Porte d’un Boeing d’Alaska Airlines arrachée en plein vol: une passagère sauve son fils, tiré «vers l’extérieur de l’avion en direction du trou»

Par Emmanuelle Bourdy
11 janvier 2024 08:26 Mis à jour: 11 janvier 2024 08:26

La porte d’un Boeing d’Alaska Airlines, qui s’est arrachée en plein vol vendredi dernier peu après son décollage, aux États-Unis, aurait pu être dramatique. L’une des passagères, mère d’un adolescent, a raconté au Seattle Times comment elle a retenu son fils de 15 ans, assis côté hublot, alors qu’il se faisait happer par le trou béant.

Le Boeing 737 MAX 9 a dû rapidement retourner à Portland et l’incident a fait quelques blessés légers ce vendredi, après qu’une porte s’est ouverte et détachée du fuselage en plein vol, aux environs de 18 h 30 (02 h 30 GMT samedi). L’appareil, qui transportait 171 passagers et 6 membres d’équipage, était alors à près de 5000 mètres d’altitude. Pour deux des passagers, Faye et son fils, l’expérience vécue ce jour-là a été particulièrement traumatisante.

Ses vêtements enlevés avec l’arrachage de la porte

Faye a d’abord entendu une impressionnante détonation, qu’elle a comparé à « une bombe qui explose », puis a vu le siège sur lequel se trouvait son fils « tiré vers l’arrière et vers l’extérieur de l’avion en direction du trou », raconte-t-elle à nos confrères. Cette porte était au départ condamnée et masquée par une cloison, ne laissant apparaître qu’un hublot, a précisé le National Transportation Safety Board (NTSB).

Après avoir tendu la main, elle a attrapé le corps de l’adolescent puis l’a tiré vers elle. Ainsi accrochée à son fils et bien que « terrifiée », elle tentait de le rassurer en lui disant : « Ça va. C’est bon. C’est bon. » Puis une passagère a volé à son secours, aidant Faye et son fils à mettre leur masque à oxygène. C’est alors que la mère de famille s’est rendue compte que son enfant était torse nu, ainsi que le montrent certaines images ayant circulé sur les réseaux sociaux. Ses vêtements avaient tout simplement été enlevés à la suite de l’arrachage de la porte.

Lorsque les trois passagers ont pu quitter leurs sièges, l’avion effectuait son demi-tour. Une fois le danger écarté, Faye a serré dans ses bras la passagère l’ayant aidé lors de cet incident, déclarant que sans son intervention, elle n’aurait pas pu s’en sortir. Si Faye et son fils n’ont pas été blessés, ils ont néanmoins été traumatisés par cette expérience, qui aurait pu virer au drame. Faye reconnaît avoir agi sans se poser de questions, car sa seule obsession était de « sortir [son] enfant d’ici immédiatement ».

Des « boulons qui nécessitaient d’être resserrés »

Après cet incident, l’agence américaine de l’aviation civile a « exigé des inspections immédiates de certains Boeing 737 MAX 9 avant qu’ils ne puissent reprendre leurs vols ». United, qui exploite la plus importante flotte de 737 MAX 9 du monde (79 appareils), a révélé avoir découvert des « boulons qui nécessitaient d’être resserrés » lors de vérifications sur les portes condamnées de ce modèle, les mêmes que celle qui a été arrachée vendredi lors du vol 1282 d’Alaska Airlines aux Etats-Unis.

De son côté, le directeur général de Boeing, Dave Calhoun, a reconnu ce mardi qu’il s’agissait d’une « erreur », sans préciser ce qu’il entendait par là. Il a dit s’en remettre à l’autorité américaine de régulation de l’aviation civile (FAA), « pour s’assurer que tous les avions autorisés à voler soient sûrs et faire en sorte que cet événement ne se reproduise jamais ». La FAA a annoncé ce même jour dans une déclaration transmise à l’AFP que tous les Boeing 737-9 avec une porte obstruée resteraient au sol tant que l’agence n’aurait pas établi qu’ils peuvent être de nouveau utilisés, pas moins de 171 Boeing étant concernés. En conséquence, depuis samedi, Alaska Airlines et United ont dû annuler au total près de 1500 vols.

La porte retrouvée dans un jardin

À la suite de cet incident, qui reste au demeurant extrêmement rare, la porte de l’avion qui s’est détachée du fuselage peu après le décollage a été retrouvée, ainsi que l’a déclaré lors d’une conférence de presse Jennifer Homendy, la présidente de l’agence américaine chargée de la sécurité des transports (NTSB), qui a dépêché une équipe pour enquêter sur les raisons de l’incident.

La porte en question était tombée dans le jardin d’un enseignant habitant la ville de Portland (Oregon). « Nous allons aller le chercher et commencer à l’analyser », a mentionné Jennifer Homendy.

Il a « survécu à une chute de quelque 5000 mètres »

Si Faye a expliqué avoir retrouvé certaines de ses affaires, notamment son sac, les chaussures de son fils ainsi que ses clés de voiture, elle a toutefois signalé avoir perdu son téléphone.

Or ce dimanche sur X, un internaute a raconté avoir trouvé un iPhone sur le bord d’une route près de Portland. Son écran, qui était constellé de quelques gouttes, montrait un courriel de la compagnie aérienne à propos de bagages.

« Toujours en mode avion, avec la batterie à moitié pleine », a précisé l’internaute sur X, fasciné d’avoir retrouvé un appareil qui a « survécu à une chute de quelque 5000 mètres et parfaitement intact ». Sur une image, on voit l’écran qui fonctionne sans problème, l’embout du câble de chargement ayant été arraché.

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