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Risque-t-on de manquer de main-d’œuvre pour la récolte de fraises et d’asperges?

mai 3, 2020 20:29, Last Updated: mai 3, 2020 21:19
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À cause de la crise sanitaire, les travailleurs étrangers qui sont habituellement recrutés pour la récolte de fraises et d’asperges n’ont pas pu se déplacer. Les producteurs ont dû s’adapter afin de faire face à cette nouvelle réalité.

« Au début de la pandémie, alors que la récolte d’asperges pointait le bout de son nez, ça a été le branle-bas-de combat. Comment faire pour ne pas perdre 10 hectares de production ? » s’interrogeait Benoît Wiart, maraîcher installé dans l’Aisne, en entrevue auprès de nos collègues de France 3. « Je vis au jour le jour, mais heureusement, je ne devrais pas avoir d’asperges qui me restent sur les bras. »

Un peu partout, les producteurs s’organisent. Damien Venot, agriculteur à Villermain, témoigne auprès de La Nouvelle République qu’il a réussi à embaucher quatre travailleurs bulgares grâce au groupement d’employeurs de la FNSEA 41, ainsi que, au niveau local, « cinq autres personnes, des gens qui n’ont pas de travail avec les circonstances actuelles ».

Pour Benoît Wiart, la main-d’œuvre locale est « moins performante », malgré les formations données, et il estime qu’il aura besoin de 30 % de bras supplémentaires pour réaliser la même tâche. De plus, vu que le travail est physique, certains « abandonnent au bout d’une matinée ».

Selon la porte-parole de la Chambre d’agriculture, Sarah Bourtembourg, les petites et moyennes entreprises ne connaissent pas de trop grandes difficultés. « ll s’agit de productions à taille humaine ne nécessitant pas de recours à une main-d’œuvre extérieure, en rien comparable avec les grosses exploitations du sud de la France. »

« Normalement, j’ai 120 à 130 personnes », témoigne quant à lui Claude Repinçay, cogérant d’une exploitation de fraises. « Mes équipes sont bloquées en Bulgarie. Aujourd’hui, je tourne avec 50 personnes, je n’ai pas assez de monde pour ramasser : en temps normal on envoie 12 tonnes par jour au cadran, là c’est loin d’être le cas. On s’est tourné vers Pôle emploi, on fait des contrats mais beaucoup viennent une demi-journée et arrêtent. »

La situation du confinement a pourtant poussé des personnes qui travaillent dans d’autres domaines comme la restauration ou l’événementiel à prendre un contrat saisonnier afin de se sentir utile et de sortir de leur isolement.

« Je dois me lever à 4 h 30 pour être là à 6 h 45 mais au moins je prends l’air ! » raconte Sébastien, qui a quitté son appartement de 35 m² à La Défense pour aller se confiner chez ses parents en Eure-et-Loir. Cueillir des fraises lui permet de bien dormir le soir, a-t-il confié à La Nouvelle République.

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