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Une femme malade rapatriée d’un camp en Syrie porte plainte contre ses conditions de détention

juillet 23, 2022 12:00, Last Updated: juillet 25, 2022 19:12
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L’une des Françaises rapatriées des camps de prisonniers jihadistes en Syrie début juillet a porté plainte contre ses conditions de détention à  Sequedin (Nord), n’ayant pas été placée en unité médicalisée alors qu’elle souffre d’un cancer du côlon, a indiqué vendredi 22 juillet son avocat à l’AFP.

La femme de 34 ans a porté plainte lundi contre X auprès du procureur de la République de Lille pour « refus d’agir pour faire cesser une détention qu’on sait illégale » et « mise en danger délibérée de la vie d’autrui », a précisé à l’AFP Me Emmanuel Daoud.

Au dépôt de la plainte, lundi, « elle se trouvait dans des conditions de détention ordinaire et sa santé était menacée », a-t-il ajouté.

Selon l’avocat, un médecin chargé d’estimer si son état de santé était compatible avec un placement en détention avait estimé que ses « troubles actuels » étaient « incompatibles avec une détention ordinaire ».

Depuis le dépôt de la plainte, la mère de famille de quatre enfants a toutefois été admise en UHSI (unité hospitalière sécurisée interrégionale) le 20 juillet, a indiqué vendredi à l’AFP le ministère de la Justice, sans donner plus de détails en raison du secret médical.

D’après le ministère de la Justice, dont dépend l’administration pénitentiaire, elle avait « été examinée par un médecin dès son arrivée », et celui-ci avait alors estimé que sa prise en charge en détention ordinaire « était adaptée » et un placement en UHSI « pas nécessaire ».

Au total 16 femmes et 35 mineurs ont été ramenés en France

La détenue, rapatriée le 5 juillet en France du camp kurde de Roj, dans le nord-est de la Syrie, avec ses enfants, a été mise en examen le 6 juillet pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et « abandon matériel ou moral de mineur par ascendant », et incarcérée à Sequedin.

Au total, 16 femmes et 35 mineurs, qui vivaient pour certains depuis la chute en 2019 du groupe terroriste État islamique (EI) dans des camps du nord-est de la Syrie ont été alors ramenés en France.

La plaignante avait quitté la France en 2015 après s’être convertie à l’islam, avec ses trois premiers enfants et son compagnon jihadiste, qui a été tué. Son deuxième mari, un autre membre de l’EI, est aussi décédé.

Lors de sa détention en Syrie, elle a fait l’objet, selon son avocat, de deux opérations chirurgicales pour traiter son cancer. Sa mère avait imploré le président Emmanuel Macron en juin de la rapatrier, en appelant à son « humanité ». 

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