Taiwan est économiquement et stratégiquement « crucial » pour l’Europe, a déclaré mardi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, quelques jours après les propos du président français Emmanuel Macron appelant à ne pas être « suiviste » des États-Unis.
« Taiwan est crucial pour l’Europe », a déclaré M. Borrell, à l’ouverture d’un débat au Parlement européen de Strasbourg consacré au régime communiste chinois. « Il s’agit du détroit le plus stratégique du monde, particulièrement en ce qui concerne le commerce : nous devons y être présents via des opérations de liberté de navigation », a plaidé le patron de la diplomatie de l’UE.
« Périmètre stratégique »
M. Borrell a évoqué le risque d’une éventuelle « action menée contre Taiwan, qu’il faudrait rejeter de toute façon » pour des raisons morales. « Cela aurait des incidences stratégiques gravissimes pour nous, parce que Taiwan a une industrie parmi les plus avancées pour la production des semi-conducteurs », a-t-il aussi remarqué.
Le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité a appelé à « empêcher des provocations d’où qu’elles viennent » et plaidé pour « revenir au statu quo ». « Taiwan fait résolument partie de notre périmètre stratégique pour garantir la paix, pour défendre nos intérêts », a-t-il ajouté.
« Éviter les tentatives de diviser pour régner »
Ces propos surviennent moins de dix jours après la publication d’une interview du président français Emmanuel Macron, qui à l’issue d’une visite officielle en Chine a dit se refuser à « une logique de bloc à bloc » sur la question de Taiwan et exhorté l’Europe à ne pas « être suiviste » des États-Unis ou de la Chine.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a accompagné M. Macron à Pékin, a de son côté appelé devant le Parlement à « une étroite coopération entre les États membres et les institutions européennes afin d’éviter les tentatives de diviser pour régner ». « Nous avons déjà vu ces tactiques à l’œuvre au cours des jours et des semaines passés », a-t-elle remarqué, sans faire explicitement référence aux déclarations du président français sur Taïwan.
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