ÉTATS-UNIS

Une université américaine admet que son protocole d’accord avec l’Institut de virologie Wuhan enfreint peut-être la loi

août 8, 2022 20:30, Last Updated: août 8, 2022 21:29
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Un laboratoire P4 aux États‑Unis admet avoir signé des accords « mal rédigés » – voire illégaux– avec trois laboratoires P4 en Chine.

Les trois contrats, dont un avec l’Institut de virologie de Wuhan (WIV), donnaient aux laboratoires chinois le pouvoir de détruire des « fichiers confidentiels » à n’importe quel stade de leur collaboration.

« Chaque partenaire est autorisé à exiger de son homologue la destruction et/ou la restitution de fichiers, de matériaux et d’équipements classés confidentiels sans aucune sauvegarde », indique le protocole d’accord de 2017, signé par l’University of Texas Medical Branch (UTMB) et l’Institut de virologie de Wuhan. Cette affaire a été révélée pour la première fois en avril.

Cette importante clause de confidentialité, renouvelable tous les cinq ans, s’appliquait à « tous les documents, informations et matériaux de coopération et d’échange ».

Situé dans la première ville où le Covid‑19 a commencé à se propager, le WIV a mené pendant des années des recherches sur le coronavirus avec des fonds américains. De ce fait il a attiré l’attention de la communauté internationale comme source probable du virus. Ces accords de confidentialité, ainsi que la tendance de Pékin à purger les débats sur l’origine de la pandémie, ont suscité de nombreux questionnements sur le fait que des informations capitales ont sans doute été soustraites à l’attention du public.

L’université médicale du Texas a récemment admis que ces clauses de confidentialité avaient peut‑être violé les lois de l’État.

Une « omission » par inadvertance

Selon des documents obtenus par l’ONG U.S. Right to Know, l’université a récemment révélé avoir signé des contrats comportant des clauses de confidentialité identiques avec deux autres laboratoires chinois hautement biosécurisés. Il s’agit de l’Institut de recherche vétérinaire de Harbin (pdf), situé dans la province chinoise la plus au nord, Heilongjiang, et l’Institut de biologie médicale de Kunming (pdf), capitale de la province du Yunnan, dans le sud. Le WIV et ces deux installations abritent les trois seuls laboratoires P4 chinois.

Contactée par Epoch Times, l’université plaide une « omission » par inadvertance quant à la clause « mal rédigée ».

« L’Université du Texas Medical Branch (UTMB) assume la responsabilité de l’omission qui a consisté à autoriser l’inclusion d’une clause de confidentialité mal rédigée dans les protocoles d’accord, [une clause] potentiellement contraire aux lois de l’État en vigueur », selon un porte‑parole de l’université interrogé par Epoch Times.

L’université a ajouté avoir « immédiatement mis fin à tout protocole d’accord contenant des dispositions contraires à la loi et aux règles » après avoir appris l’erreur. « Un examen des protocoles et des pratiques de l’UTMB est en cours et de nouveaux niveaux de surveillance des protocoles sont mis en place. »

Flacons d’échantillons de salive dans un laboratoire de tests PCR à Houston, au Texas, le 13 août 2021. (Brandon Bell/Getty Images)

L’UTMB n’a pas précisé quand cette « omission » a été découverte, ni quand elle a mis fin au protocole d’accord. C’est d’autant plus étranges que le protocole indique que les conditions de confidentialité resteront en vigueur même « après avoir été résiliées ».

Le laboratoire national de Galveston de l’UTMB est un des deux laboratoires P4 financés par le gouvernement américain. Il était en partenariat avec les trois installations chinoises depuis des années. Il formait les scientifiques chinois à manœuvrer dans un laboratoire P4 et menait des projets de recherche communs. Il a commencé à collaborer avec le WIV en 2013.

Selon l’université, malgré la clause, jamais rien n’a été détruit.

« L’UTMB confirme qu’aucun document ou information confidentielle n’a été détruit, et il n’y a jamais eu de demande de destruction de documents », selon le porte‑parole. « Il n’y a pas eu d’engagement financier avec une des institutions chinoises en question, ni de collaboration avec des scientifiques chinois concernant la recherche sur les coronavirus. »

Le militant Edward Hammond, spécialisé dans la question des installations hautement biosécurisés, exige plus de transparence de la part du laboratoire de Galveston. Il n’est pas convaincu par les déclarations de l’université.

« Je ne comprends pas du tout comment cela a pu se produire », a‑t‑il expliqué à Epoch Times. « Est‑ce un manque de rigueur, comme l’affirme l’UTMB, ou quelque chose d’autre est en jeu ? »

Vue du laboratoire P4 (au c.) sur le site de l’Institut de virologie de Wuhan dans la province du Hubei, en Chine centrale, le 27 mai 2020. (Hector Retamal/AFP via Getty Images)

James LeDuc

C’est James LeDuc, alors directeur du laboratoire de Galveston à l’époque, qui a signé les trois contrats.

Selon des mails récemment publiés et analysés par Epoch Times, dans les mois qui ont suivi l’apparition du Covid‑19, le Pr LeDuc a contacté d’éminents scientifiques du WIV qui supervisaient des projets sur le coronavirus de la chauve‑souris, dans le but de les aider à atténuer les critiques concernant le rôle du laboratoire dans la pandémie.

En avril 2020, il a envoyé un mail à la virologue Shi Zhengli, une des directrices du laboratoire P4 du WIV, pour lui faire part d’un document qu’il avait préparé pour la Sous‑commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants chargée de la surveillance et des enquêtes, afin de discuter de l’hypothèse de la fuite du laboratoire.

« Veuillez l’examiner attentivement et apporter les modifications que vous souhaitez. Je veux que ce document soit aussi précis que possible et je ne veux certainement pas déformer vos précieuses contributions », a‑t‑il écrit à Shi Zhengli. Par la suite, elle a renvoyé par mail un document contenant ses modifications.

Le Pr LeDuc semble avoir changé d’avis sur la question. En juin, parmi une trentaine de scientifiques et de spécialistes en santé publique, il a réclamé une surveillance plus rigoureuse du financement des expériences pathogènes susceptibles de déclencher une pandémie (pdf).

Un « trou de mémoire »

La collaboration de l’UTMB avec le laboratoire chinois a attiré l’attention du Congrès.

En juillet, le député Chip Roy (Parti républicain‑Texas) a écrit au Pr LeDuc pour dénoncer le contrat de l’UTMB.

« Bien que l’UTMB ne soit peut‑être pas le seul laboratoire de ce type, il est très préoccupant qu’un bénéficiaire important de l’argent des contribuables fédéraux conclue un accord avec une entité étrangère – et plus encore avec un adversaire – comportant un ‘trou de mémoire’ aussi flagrant qui autorise la destruction des matériaux et des fichiers de recherche sur demande », a‑t‑il écrit.

Le représentant Chip Roy (Parti républicain-Texas) lors de l’audience de la Chambre des représentants devant le Comité de surveillance et de réforme, à Washington, le 12 juillet 2019. (Charlotte Cuthbertson/Epoch Times)

« À première vue, cela semble violer les lois sur la conservation des dossiers et les exigences imposées aux bénéficiaires de subventions des NIH [National Institutes of Health]. »

Le député a affirmé qu’il fallait « faire toute la lumière sur les origines du Covid‑19 et sur l’implication américaine dans la recherche extrêmement dangereuse de la Chine communiste ».

« Les accords de partage de données entre le PCC et des entités américaines, dont l’University of Texas Medical Branch, sont profondément inquiétants », a‑t‑il signalé à Epoch Times. « Ces accords sont particulièrement alarmants étant donné la volonté avérée du PCC de déformer et de subvertir la recherche scientifique pour qu’elle corresponde à son programme politique hostile. »

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