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Une pratiquante de Falun Gong de Hong Kong gagne un procès en se défendant elle-même

juillet 5, 2022 13:33, Last Updated: juillet 5, 2022 14:16
By Teresa Zhang

Depuis de nombreuses années, les pratiquants de Falun Gong (discipline méditative) à Hong Kong protestent pacifiquement contre la persécution du régime en déployant des banderoles et des panneaux dans les rues.

Toutefois, en mai de l’année dernière, la Cour d’appel de Hong Kong a statué que les démonstrations des pratiquants devaient être approuvées par le gouvernement local, conformément à l’« ordonnance sur la santé publique et les municipalités ».

Quelques jours plus tard, les autorités ont retiré de force des panneaux et banderoles. Plusieurs pratiquants ont ensuite reçu des amendes pour affichage illégal.

Mme Dong fait partie de ces pratiquants. Elle a décidé de faire appel de cette décision et de se défendre elle‑même. Finalement, le 22 juin, le tribunal l’a déclarée non coupable.

Mme Dong a été accusée d’avoir exposé une bannière verticale et une affiche qu’elle avait amené sur une plateforme à roulettes à la gare routière de Tung Chung le 28 mai 2021. Sur la bannière était écrit : « Falun Dafa est bon. Authenticité‑Bienveillance‑Tolérance est bon. » Une heure après avoir tout installé, le ministère de l’Hygiène alimentaire et environnementale a tout confisqué, la bannière, l’affiche, le chariot et d’autres articles, et a emmenée Mme Dong au siège du ministère.

L’affaire de Mme Dong a donné lieu à deux audiences au tribunal de première instance de l’Est, les 27 et 31 mai 2022. Mme Dong s’est défendue sans représentant légal.

« Un certain degré de permanence, de régularité et d’habitude »

Mme Dong avait déjà affiché du matériel à la gare routière en 2018, soit quatre ans avant les faits. Le juge Jason Wan Siu‑ming a statué que l’affichage n’avait pas atteint « un certain degré de permanence, de régularité et d’habitude », et donc ne constituait pas un délit.

Le procureur a demandé que la chariot, la bannière et l’affiche de Mme Dong soient confisqués, mais le juge a décidé de rendre les articles. Mme Dong devra cependant attendre au moins un mois avant de tout récupérer, a fait valoir le représentant du procureur.

Elle devra d’abord se présenter au ministère de la Justice et s’assurer qu’il n’y a pas eu appel de la décision du juge.

Pratiquants de Falun Gong devant le bureau de liaison à Hong Kong, le 25 avril 2021, pour commémorer les 22 ans de l’appel historique à la liberté de croyance en Chine continentale. (Song Bilong/Epoch Times)

Mme Dong n’a eu recours à aucun témoin, elle a choisi de s’exprimer en personne sur les faits. Le magistrat l’a interrogé sur la nature de ces intentions en se rendant à la gare routière. Mme Dong est pratiquante de Falun Gong depuis 1997. Elle a rappelé que Jiang Zemin a lancé une persécution contre la discipline spirituelle en 1999. Depuis près de vingt ans les pratiquants sont opprimés sans trêve et certains sont victimes de prélèvements forcés d’organes. Mme Dong a expliqué que ses parents ont été arrêtés et sont décédés sous le coup de cette politique. Elle réclame justice.

Le Falun Gong, a‑t‑elle ajouté, est une pratique méditative qui améliore considérablement la santé et l’esprit. Dans le contexte de la pandémie, elle souhaitait en faire connaître les bienfaits et aider les gens à mener une vie saine.

L’avocat de la partie adverse l’a alors interrogée sur ses démarches visant à obtenir une autorisation d’affichage. Mme Dong a répondu : « Le ministère ne m’a pas donné d’instructions pour faire une demande et n’a pas non plus de site dédié à ce type de démarches. »

Demande d’autorisation

Autrefois, quelques années auparavant, Mme Dong avait entrepris de faire le nécessaire pour obtenir une autorisation, et avait contacté le ministère de l’Hygiène alimentaire et environnementale. Elle avait été réorientée vers le ministère de l’Infrastructure. En joignant le ministère de l’Infrastructure, on lui avait signalé que seuls les conseillers municipaux pouvaient délivrer ce type d’autorisation.

Selon le procureur, à l’exception du matériel exposés lors de défilés et d’assemblées pour lesquels les organisateurs demandent une autorisation, tout autre type de matériel est régis par la section 104A . C’est dans cette section qu’il est fait mention du « degré de permanence, de régularité et d’habitude », mais la Cour d’appel de Hong Kong n’a pas défini les termes outre mesure.

Selon Mme Dong, ses bannières et affiches étaient fixées sur une plateforme mobile et pouvaient être déplacées à tout moment. Elles n’étaient pas de nature permanente, ni habituelle ou régulière. La demande de permis n’était donc pas requise.

Marche de pratiquants de Falun Gong à Hong Kong, le 1er juillet 2019. (Yu Gang/Epoch Times)

Mme Dong a également rappelé que la loi ne devrait pas s’écarter du bon sens et de la bienveillance. Dans son cas, elle a affiché une petite bannière à l’arrêt de bus sans déranger personne. S’adressant sans ambages au ministère de l’Hygiène alimentaire et environnementale, elle a déclaré : « Pourquoi dépensez‑vous tant de ressources humaines et financières pour me traquer ? () Les meurtres [en Chine continentale] ont tué mes frères et sœurs. Comment certaines personnes peuvent‑elles penser que je devrais me taire et ne rien faire pour réparer cette injustice ? »

Après le procès, Mme Dong a déclaré à Epoch Times que le jugement avait répondu à ses attentes. « Dès le début, je suis innocente. Le juge a fait ce qu’il fallait et justice a été rendue. »

La persécution en Chine

Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une pratique méditative qui a été présentée au public en Chine en 1992. Selon les statistiques officielles du Parti communiste chinois, en 1999, entre 70 et 100 millions de personnes pratiquaient le Falun Gong dans les années 1990. En 1999, Jiang Zemin a lancé une campagne nationale visant à diffamer la discipline spirituelle et à persécuter ses adhérents. Depuis lors, les pratiquants sont victimes de harcèlement, de détention illégale ou condamnés à des travaux forcés.

En juin 2021, 12 experts indépendants en matière des droits de l’homme des Nations unies ont publié une déclaration commune. Ils ont signalé qu’ils étaient extrêmement inquiets par les informations faisant état de prélèvements d’organes forcés sur des minorités, notamment des pratiquants de Falun Gong, des Ouïghours, des Tibétains et des chrétiens.

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