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Une famille chinoise assiste à la démolition de sa maison à la veille du Nouvel An

janvier 7, 2022 16:21, Last Updated: janvier 7, 2022 16:21
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A l’arrivée de 2022, Yan Xinsheng, un résident chinois, s’est retrouvé au milieu des décombres qui constituaient la maison de sa famille depuis des générations.

Le 30 décembre à 23 heures, veille du Nouvel An, au moins deux cents hommes ont fait irruption en encerclant la maison de trois étages dans le village de Xiayang, dans la province de Fujian, avant de la démolir pour libérer le terrain en vue d’un projet d’immeubles de très grande hauteur (ITGH).

Le gouvernement local a vendu le terrain à un promoteur au début de l’année dernière tout en refusant de signer un accord de démolition ou de réinstallation avec M. Xinsheng, selon son témoignage pour l’édition en langue chinoise d’Epoch Times. La valeur marchande de la propriété de 380 m2 et du terrain sur lequel elle se trouvait dépassait les 15 millions de yuans (2 millions €).

Son frère ainé, le seul présent à la maison dans la nuit du 30 décembre, s’est réfugié sur le toit pour tenter de résister à la démolition. Selon Yan Xinsheng, les forces de l’ordre l’ont aspergé  jusqu’aux os avec une lance d’arrosage à haute pression provenant d’un camion de pompiers, alors que la température extérieure était de 6°C.

Ce type de jet d’eau est normalement utilisé pour évacuer la poussière sur un site en pleine démolition.

L’homme a ensuite été battu presque à mort à coups de briques et de matraques et envoyé à l’hôpital, à moitié conscient, le corps couvert de sang. Sa tête a été recousue avec plus d’une douzaine de points de suture au deuxième hôpital populaire de la ville de Fuzhou.

Le frère âgé de Yan Xingsheng battu presque à mort par les autorités locales alors qu’il résistait à la démolition de sa maison dans le village de Xiayang, dans la province chinoise du Fujian, le 30 décembre 2021. (Avec l’aimable autorisation de Yan Xingsheng)

Les excavatrices ont rasé la maison au cours de la nuit, laissant la famille complètement sans abri.

M. Yan a appris la nouvelle à 8 heures du matin le lendemain et s’est précipité pour rentrer chez lui. Il a trouvé l’habitation de deux générations en ruine, avec les produits de première nécessité et des dizaines d’arbres fruitiers et d’osmanthus sous les décombres. Toutes leurs économies et leurs biens, durement acquis au cours des 30 dernières années, ont disparu.

Les autorités locales ont démoli la maison de la famille de Yan Xingsheng dans le village de Xiayang, dans la province chinoise du Fujian, le 30 décembre 2021. (Avec l’aimable autorisation de Yan Xingsheng)

C’était la deuxième tentative de démolition de la maison au cours du même mois.

Au petit matin du 14 décembre, une autre tentative de démolition voulue par les fonctionnaires avait échoué, car Yan Xingsheng avait couru au troisième étage et résisté jusqu’à la mort, une machette à la main.

« J’ai peur que s’ils ne réussissent pas cette fois-ci, ils reviennent la prochaine fois et que la tactique soit encore pire », avait avoué M. Yan lors d’une précédente interview.

Il a essayé de négocier avec le gouvernement local pour trouver un accord. « J’ai fait la plus grosse concession possible de compromis. La vieille maison vaut plus de 5 millions de yuans (700 000 €). Selon la politique de démolition, mais finalement, je n’obtiendrais que 600 000 yuans à 700 000 yuans (83 000 à 97 000 €) de compensation en espèces. »

« Les négociations sont malhonnêtes », déplore M. Yan, ajoutant que les dirigeants de la ville avaient précédemment assuré que les démolitions violentes n’auraient plus lieu. « Je n’ai pas confiance en ce gouvernement, il ne tient pas sa parole. »

Le « ménage clou »

La famille constituait le dernier foyer de la zone refusant de déménager, un « ménage clou ». Elle avait déjà subi une autre démolition et relocalisation forcée il y a 6 ans.

« Nous nous sommes battus parce que c’est tout ce qui restait », raconte M. Yan.

« Ménage clou » est un terme utilisé pour décrire les propriétaires qui refusent de céder leurs propriétés de longue date.

Les autorités chinoises cherchent à construire une Chine moderne qui se développe rapidement depuis quelques décennies en effaçant les anciens quartiers composés de maisons en briques grises et de ruelles vieilles de plusieurs siècles. Pourtant, les indemnités de démolition ne sont pas à la hauteur, ce qui pousse de nombreuses personnes à s’accrocher désespérément à leur maison, selon les victimes.

Yan Xingsheng signale que le gouvernement local a démoli en janvier 2016 un chantier naval que ses parents avaient ouvert en 1983, ainsi qu’une autre maison de la famille, sans indemniser ni réinstaller les victimes au cours des cinq dernières années.

Le gouvernement local a démoli un chantier naval de la famille de Yan Xingsheng dans le village de Xiayang, dans la province chinoise du Fujian, en janvier 2016. (Avec l’aimable autorisation de Yan Xingsheng)

« Il n’y a nulle part où plaider. (…) De très nombreuses personnes vont à l’extérieur pour louer des maisons ; certains ont fait appel pour leurs droits ; d’autres ont également déposé un procès ou une pétition. Toutes les tentatives ont échoué », poursuit Yan Xingsheng.

Il a commencé à défendre ses droits depuis lors, en appelant à des réformes démocratiques au sein du parti communiste au pouvoir. Par conséquent, il a été emprisonné trois fois et condamné deux fois, passant au total plus de 3 ans et demi en détention.

Ce nouveau coup dur a dépouillé les derniers biens de toute la famille, soupire-t-il.

Epoch Times a contacté le secrétaire Liu Nanyong du village de Xiayang et le bureau de démolition le 31 décembre, mais n’a reçu aucune réponse.


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