Rungis: une entrepôt transformé en morgue provisoire, 55 euros demandés pour une heure de recueillement

10 avril 2020 15:50 Mis à jour: 10 avril 2020 15:50

Un entrepôt du marché international de Rungis a été transformé en morgue en raison de la surmortalité causée par la propagation du coronavirus. Cependant, même si cela relève d’une décision préfectorale, des frais sont demandés aux familles aussi bien pour le corps qui y repose que pour les visites des proches qui viennent se recueillir.

La préfecture du Val-de-Marne a été chargée par le préfet de Paris de trouver un entrepôt frigorifique pour y installer une morgue provisoire. C’est ainsi que l’entrepôt de Rungis a été réquisitionné, ainsi que notifié dans l’arrêté préfectoral datant du 2 avril. Depuis cette date, les cercueils des défunts y sont déposés, moyennant une certaine somme…

L’entrepôt de Rungis choisi par la préfecture du Val-de-Marne est situé dans « une partie non commerciale et annexe du marché, où ne se déroule aucune vente », précise la Semmaris, l’entreprise gestionnaire du marché international de Rungis, ainsi que le relate LCI.

Pour Semmaris, « les artères de circulation entre les entrepôts et espaces de vente de Rungis font partie de la voie publique. Si les véhicules passent par un point d’accueil aux entrées, ils laissent bien évidemment passer les familles sans contribution ». L’entreprise ajoute que « cet entrepôt est mis à disposition à titre gracieux. Rungis ne tire aucun bénéfice de cette réquisition. Nous avons même demandé aux fleuristes et décorateurs du marché d’apporter des fleurs sur les lieux, là aussi gratuitement ».

La préfecture a par ailleurs fait appel à l’entreprise de pompes funèbres OGF, soi-disant numéro 1 en France, pour gérer les services funèbres de ce lieu. Il s’avère que c’est OGF qui perçoit les sommes demandées aux familles et non pas la Semmaris ou l’Etat. Selon l’AFP, les tarifs pratiqués par cette entreprise sont de 159 euros pour 6 jours, comprenant « l’admission et le séjour en condition de conservation du cercueil fermé et scellé ». Un surcoût de 35 euros est demandé pour toute journée supplémentaire.

Les familles quant à elles doivent régler 55 euros pour « une heure maximum » de recueillement.

Cette entreprise de pompes funèbres n’avait pas donné suite à LCI lorsque le journal l’avait contactée, au moment de la publication de son article.

Christophe Castaner a été interrogé dans le cadre d’une mission d’information de l’Assemblée nationale sur l’épidémie de coronavirus. Pour lui, il « semble anormal que les contraintes liées à la situation de confinement et à des mortalités massives soient imputées financièrement aux familles ». Il souhaite d’ailleurs un « contrôle » de cette morgue provisoire afin d’en vérifier les pratiques effectuées.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.