Pour le PDG de Safran, plus question d’investir dans des villes dirigées par des écologistes

Le directeur général de Safran, Olivier Andries, à Paris, le 11 mai 2023.
Photo: Crédit photo LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images
Le comportement des militants écologistes, opposés à l’implantation d’une usine à Rennes, a refroidi le patron de Safran Olivier Andriès. À l’Assemblée nationale ce lundi, il a déclaré que le groupe ne s’installera dorénavant plus dans des villes à majorité écologiste.
Olivier Andriès, le directeur général du groupe aéronautique Safran, spécialisé dans les moteurs d’avions, a pointé du doigt les élus écologistes rennais ce lundi 14 avril. Il a rappelé qu’en février 2024, lors de l’annonce de l’implantation d’un site industriel dans la ville de Rennes, il avait été accueilli par un « jet de tomates ». Suite à cette réaction hostile de la part de militants écologistes locaux, il a clairement exprimé ses intentions.
« Je bannirai une offre faite par une ville détenue par une majorité écologiste »
« Je vais être très clair. Pour moi, il n’est plus question aujourd’hui d’investir en France dans une ville qui est détenue par une majorité écologiste », a d’emblée déclaré Olivier Andriès, qui était invité à témoigner devant une commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les freins à la réindustrialisation.
« Quand on créé 500 emplois dans une région, si c’est pour se faire accueillir par des tomates, ce n’est pas la peine, je ne le ferai pas », a-t-il martelé, poursuivant : « Chaque fois que l’on aura un choix de localisation, je bannirai une offre faite par une ville détenue par une majorité écologiste. »
« C’est pas politique », a-t-il assuré, pointant ceux qui oublient « l’intérêt national » et ont « une attitude égoïste » en ne comprenant pas que créer 500 emplois dans un endroit est « très important », aussi bien pour le territoire que la vie des personnes.
« C’est l’aéronautique, c’est l’avion, ils vont polluer »
L’annonce de Safran, concernant ce projet de fonderie d’aubes de turbine destiné à ses moteurs d’avions, avait en effet provoqué de vives contestations à Rennes l’année dernière. Les militants écologistes avaient « remis en cause la majorité municipale de Rennes, sur le thème : ‘C’est l’aéronautique, c’est l’avion, ils vont polluer. Et puis c’est le militaire, ce n’est pas bien’ », a rappelé Olivier Andriès.
Néanmoins, le PDG de Safran a assuré que cela ne remettait pas en cause l’implantation de ce projet de fonderie dans la ville bretonne. Celui-ci avait été décidé avec la maire socialiste de Rennes, Nathalie Appéré, ainsi qu’avec le conseil régional. Olivier Andriès a par ailleurs fait remarquer qu’il s’agit d’une « activité très stratégique dans le domaine militaire, mais également dans le domaine civil, car cela fait partie des pièces les plus critiques d’un moteur ».

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