs aspects du jeu, notamment sa nature compétitive, la facilité avec laquelle il peut être appris, la socialisation qui découle de la pratique d’un sport avec d’autres personnes et le plaisir de jouer au ping-pong, ont également été notés.

D’autres recherches nous ont appris que l’exercice aide les personnes de tous âges et de toutes capacités à se sentir plus positives et dynamiques, tout comme le fait de s’engager dans de nouvelles activités. De plus, la recherche associe depuis longtemps le mouvement à la longévité. Il est donc logique que le tennis de table puisse aider les personnes souffrant d’un trouble cérébral dégénératif.

Maintenant, sortez les raquettes. Il est temps de jouer au ping-pong.

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