Suspendue pour non-port du masque en classe, le rectorat accepte sa démission sans aucun délai

Par Emmanuelle Bourdy
28 janvier 2022 20:32 Mis à jour: 28 janvier 2022 20:32

Parce qu’elle avait décidé, un jour de novembre dernier, d’enlever son masque en classe dans des conditions particulières, une professeure de français a été suspendue. Elle avait alors demandé sa démission pour la fin de l’année scolaire, mais celle-ci a été acceptée sans délai et la procédure disciplinaire engagée à son encontre a été abandonnée.   

Anne-Claire Rossignol est professeure de français depuis 1999, mais en poste au sein du collège de Gouvieux (Oise) depuis 2014, rapporte France 3 Hauts-de-France. Le 8 novembre 2021, elle avait décidé d’enlever son masque en classe afin de dispenser un cours de qualité. Dès le lendemain, l’enseignante avait été suspendue de ses fonctions pour une durée indéterminée.

« J’ai pris ça comme une atteinte à ma dignité »

Si le 8 novembre, Anne-Claire Rossignol avait retiré son masque devant ses élèves, c’était dans un contexte particulier. En effet, la professeure, qui est vaccinée et « ne remet pas en cause le protocole sanitaire », avait pris soin de se placer loin de ses élèves, « à plus de 2 mètres, portes et fenêtres ouvertes ». Elle avait par ailleurs averti sa hiérarchie de sa difficulté de dispenser un cours de qualité avec un masque, mais celle-ci n’avait cependant pas réagi. Par contre, lorsque l’enseignante a enlevé son masque devant ses élèves, elle s’est fait sortir de sa salle de cours devant tout le monde. « J’ai pris ça comme une atteinte à ma dignité », a-t-elle souligné.

Après cet événement Anne-Claire Rossignol a été reçue par le DRH de l’Académie d’Amiens, mais « le débat sur comment aménager l’enseignement en masque n’a jamais eu lieu », car « ce n’était pas la priorité », précise la professeure.

« Je voulais finir l’année scolaire aux conditions imposées »

« J’ai appris le 13 décembre par courrier que j’allais passer en conseil de discipline le 26 janvier », explique-t-elle, déçue qu’au niveau du rectorat, personne n’ait daigné aborder ce sujet avec elle.

« Le port du masque est une obligation professionnelle des agents de l’Éducation nationale dans le cadre de la gestion de la pandémie de Covid 19 », explique l’enseignante, avant d’ajouter que « le protocole 2021 ne mentionne pas ‘port du masque en présence des élèves’ (ce qu’on me reproche), le Haut conseil de la santé publique me donne raison et le Conseil d’état précise que le protocole est un guide de bonne conduite et non une loi ».

La professeure demande un recours gracieux mais cette demande est rejetée. Lors de sa convocation en conseil de discipline, on lui reproche « un manquement à [ses] obligations professionnelles », ainsi que le non-respect du port du masque.

« Enseigner, c’est toute ma vie »

Elle envoie son dossier de défense le 4 janvier. « Dans ce dossier, j’ai expliqué que j’allais partir mais que, pour le bien de mes élèves, je voulais finir l’année scolaire aux conditions imposées. […] J’étais prête à porter un masque en cours jusqu’à mon départ », précise-t-elle, soulignant qu’elle avait accompagné son dossier d’une lettre dans laquelle elle demandait l’acceptation de sa démission pour la fin d’année scolaire, de préférence.

Mais le 21 janvier 2022, Anne-Claire Rossignol apprend, à sa « grande surprise », que la procédure disciplinaire engagée à son encontre est abandonnée et que sa démission est acceptée sans délai.

Anne-Claire Rossignol indique à France 3 qu’elle va désormais « se poser un peu ». Et si elle n’envisage pas de quitter définitivement l’enseignement « parce qu’enseigner, c’est toute [sa] vie », elle a par ailleurs le projet d’écrire des contes en lien avec la mythologie mésopotamienne pour laquelle elle se passionne.


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