Pourquoi sont-ils toujours tués et persécutés depuis 19 ans parce qu’ils pratiquent ceci ?

Par Germain de Lupiac
20 juillet 2018 16:58 Mis à jour: 5 avril 2021 21:56

Il y a 19 ans, la répression sanglante du Falun Gong était ordonnée par le régime communiste en Chine. « Ruinez leur réputation, ruiner-les financièrement et détruisez-les physiquement », telles étaient les instructions de Jiang Zemin au ministère de la Sécurité publique et de la police, le 20 juillet 1999.

Le Falun Gong est une discipline spirituelle chinoise traditionnelle constituée d’exercices, parmi lesquels une méditation. Elle est fondée sur les principes d’authenticité, de bienveillance et de tolérance.

Le 20 juillet 1999, Jiang Zemin, alors chef du Parti communiste chinois (PCC), qui craignait la popularité grandissante de cette pratique et surtout son indépendance vis-à-vis du régime, a organisé une campagne de répression au niveau national qui se poursuit encore aujourd’hui.

Des millions de pratiquants de Falun Gong en Chine et à l’étranger emploient depuis différents moyens toujours pacifiques pour sensibiliser les gens et arrêter la persécution.

Veillée aux chandelles demandant la fin de la persécution du Falun Gong à Washington D.C.
Veillée aux chandelles demandant la fin de la persécution du Falun Gong sur la place du Trocadéro à Paris

Les rapports successifs venant d’ONG internationales

Dans le cadre d’un nouveau rapport sur la persécution des groupes religieux en Chine, Freedom House a publié le récit détaillé de la persécution du Falun Gong.

En évaluant à « très élevé » le niveau de la persécution, Freedom House constate que les tentatives du Parti communiste chinois (PCC) pour éradiquer cette discipline spirituelle ont échoué et que des millions de personnes continuent à pratiquer, le plus souvent en secret, le Falun Gong en Chine.

Selon Freedom House, la campagne de persécution a été lancée le 20 juillet 1999 par l’ancien dictateur Jiang Zemin, qui considère la popularité du Falun Gong et son retour à la culture traditionnelle comme un défi à l’autorité du Parti unique au pouvoir en Chine. Il a ordonné aux forces de sécurité « d’éradiquer » le Falun Gong. Les pratiquants ont alors été harcelés et licenciés, réduits à l’esclavage dans des camps de travaux forcés et torturés, pour chercher à les faire renoncer à leur croyance.

Freedom House souligne que la persécution est aussi une affaire très lucrative pour un certain nombre de responsables communistes, qui s’enrichissent grâce à l’extorsion, les travaux forcés et le trafic d’organes prélevés sur leurs victimes. L’an passé, des enquêteurs indépendants ont confirmé dans leur dernier rapport l’existence d’un vaste réseaux d’hôpitaux publics impliqués dans les prélèvements et les transplantations massives d’organes.

Bien qu’il soit difficile d’évaluer le nombre exact de pratiquants de Falun Gong tués pour leurs organes, le rapport estime qu’entre 60 000 et 100 000 greffes ont été effectuées annuellement en Chine. En raison de l’inefficacité du système des dons d’organes dans le pays, les enquêteurs pensent que, dans la plupart des cas, un organe transplanté équivaut à au moins une personne tuée.

« Les preuves disponibles suggèrent que les prélèvements d’organes forcés sur des pratiquants du Falun Gong détenus – dans le but de les vendre pour des transplantations – ont été effectués à grande échelle et pourraient se poursuivre », indique le rapport de Freedom House.

Le Falun Gong

Le Falun Gong est une discipline traditionnelle chinoise qui comprend des exercices de type de qigong et la méditation assise. Il vise à harmoniser le corps et l’esprit en appliquant dans sa vie quotidienne les valeurs de l’authenticité, de la bienveillance et de la tolérance.

La méthode est transmise au grand public en 1992 par Li Hongzhi et reçoit le soutien du régime chinois, ainsi qu’une couverture médiatique positive. Les sources officielles estiment à environ 70 millions le nombre de Chinois de tous âges et professions qui pratiquent cette discipline en 1999, alors que les sources du Falun Gong avancent souvent un chiffre de 100 millions.

Minghui | La ville de Changchun avant 1999

Les origines du qigong en Chine sont profondes, les gens sont surtout attirés par le qigong pour ses effets positifs sur la santé. Le qigong est un système d’exercices méditatifs chinois, et il en existe plusieurs sortes. Mais une forme de qigong est apparue en 1992, dont personne n’avait entendu parler auparavant. Ce qigong était complètement gratuit et encourageait les gens à s’élever de l’intérieur et à devenir de meilleures personnes. Le peuple chinois l’a identifié comme une forme authentique de qigong.

Minghui | Ville de Shenyang 1998

Présenté par le Maître Li Hongzhi, le Falun Gong, aussi appelé Falun Dafa, est devenu un nom familier au cours des années 1990. Les gens de tout le pays invitaient leurs amis et leur famille à pratiquer cette forme de qigong. Beaucoup de gens qui ont commencé à pratiquer le Falun Gong ont rapporté une amélioration du bien-être mental et physique, et la guérison de maladies que les médicaments et les traitements hospitaliers ne pouvaient pas guérir.

Les médias chinois, gérés par l’État, rendaient compte des vertus du Falun Gong et estimaient le nombre de pratiquants à environ 100 millions en 1999. Cette discipline du corps et de l’esprit s’est répandue par le bouche à oreille et même les hauts fonctionnaires du régime chinois la pratiquaient.

Minghui | Pratique du groupe à Guangzhou avant 1999

Pourtant, tout cela a changé lorsque l’ancien chef du Parti Jiang Zemin a perçu la popularité du Falun Gong comme une menace pour le régime totalitaire du parti communiste. Le dictateur a alors ordonné aux forces de sécurité du régime d’« éradiquer » cette pratique, et une campagne de désinformation à grande échelle en Chine et dans le monde a été lancée avec l’intention de retourner l’opinion publique contre le Falun Gong.

Lorsque cette campagne génocidaire a commencé, une terreur a balayé la Chine. Personne n’osait mentionner les mots « Falun Gong » ou « Vérité-Compassion-Tolérance ». S’ils le faisaient, ils risquaient l’arrestation, la torture et même la mort aux mains de la police chinoise. L’industrie des télécommunications et du web, fortement censuré en Chine, pouvait également détecter n’importe lequel de ces mots si il était utilisé, et la police était alors dépêchée sur-le-champ pour arrêter la personne.

Le dictateur Jiang Zemin a également mis sur pied une organisation extrajudiciaire connue sous le nom de « Bureau 610 », chargée de superviser la persécution et de s’occuper uniquement de la persécution. Le PIB du pays et les investissements étrangers ont été utilisés pour alimenter la persécution. Selon un rapport de Freedom House, « le budget annuel estimé pour l’ensemble des branches du Bureau 6-10 à l’échelle nationale était de 879 millions de yuans (environ 109 millions €). »

On estime que les autorités chinoises ont arrêté depuis 1999 des millions de pratiquants et des centaines de milliers sont toujours détenus dans des camps et dans des centres de lavage de cerveau.

Et ce n’est pas tout, depuis 2006, des enquêtes ont révélé qu’un nombre important mais toujours indéterminé de pratiquants de Falun Gong avaient été exécutés et que leurs organes avaient été prélevés dans des hôpitaux gérés par l’État et les forces armées chinoises.

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En 2006, des allégations ont fait surface selon lesquelles les violations des droits de l’homme dans le domaine des transplantations étaient beaucoup plus graves : le régime chinois prélève les organes de prisonniers d’opinion encore en vie. Une enquête indépendante menée par l’avocat international des droits de l’homme David Matas et l’ancien secrétaire d’État canadien pour l’Asie-Pacifique, l’honorable David Kilgour, JD, a conclu que les allégations étaient vraies.

Le journaliste d’investigation Ethan Gutmann l’a qualifié de « nouvelle forme de génocide ».

Le Parti communiste chinois a utilisé et utilise encore les innombrables pratiquants de Falun Gong détenus dans les prisons pour alimenter les banques de donneurs d’organes pour le commerce de la transplantation internationale. Les pratiquants se sont alors faits prélever leur sang et ont été catalogués.

Certains pays comme l’Italie, l’Espagne, Israël ou Taïwan ont adopté des lois afin d’empêcher leurs citoyens d’aller en Chine pour s’y faire greffer un organe. Des millions de personnes dans le monde ont signé des pétitions afin de dénoncer ces crimes contre l’humanité.

Le gouvernement français ne s’est pas encore positionné clairement sur cette question.

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